Paris-Nice : Ces jeunes Bleus qui veulent une place au soleil

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Première course par étapes de la saison en France du calendrier World Tour, Paris-Nice offre souvent un avant-goût du Tour de France. Du 5 au 12 mars, quelques-uns des principaux protagonistes de la Grande Boucle seront au départ. Derrière eux, de nombreux jeunes Français rêvent de s’affirmer sur la Course au Soleil. Présentations de cinq d’entre eux.

Clément Berthet

Principales performances sur route : 14e du Tour de Lombardie 2022, 14e du Tour de Pologne 2021

Pourquoi il faut le suivre ? : Spécialiste de VTT cross-country –5e de la Coupe du monde espoir 2019 et 10e des championnats de France élites 2020 -, il est passé sur route en 2021 dans la formation Delko. Ses performances sur ses premières courses ne laissent pas insensible AG2R-Citroën qui l’engage pour quatre saisons à compter du 1er août 2021. Pas verni en 2022 avec une fracture de la clavicule fin avril, le Covid-19 qui le prive des championnats de France et une fracture du doigt en août, il revient en fin de saison et signe une prometteuse 14e place sur le Tour de Lombardie. Ce puncheur qui rêve de participer au Tour de France est, pour l’anecdote, le compagnon de Juliette Labous, l’une des meilleures routières françaises, quatrième du Tour de France féminin 2022. Gros moteur, il dispose d’une importante marge de progression si la malchance veut bien lui tourner le dos.

Benjamin Thomas

Principales performances sur route : champion de France du contre-la-montre en 2019 et 2021, 1 étape et le classement général de l’Etoile de Bessèges 2022, 1 étape des Quatre Jours de Dunkerque 2017, 1 étape du Tour de Wallonie 2017

Pourquoi il faut le suivre ? : Malgré ses 27 ans, le Tarnais reste un « espoir » sur route. S’il dispute sa 9e saison chez les pros, Benjamin Thomas a attendu 2022 et son arrivée chez Cofidis pour découvrir le Tour de France. Où il s’est signalé à plusieurs reprises dans des échappées. Gros rouleur, il avait au préalable remporté la 3e étape et le classement général de l’Etoile de Bessèges en février 2022. Le gaillard mène un double projet avec la piste, ce qui a ralenti son éclosion sur route. Bronzé sur la course à l’américaine aux Jeux olympiques de Tokyo 2020 avec Donovan Grondin, il compte cinq titres mondiaux sur l’anneau : course aux points en 2021, course à l’américaine en 2017 avec Morgan Kneisky et 2022 avec Donovan Grondin, ainsi que l’omnium en 2017 et 2020. Cantonné à un rôle d’équipier à la Groupama-FDJ, il a plus de latitude chez Cofidis. Il peut jouer sa carte sur des épreuves aux profils accidentés et sera un appui précieux en juillet sur la Grande Boucle pour Guillaume Martin.

Kévin Vauquelin

Principales performances sur route : 1 étape et le classement général du Tour des Alpes-Maritimes et du Var 2023, 2e du Tour Poitou-Charentes 2022, 2e du Tour du Luxembourg 2022, 7e du championnat d’Europe de contre-la-montre 2022, double champion de France espoirs et amateurs du contre-la-montre 2021

Pourquoi il faut le suivre ? : Junior prometteur, le Normand a confirmé en 2022, dès sa première année complète chez les professionnels après avoir été stagiaire chez Arkéa-Samsic dans la dernière partie des saisons 2020 et 2021. Septième du championnat d’Europe du chrono, il a aussi démontré des facultés sur les courses à étapes d’une semaine en prenant la deuxième place du Tour du Luxembourg puis de celui de Poitou-Charentes. Lié à l’équipe managée par Emmanuel Hubert jusqu’à fin 2025, le rouleur va découvrir Paris-Nice avec une belle envie. Le jeune homme de 21 ans devrait aussi faire ses débuts sur un Grand Tour en 2023. Reste à savoir s’il arpentera les routes de la Grande Boucle en juillet ou poursuivra son apprentissage sur la Vuelta fin août-début septembre. Il a remporté récemment sa première course chez les pros : mi-février, il a levé les bras sur l’étape inaugurale du Tour des Alpes-Maritimes et du Var. Il s’est aussi adjugé le classement général de l’épreuve à l’issue des trois étapes en ligne.

Pavel Sivakov

Principales performances sur route : Tour de Burgos 2022, 2e de la Classique de Saint-Sébastien 2022, 9e du championnat d’Europe sur route 2021, Tour de Pologne 2019, 9e du Tour d’Italie 2019

Pourquoi il faut le suivre ? : Sa mère, Aleksandra Koliaseva, a été championne du monde du contre-la-montre par équipes en 1993 et 1994 avec la Russie. Son père, Alexei Sivakov, a été professionnel de 1996 à 2005, a porté la tenue d’Auber 93 et participé à trois Tours de France. Né en Italie, Pavel Sivakov est arrivé en France à un an quand son père a rejoint l’équipe francilienne. Franco-Russe dans le civil, il a opté pour la nationalité française auprès de l’Union cycliste internationale, début 2022, quelques jours après l’invasion russe en Ukraine. Il a obtenu sa licence française le 4 mars 2022. Coureur complet, Pavel Sivakov avait réalisé un premier coup d’éclat en 2019 en se classant 9e du Tour d’Italie. Egan Bernal forfait, il avait hérité du statut de coleader chez Ineos. La saison passée, il a participé à deux Grands Tours : 16e du Giro, il avait été contraint de jeter l’éponge sur la Vuelta au matin de la 11e étape. La faute à un test positif au Covid-19. Il occupait alors le 9e rang.

Jason Tesson

Principales performances sur route : 2 étapes de la Tropicale Amissa Bongo 2023, 1 étape des Quatre Jours de Dunkerque 2022, 1 étape du Tour de Poitou-Charentes 2021, champion de France amateurs sur route 2020

Pourquoi il faut le suivre ? : Après avoir fait ses gammes pendant deux saisons chez Saint-Michel-Auber 93, le sprinteur angevin s’est engagé pour deux ans avec TotalEnergies dans l’espoir de passer un palier. L’un des coureurs français les plus sollicités de l’intersaison avait aussi eu des touches avec Groupama-FDJ, Cofidis, AG2R-Citroën ainsi que Lotto-Soudal et Trek-Segafredo à l’étranger. Le cœur a parlé et il a opté pour l’équipe de sa région. Il n’a pas tardé à faire parler la poudre sous ses nouvelles couleurs en remportant deux étapes de la Tropicale Amissa Bongo, au Gabon, fin janvier. Obnubilé par la victoire, le jeune homme de 24 ans est à bonne école dans l’écurie de Jean-René Bernaudeau aux côtés du Slovaque Peter Sagan et de Geoffrey Soupe. Il s’apprête à découvrir Paris-Nice avec une grosse envie. Avant de sillonner les routes du Tour de France en juillet ?

Jean-Patrick Nazon : « Tu ne vas pas sur Paris-Nice pour te préparer »

Double vainqueur d’étapes sur le Tour de France dont celle des Champs-Élysées en 2003 et maillot jaune une journée, toujours en 2003, l’ancien sprinteur Jean-Patrick Nazon a participé à sept reprises à Paris-Nice, remportant au passage une étape en 2007. Il apporte son éclairage sur la Course au Soleil : « Tous les ans, il y a un sacré niveau. C’est le premier gros rendez-vous de la saison pour les coureurs du Tour de France. Cela leur permet de voir où ils en sont. C’est une organisation ASO (Amaury Sport Organisation) donc tu es dans une ambiance Tour de France. Tu retrouves la signalétique et tout ce qui fait le Tour. Tu ne vas pas sur Paris-Nice pour te préparer. C’est une course difficile, par son niveau et son relief. J’y ai souvent participé mais je n’étais pas zen. Quand tu n’es pas grimpeur, c’est compliqué. Cette année, le parcours sera casse-pattes tous les jours mais les coureurs éviteront le Massif central. Ils passeront à l’est. Le Puy-en-Velay, c’est un frigo à cette période de l’année ! Je me souviens d’étapes annulées ou raccourcies à cause de la neige. On montait parfois les cols avec de la neige partout. Il fallait faire 50 kilomètres avant de prendre le départ car les routes étaient enneigées ! Par ailleurs, les coureurs n’auront pas trop d’étapes type Beauce avec du vent de côté. Passé Saint-Amand-Montrond, il n’y aura plus de risques de bordures. La Beauce, c’était toujours un passage stressant car les équipes ne voulaient pas perdre Paris-Nice dès le début. Tu es dans un esprit de Grand Tour, d’autant plus que c’est une épreuve du World Tour. Elle peut rapporter beaucoup de points aux équipes. »

Par Stéphane Magnoux

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