Robin Dolpierre : « Avoir une boxe professionnelle attractive en France »

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Depuis le 1er février dernier, l’arbitre normand Robin Dolpierre est président de la Ligue Nationale de Boxe Professionnelle (LNBP). Il entend redynamiser la boxe professionnelle en France.

Quelles ont été vos premières priorités en tant que président de la LNBP ?

La première des priorités a été de remettre le règlement et le code sportif à jour. Cela faisait huit ans que ça n’avait pas été mis à jour. Nous nous sommes également attelés à mettre à jour tout ce qui concerne les combats, les contrats, etc. Tout va sortir bientôt, il était important de passer par cette phase de mise à jour.

Désormais, sur quoi va porter votre action ?

Maintenant, nous allons nous pencher sur un dossier majeur, qui concerne les boxeurs. Il faut arriver à convaincre les boxeurs Elite 1 de se licencier. C’est un sujet important, puisque nous avons environ la moitié qui n’est pas licenciée. Certains sont partis à l’étranger, donc on va essayer de retrouver une dynamique de ce point de vue là.

Quel a été l’impact de la crise sanitaire sur la boxe professionnelle en France ?

La crise sanitaire a fait vraiment du mal, on a perdu la moitié des boxeurs. Le fait que les boxeurs Elite 1 et Elite 2 doivent être auto-entrepreneurs a également ralenti les choses. Les boxeurs ont beaucoup de mal à accepter cela, mais c’est un critère qui est obligatoire en France. On ne peut pas passer outre.

« En France, la majorité des boxeurs ne veulent pas se rencontrer »

Justement, comment convaincre les boxeurs aujourd’hui ?

Si on dit aux boxeurs  » vous allez vivre de votre sport « , je pense que beaucoup vont revenir. Mais on ne peut pas leur promettre ça du jour au lendemain. D’autant que nous avons une autre difficulté : en France, la majorité des boxeurs ne veulent pas se rencontrer. Ça nous empêche énormément de travailler, et d’éventuellement diffuser des combats franco-français qui seraient intéressants à suivre. La majorité ne veut pas participer aux championnats de France et ne pense qu’à l’international. Mais je pense que si nous avons des championnats de France de haut niveau, ils vont revenir. Certains voient ça comme une marche arrière, mais c’est un nouveau départ. Aujourd’hui, on essaye de les convaincre, de tout mettre en place pour avoir une boxe professionnelle attractive en France.

Les clubs sont-ils en accord avec la politique que vous souhaitez développer ?

J’échange énormément avec des entraîneurs, beaucoup sont d’accord avec moi. Il est nécessaire de remettre les championnats de France au coeur de la boxe professionnelle dans notre pays. Si on arrive à persuader les boxeurs que c’est dans leur intérêt, on aura fait une grande partie du chemin. Aujourd’hui, il est nécessaire que tout le monde tire dans le même sens.

Vous êtes arbitre, est-ce un avantage dans l’exercice de votre fonction de président de la LNBP ?

L’avantage que j’ai, c’est que j’ai rencontré beaucoup de boxeurs et d’entraîneurs. Après la démission d’Arnaud Romera il y a deux ans, c’est assez naturellement que j’ai repris ce travail, sans être à la Ligue, car il n’y avait plus de Ligue. Beaucoup avaient démissionné. Cette Ligue, c’est avant tout une commission de classement, une commission des professionnels, mais ce n’est pas une Ligue qui sera autonome un jour. Mais le travail à effectuer demeure important, c’est pour cela que je me suis engagé comme président.

Comment s’articule votre travail avec la Fédération Française de Boxe ?

Avec Dominique Nato, nous allons travailler en étroite collaboration. Il est important qu’on ait tous la même ligne de conduite. Le plus important, et nous sommes d’accord là-dessus, est de revaloriser nos championnats de France, ainsi que nos boxeurs Elite 1. Tous les boxeurs Elite 1 devraient vivre de leur sport. Aujourd’hui, c’est loin d’être le cas. Si notre Ligue était vraiment une Ligue, nous devrions démarcher des partenaires et des sponsors. Mais là ce n’est pas le cas. Je ne suis pas à la recherche de partenaires, c’est plutôt le cas de la Fédération Française de Boxe, de laquelle nous dépendons. Dominique Nato travaille d’ailleurs là-dessus, sur la recherche de sponsors et de partenaires.

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