Auteur de performances remarquées chez Toro Rosso pour sa première saison complète en Formule 1, Pierre Gasly passe un cap. Cette année, le Français sera au volant de la Red Bull, avec des objectifs plein la tête : briller, décrocher des podiums… et pourquoi pas des victoires…
De Toro Rosso à Red Bull, il n’y a qu’un pas. Un pas que plusieurs pilotes ont effectué par le passé avec plus ou moins de succès. Cette année, c’est au tour de Pierre Gasly. Après une première saison complète au sein de l’écurie italienne, le pilote français rejoint sa grande sœur autrichienne. « J’ai hâte que ça commence », lâche le natif de Rouen, impatient à l’idée de poser les mains sur le volant de sa Red Bull. Une promotion que le pilote de 22 ans est allé chercher au prix d’une saison 2018 intéressante, marquée par plusieurs coups d’éclat. Quatrième à Bahreïn, sixième en Hongrie et septième à Monaco, il a su se démarquer sur des circuits où le manque de puissance du moteur Honda était moins pénalisant. « Je savais qu’il y aurait plusieurs opportunités dans la saison pour inscrire de gros points. Que ce soit à Bahreïn, Budapest ou Monaco, je dirais qu’il s’agit des trois circuits où nous avons réussi à faire ce qu’il fallait », assure Pierre Gasly. « Ce sont les courses où nous avions un peu plus de performances par rapport aux autres et nous les avons réussies quand ça comptait. » Des Grands Prix lors desquels Pierre Gasly a surtout su prendre le dessus sur son coéquipier Brendon Hartley. Alors que le Néo-Zélandais n’a terminé la saison 2018 qu’avec seulement quatre unités au compteur, le Français a lui inscrit 29 points. Suffisant pour permettre à Toro Rosso d’éviter la dernière place du classement des constructeurs… et à Pierre Gasly de valider son grand saut direction Red Bull, aux côtés de Max Verstappen.
Une régularité récompensée
Une promotion que le Français doit aussi au départ surprise de Daniel Ricciardo chez Renault. L’exil de l’Australien a laissé un baquet vacant chez Red Bull, ce qui a poussé la marque autrichienne à se tourner vers Pierre Gasly. Officialisée dès août dernier, le jeune pilote tricolore a eu le temps de digérer la nouvelle et de faire face à la pression grandissante dont il sera l’objet cette année. « Être dans une voiture aussi compétitive, c’est vraiment un très beau challenge. Ils ont été quatre fois champions du monde avec Sebastian Vettel. Je vais continuer de progresser, tout donner et on verra ce qu’il est possible d’atteindre en 2019. C’est un pas de plus vers mon objectif final qui est d’être champion du monde de Formule 1 un jour. » Un objectif que le jeune pilote nourrit depuis son arrivée au sein du programme Red Bull en 2013. Depuis cette date, Pierre Gasly a su franchir les échelons : deuxième des Formula Renault 3.5 Series en 2014, champion de GP2 en 2016 puis deuxième du championnat Super Formula en 2017. Le tout en goûtant au monde de la Formule 1 en tant que pilote réserve chez Red Bull, de 2015 à 2017. Une présence et une régularité qui ont convaincu Helmut Marko, responsable de la filière des jeunes pilotes chez Red Bull. « C’est lui qui est venu me chercher en 2013 pour m’intégrer au programme Red Bull et c’est aussi lui qui a amené Sebastian Vettel en Formule 1. Même s’il n’est pas toujours tendre, il sait donner la chance aux jeunes pilotes. Il l’a fait avec moi, souligne le tricolore. J’ai toujours démontré l’envie que j’avais, ma motivation et ma détermination pour atteindre mes objectifs et décrocher les choses que je voulais. Je pense qu’Helmut Marko a apprécié. Il sait me mettre beaucoup de pression, il va continuer à m’en mettre et c’est normal, mais je pense que maintenant, il me respecte grâce à ça. »
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Si avoir tapé dans l’œil d’Helmut Marko a été forcément positif, le parcours de Pierre Gasly a également joué un rôle crucial dans sa promotion chez Red Bull. Cette année marque en effet un changement majeur pour l’écurie autrichienne. Exit Renault, place au moteur Honda. S’être habitué à cette motorisation chez Toro Rosso, mais aussi lors de sa saison en Super Formula au volant d’une monoplace japonaise, a été un atout de poids pour Pierre Gasly. Un atout qui pourrait lui permettre d’aborder avec confiance cette saison 2019, même si le pilote est conscient des progrès qui lui restent à accomplir. « Je ne suis qu’au début de ma carrière, il va falloir que je continue de progresser, de me développer, de prendre de l’expérience, assure le Normand. Ce n’est que ma deuxième saison en Formule 1, je sais que j’ai encore beaucoup appris en 2018 et qu’il va falloir continuer cette année. » Si le niveau de performance du moteur Honda reste pour le moment un mystère, les ambitions sont là. Chaque année, Red Bull peut se targuer de posséder le meilleur châssis du plateau et 2019 ne dérogera pas à la règle. Forcément utile sur des circuits comme Monaco ou encore à Bakou, Budapest et Singapour, où la performance moteur compte moins que la qualité aérodynamique et le niveau de pilotage.
À lui de faire sa place…
Pour viser les podiums, Pierre Gasly n’aura pas moins de cinq principaux adversaires : Lewis Hamilton, quintuple champion du monde, Valtteri Bottas, coéquipier de l’Anglais chez Mercedes, Sebastian Vettel, quadruple champion du monde, Charles Leclerc, pépite monégasque qui va découvrir Ferrari et bien sûr Max Verstappen, l’autre pilote Red Bull. Le jeune néerlandais est même le numéro un incontesté au sein de l’écurie autrichienne, dans laquelle la hiérarchie est très claire. Ce dont s’accommode plutôt bien Pierre Gasly. « C’est à moi de faire ma place dans l’écurie. C’est sûr que Max a une forte personnalité, il est parfaitement intégré dans l’équipe, il a un peu plus d’expérience que moi. Je ne suis pas comme Daniel Ricciardo, je suis quelqu’un de différent ; je ne suis pas comme Max non plus, j’ai ma propre personnalité. Ce sera à moi de prendre le temps de faire ma place dans l’écurie. » Du temps, Pierre Gasly n’en aura pas forcément tant que cela. Avant lui, Daniil Kvyat avait découvert Red Bull avant d’être rétrogradé chez Toro Rosso en cours de saison. Preuve que la direction de l’écurie autrichienne peut se montrer impitoyable. Mais le Français se veut confiant. « J’ai hâte, tout simplement. Hâte que ça commence et de pouvoir montrer mes qualités au sein d’un top team. » Pour le jeune français de 22 ans, le premier rendez-vous est fixé le 17 mars en Australie, à l’occasion de la première levée de la saison 2019.
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Le Grand Prix de France le 23 juin 2019
De retour la saison passée après dix ans d’absence, le Grand Prix de France sera une nouvelle fois de la partie en 2019. Le circuit Paul-Ricard, au Castellet, sera le huitième visité par les pilotes cette année. Un tracé marqué par la domination de Lewis Hamilton en 2018, devant Max Verstappen et Kimi Räikkönen. Le 23 juin prochain, Pierre Gasly entend « briller à domicile, c’est vraiment un tracé que j’apprécie et où je sens que je peux faire de belles choses. Surtout après ce qui est arrivé l’an dernier, j’ai envie de marquer de gros points devant mon public. » Le jeune français avait abandonné dès le premier tour, suite à un accrochage avec Esteban Ocon. Cette fois, Pierre Gasly et Romain Grojsean seront les deux seuls pilotes tricolores sur la grille de départ du circuit Paul Ricard…
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