Pierre Ménès : « On me taxe de corporatiste »

Pierre Menes during the Ligue 2 match between RC Strasbourg Alsace and Bourg en Bresse on May 19, 2017 in Strasbourg, France. (Photo by Fred Marvaux/Icon Sport )

Adulé par certains et critiqué par d’autres, Pierre Ménès ne laisse indifférent aucun amoureux de football. Ce vendredi, découvrez la deuxième partie de notre entretien avec la grande gueule de Canal +, devenu en quelques années l’un des journalistes sportifs les plus écoutés en France…

 

Pierre, certains clubs de Ligue 1 sont assez décevants en ce début de saison. Qu’en pensez-vous ?

À titre personnel, ma déception, c’est le classement de Strasbourg, qui fait partie des équipes mal payées dans ce championnat. Le Racing aurait dû prendre les trois points contre Guingamp, un point contre Amiens et au moins un face à Nantes. Avec cinq points en plus, la situation au classement serait bien différente. Après, pour ce qui est des autres clubs, Bordeaux est décevant, Rennes l’est également, surtout depuis mardi. Pour moi, le plus gros flop, c’est bien évidemment Lille. Je fais partie de ceux qui pensent que les conceptions de football de Bielsa sont totalement inadaptées à un si jeune effectif. Malheureusement, il s’entête dans ses idées, c’est peu dire que le garçon est têtu. Pour l’instant, ça ne fonctionne pas, même s’il y a eu la victoire à Metz. Mais bon, qui ne va pas gagner à Metz ? Il y a eu de gros investissements, cette entame est évidemment décevante.

Selon vous, le LOSC peut-il se relever avec Bielsa comme entraîneur ?

Je pense que ce sera compliqué. Après, contre Marseille, le LOSC a montré qu’il y avait largement les moyens de faire mieux qu’une avant dernière place.

Un clivage s’est installé depuis plusieurs années entre les entraîneurs français et étrangers. Vous avez d’ailleurs très souvent pris la défense des coachs français…

C’est une évidence, il y a un vent en France pour dévaloriser le travail des entraîneurs français et valoriser celui des coachs étrangers. Moi, je ne regarde pas le passeport des entraîneurs. Quand ce sont Favre ou Jardim, c’est du bon boulot, quand ce sont Oscar Garcia ou Bielsa, ce n’est pas du bon boulot, tout simplement. Je souligne également le travail de Ranieri, qui fait quelque chose de formidable alors que son équipe est quand même très moyenne. Après, il y a des entraîneurs français qui font également du très bon travail, il faut leur faire confiance. Parfois, on me taxe de corporatiste, c’est totalement faux. En même temps, si tout ce que l’on disait sur moi était vrai… Je ne regarde que les qualités de chaque entraîneur, c’est tout, et encore une fois, peu importe son passeport.

Un mot également sur « 19h30 PM », que vous présentez depuis quelques semaines…

C’est un plaisir de présenter cette émission, même si je suis un petit peu étonné de la défiance qu’il y a vis-à-vis des filles. On est dans une période où l’on parle beaucoup de sexisme, et quand une grande chaîne comme Canal + prend le risque de faire une émission de football avec des filles, il y a beaucoup de commentaires très sexistes. C’est un petit peu décevant.

Sur les réseaux sociaux par exemple ?

Oui, par exemple. Après, je ne fais pas très attention aux réseaux sociaux, il y a de tels torrents de merde qui y sont déversés.

Ces critiques vous surprennent-elles ?

Très franchement, non. Mon espoir dans l’humain doit être un petit peu atteint. Mais bon, on attend de s’installer et on fera les bilans en fin de saison.

Pour terminer, quel est votre pronostic pour le match de ce soir contre le Pays de Galles ?

La France va gagner trois à zéro !

Propos recueillis par Bérenger Tournier

 

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