Il est devenu l’homme providentiel de l’Olympique lyonnais en quelques mois. Nommé par intérim fin novembre pour deux matches puis pour toute la saison, l’entraîneur lyonnais a contribué à redresser la barre d’une équipe très mal embarquée et qualifiée mardi face à Valenciennes en finale de Coupe de France (3-0), et a convaincu tout le monde de poursuivre l’aventure comme coach principal.
Que ressentez-vous avec cette qualification en finale quelques mois seulement après être arrivé à la tête de l’équipe ?
Je suis content pour les joueurs, pour les supporters, pour tous les gens qui aiment ce club. Moi, je pense déjà à la récupération dans les prochains jours avant le déplacement à Nantes, dimanche. J’ai compris rapidement dans cette fonction qu’on n’a pas le temps de savourer les choses, ou à l’inverse de se faire des nœuds à la tête quand c’est négatif. Il faut absolument tout de suite retravailler, remobiliser les joueurs, s’occuper de ceux qui ont moins joué, mobilisé le staff médical pour soigner les petites blessures. Donc il faut laisser les joueurs profiter, ils ont vécu un super moment avec les supporters (NDLR : qui ont envahi la pelouse puis ont rendu hommage au coach lyonnais). C’est bien qu’il y ait eu cette communion-là.
Mais l’activité, elle tourne rapidement sur le match suivant. Car je vais vous avouer : aujourd’hui on a un nouvel objectif. Jusqu’à maintenant, on se disait qu’il fallait 35 points pour obtenir le maintien en Ligue 1, en tout cas c’est ce qu’on jouait, tout en visant éventuellement une finale de Coupe de France. Aujourd’hui, on se rend compte que si on arrive à finir dans les 7 premiers, cela nous permettrait de vivre l’Europe l’année prochaine, quel que soit le résultat de la finale du 25 mai. D’ici là, il y a 7 matches de Championnat, il y a des points à prendre et on n’est qu’à 4 longueurs de cette 7e position. Les joueurs, s’ils veulent jouer le 25, ils vont devoir comprendre assez rapidement que les matches d’avant comptent aussi et qu’ils ont des choses à montrer pour être titularisés lors de la finale.
Est-ce que si vous décrochez une qualification européenne, vous avez obtenu des garanties d’être entraîneur de l’OL la saison prochaine ?
Non, pas du tout, il n’y a rien de conditionné. Même si bien sûr, j’ai très envie de continuer. Cela fait déjà un mois ou deux que j’ai très envie de continuer au même titre que j’avais très envie de me former pour pouvoir continuer.
Vous aviez senti les joueurs nerveux avant le match ?
Non, pas de nervosité mais surtout de l’impatience. Pour eux, la journée a été un peu longue. Parfois, l’impatience inhibe mais je ne crois pas que cela a été le cas cette fois car on se crée beaucoup de situations en début de match. Mais le fait qu’on ne marque pas et que les Valenciennois arrivent à sortir une ou deux fois, notamment sur le but refusé, nous ont fait prendre conscience que l’adversaire avait sa chance. Et ça, ça change les choses. Quand on est rentré aux vestiaires, les joueurs étaient abattus comme si le but refusé avait été validé et qu’on avait encaissé un but. Il a fallu les faire relativiser qu’il restait 45 minutes.
Vous avez un adversaire préféré pour la finale ?
Honnêtement, non. Que le meilleur gagne (la deuxième demi-finale entre le PSG et Rennes, ce soir) et que le meilleur gagne la finale et on espère le meilleur.
Propos recueillis par Sylvain Lartaud