Rugby : Clap de fin chez les Bleues pour Jessy Trémoulière

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À 30 ans, l’Auvergnate a décidé d’arrêter sa carrière internationale après le Tournoi des Six Nations (25 mars au 29 avril) pour se consacrer davantage à sa ferme familiale localisée en Haute-Loire. 

“Le rugby doit passer au second plan”. 12 ans après ses débuts en équipe de France, Jessy Trémoulière mettra fin à cette belle aventure tricolore après le Tournoi des Six Nations (25 mars au 29 avril). Un choix mûrement réfléchi lié à la ferme agricole qu’elle entretient avec sa famille en Haute-Loire, en parallèle de sa carrière.

Un retrait nécessaire et réaliste  

“Avec mon frère et mon père, nous tenons une exploitation agricole de lait bio. On a 60 vaches laitières, plus de 200 bêtes au total, on fait de la viande bovine et 300 hectares de terrain sur lesquels on fait des céréales, de la prairie naturelle et du trèfle. C’est une grosse exploitation et cela devient de plus en plus compliqué à gérer”, reconnaît-elle à Midi Olympique. La conciliation entre l’équipe de France et la ferme n’était plus possible pour la joueuse de l’ASM Romagnat. “Mon père arrive à 68 ans, et il ne peut plus prendre mon relais quand je m’absente longtemps pour rejoindre le XV de France. Quatre jours, une semaine ou deux cela va encore, mais là je vais partir trois semaines avec les Bleues et cela fait beaucoup”, explique Jessy Trémoulière.

L’arrière internationale aux 73 sélections ajoute auprès de La Montagne que suivre cette cadence devenait de plus en plus difficile. “Pour assumer un statut d’internationale de rugby, il faut s’entraîner plus qu’en club. Et j’ai remarqué que je ne parvenais plus à faire mes exercices de musculation et à faire les séances physiques supplémentaires, confie-t-elle. Il faut se rendre à l’évidence et être réaliste. Avec la ferme, c’est de plus en plus compliqué de m’entraîner comme une sportive de haut-niveau”.

Des médailles et trophées glanés 

Couronnée de deux grands chelems dans le Tournoi des Six Nations (2014 et 2018) ainsi que de deux médailles de bronze en Coupe du Monde (2014 et 2022), l’Auvergnate laissera une trace indélébile dans l’histoire du rugby féminin. Et quand la Beaumontoise se remémore les plus beaux souvenirs, des séquences de jeu lui remontent. “Cette action dans le Tournoi 2018 contre les Anglaises à Grenoble restera dans ma mémoire à jamais. On perdait de quatre points alors qu’il restait une ou deux minutes de jeu, récapitule-t-elle. On récupère le ballon, on écarte le ballon vers l’extérieur, mais on se fait plaquer puis l’action revient dans le couloir des 15 mètres où je me trouve avec Pauline Bourdon qui se trouve à mon extérieur. Yanna Rivoalen prend la balle et me donne le ballon. Il me reste 20 mètres à parcourir mais Pauline joue très bien le coup. L’essai nous permet de gagner le match et de remporter le grand Chelem”. La même année, la Puy-de-Domoise se voit décerner le prix de la meilleure joueuse du monde par World Rugby.

Jessy Trémoulière continue d’être diablement efficace face aux perches. La meilleure joueuse de la décennie 2010-2020 détient le plus haut pourcentage de réussite dans le Tournoi des Six Nations depuis 2020 (76% de réussite au pied sur les trois dernières éditions). Il s’agit du meilleur taux parmi les joueuses ayant frappé au moins 10 coups de pied dans la compétition. Bientôt, ces statistiques seront gravées dans le marbre. Mais avant qu’elles deviennent définitives, la Romagnatoise compte bien “se lâcher et profiter à fond” de ses dernières minutes sous le maillot des Bleues.

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