Quelle nouvelle politique sportive pour les Hauts-de-France ?

La restructuration des régions en 2016 a engendré la fusion de la Picardie et du Nord Pas de Calais, formant désormais la région Hauts-de-France. Comment le Conseil régional a-t-il réussi à harmoniser deux politiques régionales au profit des clubs et athlètes de son territoire ? Réponse avec Florence Bariseau, vice-présidente du Conseil régional en charge de la jeunesse, des sports et du tourisme.

 
Au niveau du sport régional, il y a l’avant 2016 et l’après 2016. Avant la naissance de la Région Hauts-de-France, le Nord-Pas-de-Calais et la Picardie menaient deux politiques sportives extrêmement différentes. La première était très orientée sur l’accompagnement des clubs des cinq premiers niveaux nationaux et la seconde, la Picardie, n’accompagnait que les clubs du premier niveau. Le premier objectif du Conseil régional dans la mise en place de sa nouvelle politique sportive a donc été d’accompagner les clubs de manière égale. « Globalement, nous avons fait en sorte d’harmoniser l’accompagnement des clubs du territoire. Prenons l’exemple du rugby : le club de Beauvais évoluait en Fédérale 2 et n’était pas aidé par la Région Picardie. À l’inverse, Arras, qui évoluait au même niveau, était accompagné par son Conseil régional à hauteur de 112 000 €. Nous avons donc décidé d’aider financièrement Beauvais et d’attribuer au club une aide de 112 000 € afin de les mettre au même niveau. Aujourd’hui, près de 150 clubs picards reçoivent une aide financière alors qu’ils n’en bénéficiaient pas auparavant », se félicite Florence Bariseau.

Une politique sportive en 4 E

Actuellement, la nouvelle politique sportive impulsée par la Région Hauts-de-France s’articule en quatre axes majeurs : les 4 E pour Excellence, Émergence, Emploi et Évolution vers un nouveau modèle économique. La vice-présidente du Conseil régional en charge de la jeunesse, des sports et du tourisme s’explique. « L’objectif de ces 4 E, c’est d’accompagner au mieux les clubs et athlètes dans leur vie quotidienne et leur performance. L’excellence se traduit par les aides aux clubs précédemment cités, l’émergence par la création de parcours de performances fédérales et l’accompagnement d’athlètes qui s’entraînent dans un pôle hors région ; et pour l’emploi, il y a l’aide à l’emploi associatif. Concernant l’évolution du modèle économique, force est de constater que les collectivités sont de plus en plus nombreuses à se désengager du sport. La Région ne peut pas compenser ce désengagement. Notre rôle est donc d’aider les clubs locaux en leur donnant de nouvelles pistes pour diversifier leurs recettes. »

Une team Hauts-de-France

Outre les clubs, le Conseil régional des Hauts-de-France, par le biais de sa nouvelle politique sportive, met un point d’honneur à accompagner les athlètes de sa région. C’est dans cette optique qu’est née, en novembre 2017, la Team Hauts-de-France. « Nous avons questionné les ligues qui nous ont fait remonter une centaine de candidatures. Un jury a sélectionné à ce jour 14 athlètes « médaillables » aux Jeux Olympiques de Tokyo. Cette liste reste néanmoins ouverte aux autres sportifs répertoriés au regard de leurs résultats d’ici les Jeux. Les athlètes de la Team reçoivent une aide de 5 000 € par an et ce jusqu’à l’année post olympique. La Région a également créé un club d’entreprises, de la plus petite à la plus grande, qui a pour vocation d’accompagner les sportifs via du mécénat (financier, de compétence et en nature), du contrat d’image, de l’accueil en stage, d’études en alternance, en apprentissage… Le rôle de la Région est donc de mettre en relation le monde du sport et le monde économique. Grâce aux entreprises partenaires, les sportifs peuvent donc envisager une reconversion professionnelle à la suite de leur carrière sportive. Que ce soit du côté des athlètes ou du côté des entreprises, la Team Hauts-de-France nous permet d’élargir le champ des possibles, c’est du gagnant-gagnant ! », conclut Florence Bariseau. Cette Team Hauts-de-France fait également le lien avec les Jeux olympiques de Paris 2024. Un événement sur lequel le Conseil régional compte pour développer son tourisme, dont le tourisme de mémoire, et créer un héritage sportif après 2024. Dans cet objectif, les habitants des Hauts-de-France seront prochainement amenés, via une plate-forme, à donner leur vision de l’organisation des Jeux olympiques dans leur région.

Par Thomas Guérard
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