Romain Molina : « Offrir le meilleur livre possible »

PSG coach Unai Emery during the French League Cup Final between Paris Saint Germain and Monaco at Parc Olympique on April 1, 2017 in Lyon, France. (Photo by Dave Winter/Icon Sport)

Deuxième partie de notre entretien avec Romain Molina, auteur de la biographie autorisée de l’entraîneur du PSG, Unai Emery, éditée par Hugo Sport.

 

La tendance semble être à un maintien en poste d’Emery pour la saison prochaine. Mais si le PSG perdait son titre de champion de France et son titre en Coupe de France, ne pourrait-il pas être licencié ?

J’imagine que tout est possible, encore plus à Paris. C’est quand même l’un des rares clubs avec un organigramme aussi peu clair et des choix pouvant évoluer d’un jour à l’autre. Donc, oui, c’est possible même si Nasser est en contact régulier avec Unai et lui témoigne un franc soutien.

Que pensez-vous de sa gestion des gardiens de but ?

Il avait fait pareil avec Sergio Rico et David Soria à Séville, et le premier est aujourd’hui en équipe d’Espagne et a affiché de réels progrès. Pareil à Almeria avec Cobeno et Diego Alves. Il a fait différemment parfois (au Spartak, à Valencia), donc je pense qu’il a vraiment vu Trapp et Areola d’un niveau quasiment similaire, et il a utilisé ce qui a déjà marché dans le passé. Après, il a donné sa chance aux deux…. Je pense que Paris a surtout besoin de changer d’entraîneur de gardiens avant de parler de la gestion d’Unai sur le coup.

L’entraîneur d’Avranches a récemment fait signer votre livre par Unai Emery. Qu’avez-vous ressenti en voyant les images ?

Beaucoup de plaisir et de satisfaction, car Damien Ott a vraiment dû apprécier le bouquin. Puis, si Unai ne rechigne pas à signer quelque chose qu’il n’a pas écrit, c’est aussi valider « El Maestro », donc c’est très flatteur pour moi. Je vais essayer d’envoyer un message à Damien d’ailleurs, j’aimerais bien savoir ce qu’il a apprécié (ou pas) du livre. L’échange avec tes lecteurs, c’est ce qui te permet d’avancer et c’est aussi pourquoi j’écris ; enfin non : d’abord c’est pour moi car j’aime ça, mais c’est aussi un sacré bonus de partager ce que tu aimes profondément.

A combien d’exemplaires s’est vendu votre ouvrage ?

Je ne sais pas, mais ce ne sera pas avec ça que je vais vivre. Je pense que les chiffres seront très modestes, on sera très, très, très loin d’un « Footballeur Masqué », qui a dû vendre plus d’ouvrages en trois jours que El Maestro en un an. Je ferai sans doute une vidéo sur tout ça un jour, histoire que les gens comprennent la difficulté du métier et son extrême précarité ; et encore, je ne suis pas à plaindre, j’ai plutôt du « succès » contrairement à beaucoup d’auteurs ne se faisant même pas éditer.

En direct de l’émission « 20h foot », vous avez ouvertement critiqué Pascal Praud. Ce coup de buzz a-t-il été profitable en terme de promo ?

Ouvertement critiqué non, mais il a pris la remarque pour lui, donc ça avait du sens mon « déblatérer ». C’est quand même un monde tout ça. Pascal Praud et d’autres « journalistes » ont-ils un avis plus légitime qu’une personne ayant travaillé et vécu une ou deux années avec un entraîneur ? C’est exceptionnel. Mais ce qui m’a énervé là-dedans, ou plutôt qui m’a fait marrer, c’est le déroulé de la chose. On me contacte par Twitter deux, trois heures avant, pour me demander si je peux être là en direct. Vu que je pense qu’on peut parler avec tout le monde, j’accepte, car je ne vais pas contredire mes principes. Cela dit, on me demande de venir sur Skype et non par téléphone, ce qui ne m’arrange pas du tout ; mon vieil ordinateur n’ayant pas de micro et ma connexion étant aussi rapide que feu AOL. Donc j’ai dû aller à Malaga (j’habitais à une demi-heure à l’époque), me retrouver dans les embouteillages car il y avait des travaux à un feu donnant sur une des grandes avenues pour rentrer en ville… Je patiente ensuite trente minutes en ayant un retour plateau surréaliste où j’entends quelqu’un dire : « C’est qui déjà celui qui joue à gauche de Cavani ? ». Ensuite, j’interviens quarante secondes et boum, micro coupé, bonne nuit les enfants. Je pensais faire quelques minutes quand même, donc j’ai trouvé ça surréaliste et j’ai glissé quelques tweets. Cela dit, cette histoire a servi à ma partenaire, pour lui prouver qu’on peut être très performant en quarante secondes. Sinon, le coup de « buzz », ça sous-entendrait que c’était calculé, donc non. Ça a été la folie pendant quelques jours autour de moi, notamment sur Twitter, mais je doute que cela a réellement impacté les ventes. Cela dit, j’ai quand même la gloire d’avoir été cité dans le blog de Jean-Marc Morandini… Et me faire accuser de « buzz » par ces personnes, c’est une consécration.

Avez-vous déjà un autre projet de livre ?

Plusieurs même. Normalement, le prochain arrive à la rentrée et on remontera sur les traces du « Gringuito ». Une chose à dire : je me décarcasse pour offrir le meilleur livre possible. Je joue donc au Lieutenant Columbo, chargé de retrouver des joueurs improbables et ayant disparu des radars depuis des années.

Propos recueillis par Arnaud Lapointe

 

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