Dixième de la dernière Route du Rhum, 14e en 2021 au Vendée Globe, Romain Attanasio se prépare à une nouvelle saison de course au large à bord de l’Imoca Fortinet- Best Western. Alors que son bateau est en chantier, il s’est fixé un nouvel objectif : le semi-marathon de Paris le 5 mars prochain.
Ce semi-marathon, est-ce un défi ou un élément de votre préparation ?
C’est un défi. On a toute une préparation physique pour la course, mais elle n’intègre pas un semi-marathon. Le médecin qui nous suit, au centre de préparation, nous déconseille même la course à pied, car trop traumatisante. On privilégie le vélo. Je l’ai vue il y a quelques jours, elle m’a dit “Bon, après ça t’arrête !“.
Comment est née cette envie ?
J’ai assisté à l’arrivée du marathon de Valence. 6 000 personnes sont passées devant moi, toutes sortes de gens. Certains arrivaient dans des états pas possibles, d’autres étaient portés. J’avais trouvé ça dingue. L’ambiance me faisait penser à l’arrivée du Vendée Globe. Mon amoureuse m’a proposé de commencer, ensemble, par un semi-marathon. Elle s’est blessée. Mais son coach m’entraîne. Via mon partenaire Meltonic, un des sponsors de mon premier Vendée Globe, j’ai déjà rencontré pas mal de personnes dans cet univers. Alors le marathon de Valence ça m’a donné envie. Franck, mon coach, m’a concocté un programme et va courir avec moi.
Quelle est la préparation physique d’un skipper ?
Notre sport est très particulier. On dort, tout d’un coup on se lève et on doit effectuer une manœuvre, envoyer une voile… Ça peut durer une heure au total. On fait tout ce qu’il ne faut pas faire : un gros effort physique à froid. Les voiles peuvent être lourdes à transporter. Donc, on renforce beaucoup le gainage. On travaille avec du cross-training, de la natation. Et je pratique le kick-boxing pour le plaisir.
Avant les courses, doit-il y avoir une préparation pour s’adapter au rythme de vie sur le bateau ?
Non, pas du tout. On essaye plutôt d’arriver le plus reposé possible. Pour dormir par tranche d’une heure ou moins sur les courses, c’est l’expérience qui joue. On apprend à se connaître. On connaît nos limites, les moments où on dort le mieux, ceux où on peut se reposer. Il faut trouver le juste milieu entre dormir peu et rester lucide. Et puis c’est l’adrénaline qui le permet. Je n’arriverai jamais à dormir comme ça dans mon canapé.
Quel est le programme avant le Vendée Globe ?
On a un programme avec des sorties longues sur les transats. Mais on réalise des entraînements de 24 ou 48 heures. Car les bateaux sont gros, ils vont vite au portant. Donc ça prend du temps de s’entraîner avec une voile, on ne peut pas le faire en deux heures.
Comment s’organise votre reprise sur l’eau ?
Le 15 avril, on met le bateau à l’eau. On descend en Méditerranée à la rencontre des sponsors. Et puis ça nous fait de la navigation. On utilisera le retour pour se qualifier pour la Transat Jacques Vabre.