Médaillé d’or aux Jeux Mondiaux, Killian Rousseau est l’un des meilleurs pilotes de drone racing au monde. Rencontre avec un jeune champion et une discipline méconnue.
Aux Jeux Mondiaux, considérés comme les Jeux Olympiques des sports non-olympiques, plusieurs disciplines méconnues du grand public s’invitent à la fête. Parmi celles-ci, le Drone Racing, qui a permis à la France de décrocher une médaille d’or. Il faut dire que Killian Rousseau, 17 ans, est l’un des tous meilleurs au monde. Champion de France en 2019, il avait conquis le globe en 2018, en remportant le circuit international de la Coupe du Monde. Le Périgourdin, DarKex FPV de son nom de pilote, manie son drone à des vitesses pouvant atteindre 250 km/h, avec sa manette et derrière des lunettes, reliées à une caméra. « On passe à travers des portes, sur un circuit qu’on complète en un peu plus d’une minute. C’est un format sprint très intense, il faut être concentré au maximum. » présente le jeune pilote.
Des courses endiablées
Venu à l’aéromodélisme très jeune, initié par son père, Killian Rousseau se met à manier le drone dès l’âge de 13 ans. En quelques mois seulement, il participe aux plus grandes compétitions nationales, brille à l’étranger, et intègre l’Equipe de France. Une progression fulgurante. Aux Jeux Mondiaux, le pilote tricolore a dominé la compétition du début à la fin, pour aller chercher la médaille d’or. « C’était un très beau circuit, qui passait dans les gradins et laissait une grande place à la vitesse. De nuit, avec des leds sur nos drones, c’est très esthétique. » Parfois disputées sur plusieurs jours, les courses se disputent en run, avec quatre concurrents qui s’élancent sur la piste. Il faut savoir frotter, maîtriser sa machine et faire parler ses réflexes.
S’il est important de maîtriser la mécanique et d’avoir du bon matériel, ce sont bien souvent les compétences du pilote qui priment. « C’est pour cela qu’il est très difficile de développer une intelligence artificielle pour piloter ces drones aussi vite que nous. » précise Killian. « C’est très difficile de calculer la trajectoire et le temps de réaction à cette vitesse. Alors que nous, humains, pouvons miser sur l’anticipation et la connaissance des enchaînements à l’avance ».
Parmi l’élite mondiale
Alors qu’il entre dans les études supérieures à la rentrée prochaine, le Périgourdin va continuer de voir du pays, à travers la caméra de son drone. En octobre, il intègre la Drone Racing League, une prestigieuse ligue privée qui réunit 12 des meilleurs pilotes du monde. Une « Formule 1 du drone » qui l’emmènera à Miami, Las Vegas et Dubai. Même dans un sport dominé par les jeunes, Killian reste une exception. « Pour entrer dans cette ligue, il faut être âgé d’au moins 18 ans, et je les aurai tout juste à temps ! A partir de 25 ans, les pilotes n’ont plus les mêmes réflexes, alors les plus jeunes ont un avantage ». Sponsorisé par les plus grandes marques, le Français a tout ce qui lui faut pour se continuer à fond. Plus tard, il se voit bien vidéaste, avec son drone. Considérant les compétences de pilotage, il n’y a pas de soucis à se faire…
Etienne Le Van Ky