Richard Ozwald : « Profiter de la dynamique olympique »

Le développement de la Fédération française de danse passe aussi par le haut niveau. Comme l’explique Richard Ozwald, directeur technique national, la présence du breakdance aux Jeux olympiques 2024 est avant tout une formidable opportunité qui doit permettre à la fédération de continuer à grandir.

 
« Même si elle n’est pas toujours reconnue comme telle, la danse est bien une discipline sportive à part entière », explique Richard Ozwald. En tant que DTN, l’un de ses objectifs est d’ailleurs de développer la pratique de haut niveau. « Au sein de la fédération, trois disciplines véhiculent le haut niveau : la danse artistique standard, le breakdance et le rock. Au niveau mondial, nous figurons ainsi dans le peloton de tête sur ces trois disciplines. » La France fait d’ailleurs figure d’exception au niveau mondial sur un point bien précis. « Dans les autres pays, vous retrouvez une fédération par danse. En France, nous avons la chance d’avoir une fédération forte, agréée par les ministères des Sports et de la Culture, qui s’occupe de toutes les danses. C’est incontestablement une force », assure le DTN. Si la danse artistique a une longueur d’avance puisque reconnue sport de haut niveau depuis plusieurs années par le ministère des Sports, le breakdance est lui aussi sur la bonne voie. « Cette discipline va être reconnue sport de haut niveau par le ministère des Sports dans les mois à venir. C’est évidemment une conséquence de l’inscription du breakdance au programme olympique en vue des JO de Paris en 2024. C’est une reconnaissance qui va permettre de mettre en place pas mal de choses en faveur de la discipline. Je pense à plus d’aides pour les sportifs de haut niveau pratiquant ce sport, à des calendriers et des horaires aménagés pour permettre à ces sportifs de pratiquer dans les meilleures conditions. » Si la présence de la discipline aux JO 2024 a étonné beaucoup de monde, le breaking est « une discipline en plein essor, spectaculaire et ouverte à tous. Elle correspond aux valeurs olympiques. »

« Les danseurs sont des athlètes »

« Pour le moment, nous sommes vraiment concentrés sur la reconnaissance du breakdance comme sport de haut niveau », poursuit Richard Ozwald. « Dès lors que ce travail sera accompli, nous allons nous pencher sur la détection. Mais, nous avons par exemple déjà mis en place un championnat de France de breakdance. Cet événement annuel doit aussi nous permettre de repérer les meilleurs éléments en vue des prochaines années. Le but est de faire émerger un collectif français performant », révèle le directeur technique national. « Pour nous, cette actualité apporte un éclairage sur le haut niveau. Mais, cette dynamique olympique doit profiter à tout le monde. » Le travail de la direction technique nationale consiste également à promouvoir la pratique afin qu’elle s’adresse au plus grand nombre. « Comme je le disais, notre fédération a la chance d’avoir en charge un grand nombre de disciplines, des danses variées, différentes les unes des autres. Cela nous permet de rassembler un large public. Je prends l’exemple de la danse en couple, qui mobilise un public de plus de 50 ans dans une ambiance conviviale. Mais, nous avons aussi le breakdance et le rock, avec un public plus jeune. Cette diversité est notre force. » Aux yeux de la direction technique nationale, qui œuvre sur le haut niveau, l’aspect sportif n’est d’ailleurs pas incompatible avec la dimension artistique de la danse. « Cette reconnaissance sportive est importante, car la danse n’est pas toujours, y compris aujourd’hui, reconnue à sa juste valeur en tant que discipline sportive. Alors qu’elle a tous les ingrédients d’un vrai sport, avec une dimension physique et de performance. Les danseurs sont des athlètes », confie Richard Ozwald. « La danse, c’est un sport, un art et un loisir. C’est tout cela et il faut que ça le reste. »

Un passeport pour les licenciés

La Fédération française de danse a mis en place son « Passeport danse ». Il s’agit d’un système d’évaluation fédéral permettant à chaque licencié, pratiquant loisir ou compétiteur, de suivre son évolution de ses premiers pas jusqu’à ses plus hauts objectifs. Ce passeport valorise ainsi les compétences techniques de chaque licencié. Il reprend toutes les informations du danseur ou de la danseuse, comme les coordonnées ou les activités pratiquées, à l’initiative du responsable technique de la structure concernée. Le système d’évaluation comprend sept couleurs, représentant chacune un niveau, afin d’identifier facilement les progrès du pratiquant. Cela va du blanc et beige, permettant d’encourager les danseurs à accéder aux niveaux supérieurs, jusqu’au noir, niveau maximum attribué par une commission nationale pilotée par le directeur technique national. Valable huit ans, le « Passeport danse » est une véritable révolution. Plus d’informations sur ffdanse.fr.

Par Olivier Navarranne
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