Pour une agence du sport efficace

Reléguée au second plan par le remaniement et les remous sur les moyens du sport français, la mise en place programmée de l’agence du sport n’en constitue pas moins une évolution majeure… qui doit réussir…

 
La nouvelle « gouvernance partagée à compétences réparties » du sport français, construite à l’initiative du Président du Comité national olympique et sportif français (CNOSF) Denis Masseglia, et de la précédente ministre des Sports Laura Flessel, a pour pierre angulaire la création d’une agence du sport français.
 
Les contours de cette agence, qui devrait prendre la forme d’un Groupement d’intérêt public (GIP), ne sont pas encore tous calés, tant s’en faut. On ne sait pas encore qui la présidera ; tout juste entend-on que, statutairement, cela ne pourra pas être la nouvelle ministre des Sports, Roxana Maracineanu. On ne sait pas si elle sera le lieu d’une vraie codécision ou d’une simple concertation ; tout juste sait-on que l’agence embrassera à la fois le sport pour tous et le sport de haut niveau. On ne sait pas encore comment seront représentés le monde économique et les collectivités territoriales ; tout juste sait-on que le premier devrait avoir 10 % des droits de vote et les secondes 30 %.
 
Bref, beaucoup reste à préciser. Notre association Rénovons le Sport Français avait plaidé dans le cadre des travaux de concertation pour un modèle un peu différent. Comme nous l’avons expliqué dans le rapport remis aux décideurs en juillet dernier, nous souhaitions la création d’une agence, mais centrée sur la haute performance pour plus de focus opérationnel, d’agilité dans sa mise en place, et de clarté aussi par rapport aux missions du ministère des Sports. Enfin, parce que nous portions la conviction que le sport pour tous est un enjeu si large, crucial et multiacteurs qu’il ne peut aisément être piloté par une structure administrative unique.
 
Mais cette agence est en passe d’exister et, fidèles à notre démarche constructive d’appui aux acteurs du monde du sport, nous souhaitons qu’elle fonctionne le mieux possible. Nous mettons donc ici en avant trois points qui nous paraissent clés pour sa réussite :

  1. Les moyens: c’est l’enjeu du moment pour tout le sport français, pas seulement pour l’agence. Mais le sujet pour l’agence est encore plus prégnant, car ce sera le premier signal de l’importance qu’y attachent, ou pas, les pouvoirs publics… et privés. Les travaux sur la gouvernance estiment que l’agence a besoin de 400 M€ par an pour remplir ses missions.
  2. La rapidité de mise en place : il faut accélérer les travaux de préfiguration pour que l’agence puisse démarrer son travail rapidement. Sur la haute performance, il y a urgence à avancer : chaque trimestre, ce sont des médailles pour les Jeux qui se jouent !
  3. La clarification des rôles respectifs de l’agence et de la direction des sports: cette clarification est indispensable, notamment sur le sport pour tous, pour que la réforme ne soit pas une énième réforme qui empile les structures, doublonne les coûts et dilue les responsabilités.
Par Rénovons le sport français
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