Le MHR a dit adieu à son rêve européen après sa défaite cuisante face à La Rochelle (31-19), quand le Stade Toulousain, lui, poursuit son chemin en demi-finale.
Deux matchs, une victoire et une défaite. Montpellier et Toulouse n’ont pas connu les mêmes coups du sort lors des quarts de finale de la Champions Cup. Le Stade Toulousain a puisé au plus profond de lui-même pour l’emporter aux tirs au but contre le Munster dans un match fou (24-24; 2-4, t.a.b). De son côté, le MHR n’est pas parvenu à prendre l’ascendant sur La Rochelle (31-19).
Montpellier, impuissant
La messe a été dite très rapidement dans la rencontre opposant les Maritimes aux Héraultais. Sur son sol, au Stade Marcel Deflandre, le Stade Rochelais a étouffé son adversaire. En inscrivant deux essais en 20 minutes, il avait déjà fait un break. Logiquement, le favori du match est devant à la pause malgré le retour du MHR (17-7).
Épuisés physiquement, les Montpelliérains n’ont jamais su reprendre le contrôle du match. Une bonne entame de jeu dès les premières minutes de la seconde période, leur a quand même permis de revenir dans le match (17-14, 42e minute). Grâce aux erreurs rochelaises, le MHR pouvait toujours y croire. Sauf que La Rochelle n’a jamais baissé son effort physique. Bien au contraire. Montpellier échoue face à plus fort que lui (31-19). À noter que La Rochelle a mené au score tout le long de la rencontre.
Toulouse, renversant
Les champions d’Europe en titre ont une fois de plus démontré leurs capacités. À rebondir, à revenir au score, à tenir physiquement, à ne rien lâcher mentalement, à bien tirer… Et de ce fait, à gagner. La tendance s’est souvent inversée, des deux côtés, les drops tentés n’ont jamais été concluants. Le Stade Toulousain et le Munster se sont départagés aux tirs au but, après s’être accrochés durant 100 minutes (24-24). Les Toulousains n’ont jamais tremblé. Le club irlandais est passé à côté : Ben Healy a précipité la chute de son équipe avec ses deux échecs, accompagnés d’un autre par Conor Murray. Le score de la séance de tirs au but est sans appel (4-2).
“ Les corps sont pas mal meurtris ”
Le Stade Toulousain affrontera donc en demi-finale, ce samedi 14 mai, l’une des équipes les plus titrées sur le continent, le Leinster dans l’enceinte du célèbre Aviva Stadium. En 2019, le scénario était identique : même lieu, mêmes équipes, toujours en demi-finale. Le Leinster s’était imposé avec la manière (30-12). Depuis, même si Toulouse a remporté des titres, il ne peut pas s’affirmer comme étant le favori de la rencontre. Ni lui, ni le Leinster.
La tâche s’annonce néanmoins particulièrement difficile. En quart, les Toulousains semblaient être fatigués, en ayant beaucoup donné. Des erreurs de main, des pertes de ballons, un certain manque de dynamisme… Alors comment se reposer d’un match aussi intense en une semaine pour être prêt face à l’équipe européenne la plus dangereuse ? “ Les corps sont pas mal meurtris « , confie l’entraîneur des avants de Toulouse, Jean Bouilhou, dans les colonnes de L’Équipe. » Tout le monde a besoin de récupérer. Il va falloir retrouver de la fraîcheur. Notre rugby, de toute façon, les gars le connaissent par cœur. On va donc travailler sur les détails et bosser très fort stratégiquement par rapport aux caractéristiques de l’adversaire. ” À force de courage et de mental, le Stade Toulousain en est capable. Tous les espoirs sont permis.
Séverine Bouquet