Rugby à 7 – Julien Robineau : « Optimiser le potentiel physique » 

L’équipe de France de rugby à 7 revient de deux tournois consécutifs à Dubaï. On fait le point sur l’état de forme des joueurs français et le programme à venir avec le préparateur physique des Bleus Julien Robineau. 

 

Comment vous êtes-vous organisés, au niveau de la préparation physique, pendant ces derniers mois de crise sanitaire ? 

C’était un peu compliqué avec cette situation inédite. Il y a eu beaucoup de travail individualisé. On a eu des difficultés liées à la distance, pour trouver des lieux d’entraînement. On a pu développer d’autres compétences comme l’autonomie et la responsabilité. L’occasion a permis d’entrer dans le détail de certaines compétences physiques chez nos joueurs. On a pu avoir des réflexions sur notre manière de planifier les entraînements avec des calendriers plus aérés. Les joueurs, en venant aux rassemblements, étaient dans de bons états de forme avec une grosse fraîcheur mentale et une envie de se retrouver. On a profité de cette période pour faire appel à d’autres experts comme un entraîneur d’athlétisme en la personne de Guy Ontanon. La période n’est pas rose mais on a pu tirer profit de la situation. 

 

Quels étaient les objectifs de votre travail de préparation physique pendant les deux semaines passées à Dubaï marquées par deux tournois ? 

Il y a eu un fil rouge depuis un an. On a renoué avec le collectif après le premier confinement sous forme de stages de 6 à 10 jours. A Dubaï, l’état de forme des joueurs était bon. On travaille au quotidien avec la technologie GPS qui nous permet de calculer les déplacements à haute intensité, les sprints, le volume des courses… On a pu constater que les données physiques des matchs à Dubaï correspondent à celles de rencontres des World Series. Les voyants sont au vert.

 

 

 

Qu’avez-vous fait en matière de préparation physique pendant cette période de reprise de la compétition ? 

Le développement physique a été fait avant cette période de rassemblement pour Dubaï. Les joueurs font énormément de travail physique quand ils sont chez eux. J’ai considéré donc que c’était acquis. La priorité à Dubaï était donnée au collectif, au rugby et au travail tactique. On a basculé dans une phase de préparation de la compétition. L’objectif était d’enchaîner des matchs avec deux tournois dans un intervalle très court avec quatre jours de récupération entre les deux. On a voulu mettre les joueurs dans les meilleures conditions pour renouer avec la compétition et éviter la blessure.

 

Quel est le programme pour la suite avant le Tournoi de qualification olympique prévu à Monaco, les 19 et 20 juin prochains ? 

Nous allons enchaîner quatre cycles d’entraînement de 10 jours avant cette échéance, entrecoupés de périodes de régénération et de travail en autonomie. Chaque cycle aura des objectifs ciblés avec des oppositions pour garder ce rythme de compétition amorcé à Dubaï. Sur les deux prochains cycles, nous allons travailler en condition extrême de chaleur avec des chambres d’acclimatation qui nous permettent de faire du travail énergétique. On a ce genre d’équipement à l’INSEP et à Marcoussis au CNR. Il y a deux avantages : permettre d’optimiser la performance physique en milieu tempéré comme à Monaco et s’acclimater en prévision des Jeux Olympiques au Japon. 

 

Etes-vous obligé de votre projeter sur Tokyo même si la France n’est encore qualifiée pour les Jeux ? 

On ne prend aucun risque en faisant ça puisque s’entraîner comme ceci sera bénéfique pour Monaco. Dans le même temps, on débute la préparation pour Tokyo. On terminera cette phase d’acclimatation entre le TQO et les Jeux. 

 

Quel est l’objectif final de votre travail de préparation physique en prévision des Jeux Olympiques ? 

Le but est d’optimiser à 100% le potentiel physique des joueurs. Chez un public professionnel, ils sont déjà formés. L’idée est de les amener au maximum de leur potentiel. Le rugby à 7 est une discipline mixte et très complète. Il faut être très rapide, puissant et en mesure de répéter les efforts sur tout le match. On va jouer sur tous ces leviers et individualiser le travail. 

 

En cas de qualification à Monaco, quel sera le programme jusqu’à Tokyo ? 

Le travail se fera en trois temps. D’abord avec une période de régénération physique mais surtout mentale pour que les joueurs arrivent avec beaucoup d’envie et dans les meilleurs dispositions pour attaquer la dernière ligne droite. Il y aura ensuite une courte période avec une grosse charge d’entraînement et de l’intensité. Enfin, à 10-12 jours du début des Jeux, on diminuera la charge d’entraînement. 

Propos recueillis par Loïc Feltrin
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