Le jeu de la meule, devenu un jeu en bois, la chôle qui se pratique encore… Des jeux aux origines médiévales retrouvent leurs lettres de noblesse à notre époque, pratiqués sous forme de loisirs au niveau scolaire ou lors d’animations. Voyage dans le temps.
Le Moyen-Âge demeure une période qui fascine, à tel point que certains sports inventés lors de cette ère se retrouvent à l’époque moderne. L’association Veni Vidi Ludi, basée à Sérifontaine dans l’Oise, possède une belle collection de jeux médiévaux qu’elle sort lors de festivals ou souvent dans les écoles pour faire découvrir ces traditions régionales de manière ludique dans les Hauts-de-France, mais aussi en Normandie et en Île-de-France. Ces pratiques semblent revenir au goût du jour. « Depuis trois ans, nous sommes régulièrement sollicités pour faire découvrir cette culture », constate Corentin Sepret, membre de l’association.
Tir-à-l’arc… vers le haut
Parmi les sports médiévaux qui ont gardé une place dans la région, on peut citer la chôle. Bien connu en Normandie sous l’orthographe « soule », le jeu, considéré comme un lointain parent du football avec des notions du rugby, est aussi une pratique traditionnelle de la Picardie. À l’époque, l’objectif était simple : faire progresser la balle vers une zone définie. « C’était un sport dangereux, car il n’y avait pas de vraies règles, ni de terrain délimité », explique Corentin Sepret. « Des règles strictes et plus sécurisantes sont venues après. » Le tir à l’arc à la perche verticale, c’est-à-dire décocher une flèche vers une cible placée en hauteur, est l’un des sports médiévaux qu’on retrouve dans la région, aux côtés de jeux traditionnels comme le jeu de l’assiette picarde. « C’est typique des Hauts-de-France », assure ce passionné. Cette pratique a été amenée par l’archerie anglaise pendant la Guerre de 100 ans.
Par l’agriculture ou le commerce
Les origines de ces jeux médiévaux qu’on retrouve dans les Hauts-de-France sont multiples. « Beaucoup d’épreuves de force et d’adresse qui se pratiquaient lors des fêtes de villages sont issus du monde agricole. » Corentin Sepret cite en exemple le jeu de la meule qui consistait « à faire rouler une grosse meule le plus loin possible. Aujourd’hui, c’est devenu un jeu en bois où il faut faire tourner une roue le plus loin possible sur un banc sans qu’elle ne sorte. » Certains jeux ont été inventés outre-manche et sont arrivés dans le nord de la France grâce au commerce maritime et d’autres ont été amenés par les envahisseurs Normands.