Rodrigue Octobre est le co-fondateur de Sport Event Corporation. Fondée en 2017, l’organisation développe la pratique du basket 3×3 en France et à l’étranger. Après avoir débuté par des tournois réservés aux entreprises, Sport Event Corporation s’est diversifiée et devient, aujourd’hui, l’un des piliers de la discipline en France.
Qu’est-ce que Sport Event Corporation ?
On est une association spécialisée dans l’organisation de tournois de basket 3×3, homologués FIBA 3×3 et FFBB. On existe depuis 2017. Depuis cette date, on a organisé plus de 70 tournois en Île-de-France, plus précisément en France et même à l’étranger.
Pourquoi l’Ile-de-France ?
On est originaire de Seine-Saint-Denis, donc effectivement la plupart de nos tournois ont lieu dans ce département. Mais on ne se cantonne pas seulement à l’Ile-de-France puisqu’on est capable d’aller partout en France pour pouvoir organiser des évènements. On ne se ferme pas de portes. Dès lors qu’il y a une demande, on y répond. Mais c’est vrai que nous avons à cœur de développer des choses en Seine-Saint-Denis. Pourquoi ? On aimerait bien qu’il y ait des jeunes filles, des jeunes garçons qui puissent connaître la même chose que nous : commencer sur un de nos tournois et pourquoi pas se retrouver sur la scène internationale dans quelques années.
En 2017, qu’est-ce qui vous a poussé à créer Sport Event Corporation ?
Avec mon frère et un ami, nous sommes d’anciens internationaux de la discipline. La FIBA avait mis en place plusieurs championnats du Monde « tests » de 2003 à 2008. Et puis, en 2010, il y a eu les Jeux Olympiques de la Jeunesse. Et c’est à ce moment-là que la fédération a commencé à organiser le 3×3 avec la formule que nous connaissons actuellement.
À qui s’adressent vos tournois ?
Au départ, notre association était destinée à proposer des tournois aux entreprises, d’où le nom Sport Event Corporation. Lorsqu’on a fait un premier tournoi en 2017, 12 entreprises ont participé. Ça s’est super bien passé. À la fin du tournoi, les participants sont venus nous voir pour nous demander quand avait lieu le prochain tournoi. Deux mois plus tard, on a refait la même chose et on a eu 20 équipes. Et là, on s’est dit : « il y a peut-être quelque chose à faire, donc on va élargir non pas juste aux entreprises, mais à tout type de public ». On propose donc des tournois jeunes, des tournois pour les femmes, des tournois pour les adultes. Depuis 2017, ça représente un total de 70 tournois. En Île-de-France, on est l’association la plus active en termes de nombre de tournois organisés.
Concernant votre passé dans le basket, vous n’avez joué qu’au basket 3×3 ?
J’ai joué trois championnats du monde, le premier en 1997 et le deuxième en 2003 en tant que joueur. Le troisième était en tant que sélectionneur en 2004. J’ai évidemment commencé par le basket à 5 contre 5, car on passe tous par là. Je suis passé par le centre de formation de Maurienne et j’ai joué jusqu’en Nationale 2. Mais mes meilleurs souvenirs de basketteurs, c’est vraiment quand j’ai porté le maillot de l’équipe de France.
Le week-end dernier, vous avez organisé deux tournois…
On a organisé deux grands tournois internationaux. Le premier était à destination des femmes et s’appelle le Women 6 Nations dans lequel il y avait l’équipe du Kenya, des Comores, d’Algérie, une sélection de Lille et notre équipe. À côté, il y avait le grand tournoi masculin qu’on appelle le Lite Quest. C’est un tournoi international de niveau 3 qui offre l’opportunité pour les vainqueurs d’avoir un ticket qualificatif pour un tournoi de niveau 2 qu’on appelle Challenger. Et encore au-dessus, il y a le Master. Mais ce n’était pas les seules animations…
Pouvez-vous nous en dire plus ?
On a profité de l’occasion pour organiser deux autres tournois. À partir du moment où on installe du matériel pour faire ces compétitions, autant les rentabiliser. Le jeudi, on a installé le matériel le matin, et l’après-midi, on a proposé des initiations au basket 3×3 ouvertes à tous. Le lendemain, nous avons organisé un tournoi Open Plus Access, destiné aux jeunes (16-18 ans) et qualificatif pour une étape régionale. Juste après la Junior League, on a organisé un tournoi Open Plus Super League, réservé aux adultes et fonctionnant de la même façon que pour les jeunes.
Des équipes nationales, des joueurs de très bon niveau : ces compétitions permettent-elles de mettre un pied dans le plus haut niveau ?
C’est vraiment une porte d’entrée vers le plus haut niveau. On a reçu 9 équipes dont l’équipe internationale hollandaise des moins de 23 ans. Elle a perdu en finale contre une équipe de Poitiers. Il faut savoir qu’il n’y a que cinq Lite Quest en France. En Challenger, il n’y a que quatre tournois. Et un seul Master, organisé cette année à Marseille.
Les équipes doivent-elles être composées de joueurs évoluant au sein d’un même club ?
Et non ! La magie du 3×3, c’est qu’on n’est pas obligé de jouer avec son club. Lorsqu’on crée une équipe, on peut jouer avec nos amis. L’idée est juste de réunir une équipe de 4 personnes et de pouvoir participer à ce type de compétition. Par exemple, Poitiers est une équipe composée de personnes qui ont joué à Poitiers. Ils étaient trois à venir du club de Tremblay (N2) et une personne de Poitiers. Donc voilà, c’est l’exemple parfait ! (rires)
Et pour la suite, qu’est-ce qui se profile pour Sport Event Corporation ?
Déjà, on se remet des cinq jours d’évènements entre le montage, l’animation et le démontage. Ensuite, on va répondre à quelques appels à projets. La Ville de Saint-Denis souhaite nous proposer des projets durant les JO. Il y a également le Département de la Seine-Saint-Denis qui aimerait nous proposer des choses. Mais surtout, je suis déjà focalisé sur ce qu’on pourrait reproduire l’année prochaine à la même période. Ce type de tournoi, on aimerait le pérenniser. Ça s’est super bien passé et je pense que tous les acteurs qui étaient présents ont apprécié.
Les Jeux Olympiques, c’est une compétition sur laquelle vous misez ?
Tout à fait ! Surtout si les équipes de France arrivent à se qualifier. Pour le moment, seulement les filles le sont. Mais si les deux équipes de France se qualifient et qu’il y a des médailles… Le basket 3×3 va vraiment décoller. Je suis convaincu que c’est une discipline qui peut plaire à la jeunesse. Sur le terrain, les jeunes sont seuls. C’est hyper formateur de pouvoir trouver des solutions dans l’adversité sans qu’il y ait un adulte qui soit là et qui vous dise ce qu’il faut faire pour pouvoir s’en sortir face à des situations parfois compliquées.