Rugby-fauteuil : Victor Mahon, entre rêves et engagement

Crédit photo : Cédric Arnould

À tout juste 23 ans, Victor Mahon a déjà un parcours complet dans son sport, le rugby fauteuil. Le Roubaisien a de la suite dans les idées. Auteur de projets fous et déjà joueur du groupe au sein du groupe France, il compte bien rester sur sa lancée.

La vingtaine et déjà une vie sportive bien remplie. Victor Mahon, joueur de l’équipe de quad rugby du Lille Rugby Club – Iris 1924, se dit « fier » et « très honoré ». En 10 ans, le Nordiste a déjà laissé une belle trace dans son sport. Cette reconnaissance s’est d’ailleurs matérialisée le mois dernier. Victor portera la flamme olympique et paralympique lors de son passage dans le Nord. « À l’origine, je n’y croyais pas ! Je pensais même que c’était un mail de piratage ou quelque chose du même style », raconte-t-il en souriant. La surprise fut donc grande. Le jeune joueur a été récompensé pour son implication dans l’écosystème sportif nordiste, et plus largement dans les Hauts-de-France.

« Mon rêve c’est de faire les Jeux de Los Angeles »

Le relais de la flamme arrive après une fin de saison 2023 bien chargée. « Une sorte de All Star Game » près de Toulouse, un stage puis trois sélections en équipe nationale espoir, tout relève de l’ « extraordinaire ». Et l’objectif pour Victor est de rester dans ce rêve éveillé : « quand tu vois ce qu’ils font sur un terrain, tu veux simplement jouer à ce niveau-là ». Face aux Pays-Bas et à la Grande-Bretagne, championne paralympique en titre, il connait ses premières capes avec les Bleus. « C’était un honneur ! »

Mais à Paris, Victor restera dans le public. Pas retenu par le staff national, le Français se veut optimiste. « Je suis le plus jeune après tout ! Le suivant a 25 ans et le reste tourne entre 30 et 40 ans », dit-il en relativisant. Il ajoute : « mon rêve c’est de faire les Jeux de Los Angeles, porter le maillot français serait un rêve ! »

« Quand je joue, mon handicap n’existe plus »

Atteint d’ataxie, Victor a démarré le quad rugby en même temps qu’il a commencé à rouler en fauteuil. Ce sport lui est apparu comme une évidence. « Je suis fan de rugby valide, j’adore les sports collectifs et je cherchais un sport quand je commençais à être en fauteuil. Je me suis dit ‘Aller Victor, fonce !’ ». La même mentalité, les mêmes chocs, « c’est comme au rugby valide ». Il rappelle, non sans émotion : « quand je joue, mon handicap n’existe plus ».

Le sport a été une façon de sortir de son quotidien. Il a aussi été un outil pour réaliser des projets hors-du-commun. « Patrick Talom (ndlr : un coéquipier lillois) m’a proposé un projet un peu fou qui consistait à faire Lille-Paris en fauteuil. C’était avant le Covid, donc on a été coupé… Mais il y a eu la Coupe Internationale de rugby fauteuil et la Coupe du Monde de rugby, c’était le moment ! » En 12 jours, les deux Lillois ont joint la capitale des Flandres à la capitale française.

En 2026, un nouveau projet tout aussi fou, voire plus, verra le jour. « On veut faire le Tour de France en fauteuil », dit-il. Si au vélo seul le maillot jaune gagne, pour ce Tour, « on ne veut pas de perdants ! Toutes les personnes qui nous suivront et sortiront de chez elles seront gagnantes parce que c’est le message que l’on veut faire passer. »

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