Du 8 au 10 mars, l’Elispace de Beauvais (Oise) accueille la finale de la Coupe de France des Clubs de pétanques. Un trophée prestigieux et un grand moment du début de la saison bouliste 2024, puisque de grandes écuries sont attendues. Les têtes d’affiche de la discipline débarquent dans le Nord, devant un public de passionnés avide de voir s’affronter les champions.
De la pétanque dès le mois de mars ? Et dans le Nord ? Bien sûr ! Loin des bords de mer méditerranéens et à l’abri du soleil cuisant, Beauvais (Oise) reçoit la Coupe de France de Pétanque. Preuve que ce sport trouve sa place partout dans l’Hexagone. Les deux éditions précédentes de la compétition avaient déjà trouvé leur décor « sous les nuages », en 2022 à Cesson-Sévigné (Bretagne) et l’an passé du côté de Montbéliard (Franche-Comté). La pétanque, ce n’est pas que dans le sud : c’est même au-dessus de Paris : « Beaucoup de gens apprécient la pétanque dans le Nord, je vous le confirme », abonde Maxime Philippe, président du club de l’Entente Beauvaisienne Pétanque. « Il y a un vrai public, prêt à venir voir les grands champions. Les Rocher, Rizzi, Bonetto… Ils jouent beaucoup dans le sud, alors on n’a pas souvent l’occasion de les voir au cours de l’année ici. On a la chance d’avoir de plus en plus de compétition de premier plan qui se tiennent dans notre région ».
Le Nord à l’honneur
Ces dernières années, les Hauts-de-France sont devenus coutumiers des grands événements de pétanque sur son territoire, avec notamment deux éditions du Trophée des Villes sur les trois dernières années, à Laon (Aisne) à et à Grande-Synthe, à côté de Dunkerque. Cet été, les Masters de Pétanque, compétition référence de l’été, ont fait étape à Douai (Nord), dans l’écrin tout neuf et entièrement dédié à la pétanque qu’est que le Boulodrome du Douaisis.
C’est d’ailleurs dans cette enceinte fort appréciée des joueurs qu’auront lieu les prochains championnats de France triplettes senior, à la fois chez les masculins et les féminines. A partir du mois de novembre prochain, et ce pour les trois prochaines années, Douaisis Agglo sera également l’hôte de la Coupe d’Europe des Clubs, qui n’est autre que le sésame promis à l’équipe victorieuse début mars dans l’Oise.
La ville de Beauvais, moteur de l’événement
A Beauvais, le prestigieux trophée de la Coupe de France sera décerné à l’Elispace. Un lieu déjà bien connu des connaisseurs de la pétanque. C’est en son sein, sous sa fameuse toiture grise et courbée, que les grands noms de la discipline s’étaient déjà réunis le temps d’un Trophée l’Equipe, en 2019. « C’est une belle enceinte, les joueurs savent qu’ils seront accueillis dans de bonnes conditions. Les jeux seront sensiblement les mêmes qu’il y a quatre ans », précise le président de l’Entente Beauvaisienne Pétanque.
Au total, on comptera douze terrains, avec six dans un gymnase annexe et six directement à l’Elispace. Parmi eux, le terrain d’honneur, devant les tribunes pouvant contenir jusqu’à 2 500 spectateurs. Pour assurer ce travail de titan, le comité organisateur de l’Oise peut compter sur les mains de 80 bénévoles, mobilisés sur l’entièreté des trois jours. « Ils sont essentiels pour la tenue de la compétition. Certains seront même là les jours précédents le tirage au sort et le début des parties, pour tracer les terrains et régler les derniers préparatifs. C’est une fierté pour nous d’accueillir ce grand événement, main dans la main avec la ville de Beauvais, qui est à l’origine de cette aventure. On a hâte d’y être ! »
Huit équipes pour un titre
Compétition parmi les plus prestigieuses de la pétanque tricolore, la Coupe de France est aussi celle qui met tout le monde sur un pied d’égalité. 2 800 clubs sont sur la ligne de départ, ce qui représente un total de 3 500 équipes. Au fil des tours, les collectifs les plus fournis et les plus solidaires survivent. Le président du club en sait quelque chose, puisque son équipe de l’Entente Beauvaisienne était en lice durant les premiers tours : « Le plus important, c’est l’esprit d’équipe. Il faut rester ensemble et beaucoup se soutenir. Les clubs qui vont le plus loin sont ceux qui sont les plus solidaires et soudés. La clé, c’est la cohésion, que ce soit une écurie favorite ou non. La place laissée aux joueuses féminines est aussi une très bonne chose, pour refléter la diversité de notre sport. »
Pour se hisser jusqu’au Grand 8, le chemin est semé d’embûches. Avec beaucoup de tours à passer, et des équipes toujours très motivées en face, les têtes d’affiche ne sont pas toujours là à l’arrivée. C’est le cas du « Roi » Philippe Quintais, non qualifié avant la dernière marche pour Grand 8, avec son club de Langon-sur-Cher. Preuve du niveau de la compétition, deux autres légendes ne seront pas de la partie : Philippe Suchaud et Christian Fazzino. Leur club d’Arlanc a buté lors de la dernière échéance de qualification. Dans ces conditions, le statut de favori revient (comme bien souvent) à Dylan Rocher. Le champion du monde arrive avec Fréjus et son armada : Diego Rizzi, Alessio Cocciolo, Stéphane Robineau, Adrien Delahaye…
Pléthore de cadors
Face aux Varois, le CASE de Nice n’est pas en reste, avec M. et Mme Bonetto, Mickaël et Marine. Le premier a remporté la Marseillaise l’été dernier, et ils sont ensemble champion de France mixte. Côté féminine, Saint-Tropez a du répondant avec deux joueuses de l’Equipe de France, Cindy Peyrot et Anna Maillard, pour la formation de Jean-Michel Puccinelli. En tant que tenant du titre, Bron arrive forcément très motivé, avec les Christophe Sarrio, Christian Andriantseheno, Charlotte Darodes… Mouliets, dans le sillage de la triplette championne de France Feltain-Helfrick-Grandet, a une carte à jouer. Pour Ax-Les-Thermes et Brou, il s’agit de contredire les pronostics. Enfin, devant un public nordiste, Hénin Beaumont aura évidemment les faveurs des tribunes…