Depuis presque dix ans, Roland Wacogne permet à des personnes en situation de handicap de voler lors de la Coupe Icare. Entretien avec un inconditionnel du « Handiciel ».
Roland Wacogne, que représente pour vous la Coupe Icare ?
C’est un rendez-vous irremplaçable, ce sera ma vingtième cette année. C’est une belle aventure que l’on vit tous ensemble.
Comment réussissez-vous à faire voler des personnes en situation de handicap ?
Il existe un type de fauteuil roulant, qui s’appelle le fauteuil handicar. Ce sont des fauteuils tous terrains avec une roue avant directionnelle. Tout a été fait pour que ces fauteuils puissent décoller et se poser avec un parapente au-dessus.
Comment avez-vous eu l’idée de faire voler des personnes en situation de handicap ?
En 2008, à la Coupe Icare, j’ai vu un groupe de gens qui poussait un fauteuil roulant. J’ai compris que cette personne en situation de handicap allait voler. Je l’ai bien regardé, il volait magnifiquement, avec une très belle aisance. Je me suis que c’était trop beau, qu’il fallait que je m’y mette. J’ai passé une formation fédérale handicar et tout est parti de là.
On imagine que ce doit être un moment formidable et très intense pour toutes ces personnes…
Oui, c’est un moment de liberté. Ils se sentent légers, libres, comme portés par l’apesanteur. Les personnes en situation de handicap, tout du moins celles qui sont sur un fauteuil, ont le regard à hauteur du nombril. En vol, ils peuvent avoir une vue sur le monde beaucoup plus large. Il y a également une dimension collective très importante. L’ambiance est très particulière et positive autour de ces moments de vol. Quand je revois des gens qui ont volé avec nous, ils me disent que cette joie et cet élan les suivent pendant des jours, des semaines voire des mois. Ce sont des instants inoubliables.
Quel sera votre programme pour cette Coupe Icare ?
Nous allons présenter deux équipages. Le premier, ce sera Emilie Jolie avec Hervé et Fathia, qui était la passagère de la « Baleine » en 2015. Ce sera un vrai et beau symbole pour Fathia, qui est sortie du tunnel après son accident. Quant à Bruno et moi, nous allons voler dans une gondole de presque quatre mètres de long. Elle a été testée, modifiée et retestée. Nous allons donc voler aux couleurs de Venise, nous sommes impatients !
Propos recueillis par Bérenger Tournier