Pierre Paquin : « J’étais frustré… »

Récompensé aux Trophées Sport et Management 2018 pour son entreprise AirFit, basée sur l’équipement sportif en libre accès, Pierre Paquin, ancien skieur alpin et quintuple champion de France, est aujourd’hui un entrepreneur ambitieux…
Pierre, vous avez remporté le Trophée Sport et Management de la meilleure reconversion pour un sportif de haut niveau de plus de 35 ans. Que représente ce prix pour vous ?

Cela fait plaisir, tout simplement. C’est une satisfaction personnelle de se dire que l’on a réussi à trouver une activité qui a du sens et qui séduit les gens à qui l’on s’adresse. Ce n’est pas forcément évident de retrouver quelque chose dans lequel on s’épanouit et qui permet de vivre des émotions comparables à celles que l’on avait lorsque l’on était sportif de haut niveau. Le fait d’avoir ce prix, cela permet de valider le fait que l’on a tourné la page, et que l’on entame une autre vie qui a du sens.

Vous avez reçu ce prix grâce à la création d’ « AirFit », comment vous est venue l’idée d’une telle initiative ?

Comme beaucoup d’entrepreneurs, par un besoin personnel qui n’était pas assouvi par les équipements que l’on me proposait. Du coup, j’ai décidé de créer les miens et de permettre aux sportifs, qu’ils soient pratiquants libres ou dans des associations sportives, de bénéficier d’équipements sportifs en accès libre, de proximité, connectés à une application sportive de coaching qui leur permet d’avoir une meilleure prise en main des appareils.

Que vous apporte votre association avec Mehdi Ghariani ?

Nous sommes complémentaires, c’est le mot. Il a un cursus universitaire classique, traditionnel, avec une formation qui est complémentaire de la mienne puisque j’ai une formation sportive. Mon école de la vie s’est faite sur les compétitions de ski, la sienne sur les bancs de l’école. C’est donc extrêmement intéressant et judicieux de bosser avec quelqu’un qui a des compétences que je n’ai pas et réciproquement, je l’espère.

Avant de vous consacrez à AirFit, vous vous orientiez sur quelque chose de totalement différent, puisque vous avez été diplômé de l’École Supérieure de Journalisme. Pourquoi un tel revirement de situation ?

Comme je vous l’ai dit, j’avais une frustration de ne pas pouvoir utiliser des équipements sur lesquels j’aurai aimé faire du sport. J’adore le journalisme au demeurant, j’ai beaucoup apprécié travailler pendant 2-3 ans pour Eurosport mais, dans la vie, il faut faire des choix. Et peut-être que l’entreprenariat se rapproche du sport de haut niveau sur différents points. On ne dépend de personne, on est son propre patron, avec ses avantages et ses inconvénients. On a les fruits du travail, quand il a bien été réalisé, en tant que satisfaction personnelle. Mais, on peut connaître aussi les conséquences d’un travail mal effectué dont la responsabilité nous incombe. C’est le quotidien d’un sportif de haut niveau. Quand il est bon on l’encense et quand il est mauvais, on le lynche (sic). Là, c’est un peu la même chose. Si vous êtes bons on va dire que c’est génial, et si ça ne va pas, que la boîte va couler, tout simplement.

Pour un champion comme vous, était-il obligatoire de garder un lien étroit avec le sport dans votre reconversion…

Oui, de toutes les manières je ne me sens légitime, crédible et épanoui que dans ce qui s’apparente au sport. Le reste, c’est compliqué (rires).

Avez-vous des projets futurs, que cela soit avec AirFit ou non ?

On a plein de projets, mais c’est principalement avec AirFit. En grande majorité ce sont des évolutions dans les équipements que l’on développe et qu’on commercialise. La progression normale d’’une jeune entreprise, qui fait en sorte de rester de vente et de continuer à proposer des équipements attractifs.

Maxime Charasse
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