Le pouvoir éducatif des activités physiques et sportives est souvent invoqué pour consacrer la place du sport dans les politiques publiques. Le lien entre sport et éducation est-il inhérent à la pratique ? Lors d’un apéro-débat intitulé « le sport, une école de la vie », RLSF et trois intervenants, Claire Pontais, Cédric Gosse et Laurent Petrynka, ont dressé le panorama des actions éducatives en lien avec le sport.
La ministre des Sports pour qui « le sport a un rôle majeur à jouer au service des autres politiques publiques de notre pays en matière d’éducation », en affirme les multiples bienfaits. Le sport, « facteur de réussite scolaire », qui participe à la construction psychomotrice et à la socialisation de l’enfant, est un « générateur d’intelligence ». C’est par ces rôles que le service public du sport prend son sens.
RLSF, qui préconise de « mettre les valeurs du sport dans la tête et le cœur des élèves », positionne le sport comme élément clé de la société de demain. L’offre pour les jeunes est multiple. Aux heures d’EPS obligatoires, s’ajoutent celles, facultatives du sport scolaire, périscolaires, territoriales, associatives ou des pratiques libres. Le cloisonnement entre les structures, la diversité des encadrants, font obstacle à la continuité et à la cohérence éducatives. Aujourd’hui, de nouveaux outils tels que le conseil local des APS, le livret du jeune sportif, le plan mercredi ou le label génération 2024 pourraient favoriser le partage de bonnes pratiques et l’instauration d’un langage commun.
Distinguons ensuite l’éducation au sport et l’éducation par le sport.
Si l’EPS permet une éducation au sport, la dévalorisation par rapport aux autres matières et l’inadaptation des rythmes scolaires sont des freins majeurs à son rayonnement. Les enjeux psychomoteurs et psychosociaux qui se jouent à ce stade du développement de l’enfant justifient la transmission d’une vraie culture des APS aux encadrants du primaire. Ce levier valoriserait l’action et l’expression par le corps dès la maternelle. Avec l’obligation d’une AS en école primaire et l’affectation à l’EPS d’un fort coefficient au baccalauréat, les APS pèseraient dans le cursus scolaire. L’apprentissage de la technique et la recherche de la performance semblent, pour certains acteurs associatifs, des objectifs plus importants que l’éducation et l’épanouissement des enfants, missions dont se sont déjà emparées des associations spécialisées (Agence pour l’éducation par le sport, PLAY International, Sport dans la ville) et certains acteurs fédéraux (UFOLEP, FSCF, FSGT, …). Par l’ajout de critères qualitatifs, le label « école française » créé par de nombreuses fédérations unisport favoriserait la reconnaissance des vertus éducatives du sport.
Gageons que la nouvelle gouvernance du sport offre un cadre qui permette au sport d’exprimer pleinement son potentiel au service de la société et en particulier de la jeunesse.
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