L’équipe de France de cyclisme sur piste dispute les Mondiaux, à Berlin, du 26 février au 1er mars. Quentin Lafargue défendra son titre mondial sur le Kilomètre et participera à la Vitesse par équipes, avec de réelles ambitions.
Quentin, quels sont vos objectifs à Berlin ?
La priorité, c’est d’être le plus performant possible à partir du moment où le chrono va se déclencher. Ce sera le cas sur les deux épreuves que je disputerai. Priorité à la Vitesse par équipes, puisque c’est l’épreuve qui va ouvrir ces championnats du monde. C’est aussi l’épreuve déterminante pour la suite de la saison. Je fais partie de cette équipe de Vitesse par équipes depuis quatre ans, on est médaillé tous les ans depuis et j’espère que ce sera encore le cas cette année. Ensuite, à titre individuel, j’ai besoin de montrer sur le Kilomètre que je suis toujours une valeur sure de l’équipe de France, que l’on peut compter sur moi comme depuis le début de l’Olympiade. Nous avons très bien travaillé tout au long de la saison pour être dans les meilleures conditions pour ces Mondiaux, le staff a fait un excellent travail. Dans 15 jours, nous serons prêts pour ces championnats du monde.
« Le T20, un vélo qu’on attend depuis très longtemps »
Quelles ont été vos sensations avec le nouveau matériel ?
J’ai eu la chance de l’essayer quand il était en prototype au tout début de l’hiver, de donner mon ressenti et d’en parler avec les collègues. C’est un vélo qu’on attend depuis très longtemps. On est très heureux et très fiers de pouvoir se dire qu’on a un vélo qui répond à l’ensemble de nos recommandations. On est dans un sport qui se joue au millième de seconde. La longueur de notre cadre était vraiment petite jusqu’à présent, et il était très important pour nous de progresser là-dessus. Il y avait un autre facteur de performance très important dans les épreuves départ arrêté, c’est le poids. Look a fait un très gros travail là-dessus. On a aussi une plus grande rigidité, notamment sur l’arrière. Mais du coup, c’est un vélo qui ne fait pas de cadeau, il faut être en forme pour pédaler avec.
Les Mondiaux en année olympique, est-ce particulier ?
C’est important de ne pas se tromper. J’ai vécu des années où on disait que les championnats du monde n’étaient pas importants et que l’objectif était les JO. Ces années-là nous ont rarement réussis. Je pars du principe qu’il faut valider les étapes avant de penser aux Jeux Olympiques. Tout le monde ne parle que de ça depuis le début de l’année, c’est normal, mais avant ça il y a des Coupes du monde, des Mondiaux sur notre route. C’est déterminant pour les Jeux, surtout que derrière, il y a 6 mois pour préparer les Jeux. On est capable d’avoir deux pics de forme dans l’année. J’espère que le premier sera à Berlin et le second à Tokyo.
« Encore des choses à montrer avant les Jeux »
Est-ce l’expérience douloureuse des Jeux de 2016 qui vous fait voir les choses de cette manière, étape par étape ?
Il y a de grandes chances, oui, que cela m’ait permis, depuis 2017, d’envisager les choses de cette façon-là. J’ai tendance à être assez pragmatique. Tout le monde parle des Jeux aujourd’hui, mais moi, j’ai encore des choses à montrer, montrer que je mérite de participer à cette aventure olympique. Et on est tous dans ce cas-là, rien n’est encore joué, même si la presse et les connaisseurs dessinent toujours une équipe type dans leur tête.
Vous voyez progresser vos partenaires d’entraînement (Melvin Landerneau, Quentin Caleyron). Vous poussent-ils à aller encore plus haut ?
Carrément ! Ce sont des gars avec qui j’ai de superbes relations, ce n’est pas pour rien que j’ai fait en sorte de les faire venir dans mon club, où on a beaucoup d’ambitions collectives. Vous connaissez le statut des cyclistes sur piste aujourd’hui. Cela fait partie de mes grandes ambitions cachées de me dire que je terminerai ma carrière en tant que professionnel. Je suis content de voir progresser les gars au quotidien. Melvin, je pense que si on ne l’avait pas poussé un peu, il se serait cantonné à faire du deuxième tour, parce qu’il s’était dit fait pour ce tour-là. Aujourd’hui, il fait partie des quatre titulaires pour la Vitesse par équipes aux championnats du monde, et il est sur le poste 3. Je l’ai un peu incité à essayer ça, à essayer le Kilomètre. Il n’aime pas trop quand ça pique dans les jambes, mais il a montré de très belles choses. Je suis aussi très content de voir Quentin, avec le projet de carrière assez extraordinaire. Il fait de la piste depuis trois ans, et il est pour la deuxième fois au départ des championnats du monde. C’est incroyable.