Les Perpignanais ont renversé Mont-de-Marsan en access-match, dimanche (41-16). Les émotions étaient fortes, les réactions nombreuses.
C’est la première fois que la logique a été respectée. Depuis l’instauration du barrage d’accession, il y a quatre ans, aucun club de l’élite n’était parvenu à rester en Top 14, toujours vaincu par le perdant de la finale de Pro D2. Cette tendance s’est brisée dimanche soir grâce à la nette victoire de Perpignan face à Mont-de-Marsan (41-16), leader de la phase régulière de Pro D2. Les Catalans poursuivent leur aventure une saison de plus en Top 14 : objectif atteint.
“ C’est très fort et très grand «
À la fin du match, explosion de joie. Des sourires, des larmes, des embrassades… et des déclarations aussi. “ C’est une très belle saison, sincèrement « , affirme l’entraîneur de l’USAP, Patrick Arlettaz. » Ce qu’ont fait les gars, c’est fabuleux. C’était très compliqué. Cela n’a rien à voir avec une finale de Pro D2. Il a tout fallu aujourd’hui. C’est très fort et très grand. ” Lors des précédents access-match, les clubs de l’élite étaient plutôt renfermés sur eux-mêmes, occasionnant ainsi leur défaite et la descente en Pro D2. Cette fois-ci, la tendance s’est inversée. “ Là où ils sont très forts, c’est qu’ils ont réussi à se libérer ”, affirme l’entraîneur perpignanais.
Melvyn Jaminet décisif
L’arrière de l’USAP, Melvyn Jaminet, a inscrit de précieux points durant la rencontre : 26 au total. Même s’il a connu des déchets, le Varois a été en réussite (8 sur 9 au pied). “ Je suis très content que le club reste en Top 14 la saison prochaine. Je peux partir soulagé. On n’a pas douté parce qu’on était dans le match. Une fois les erreurs techniques corrigées, on a réussi à mettre notre jeu en place et à marquer des points. Des choses simples, même si tout ne fut pas parfait. «
Parfois remis en cause, l’arrière du XV de France a dû batailler contre lui-même cette saison avec Perpignan. “ J’ai eu un passage à vide et j’ai essayé de régler ça. J’avais à cœur de faire une belle prestation. J’ai passé une saison un peu compliquée en club. J’ai douté pas mal de fois parce que je n’étais pas prêt à faire face à tout ce qui se passait autour de moi. Quand tout ça s’est vidé, j’ai pris du plaisir. «
#TOP14 – L’image de l’Access match
Faire vivre le ballon pour assurer sa survie 🙌🏉
Telle a été la philosophie de l’@usap_officiel qui a assuré son maintien avec l’art et la manière à l’image de ce magnifique essai 🔴🟡 🖌️ pic.twitter.com/6RtARz6RlL— TOP 14 Rugby (@top14rugby) June 12, 2022
Prochaine mission ? Se maintenir autrement…
Match à peine fini que l’ambition de la prochaine saison est dévoilée : se maintenir, une fois de plus, mais par la grande porte. “ Cela sera encore plus dur car il faudra confirmer. Maintenant qu’on a vécu cette finale d’access, il faut tout faire pour ne plus jamais la revivre et quand je dis ça, bien évidemment, je ne parle pas de finir 14e ”, a annoncé l’entraîneur du club. Même but pour Mathieu Acebes. “ J’ai envie qu’on monte tous le niveau l’année prochaine « , affiche le capitaine de l’USAP. » On va prendre rendez-vous parce que je crois que cette année on méritait mieux. On va aller chercher le maintien autrement que ça. Le gagnant aujourd’hui, c’est le club. Il faut tout faire pour lui. J’espère que tout le monde aura conscience qu’il faut rendre à l’USAP ce qu’on lui doit. Il faut qu’on la laisse longtemps en Top 14. «
… avec de nouvelles infrastructures
Au-delà du bonheur de perdurer dans l’élite, l’ambiance est vite retombée lorsque les membres du club sont revenus à la réalité. Patrick Arlettaz a tenu à alerter de ces conditions précaires. “ On connaît tous notre budget, on n’a pas de marge « , explique-t-il. » En termes de joueurs, d’abnégation, de don de soi, on ne peut pas faire plus. Mais on ne peut pas continuer de s’entraîner dans un camping une étoile, avec un vestiaire qui date de 1998, d’avoir des espoirs qui sont dans un centre de formation quasiment classé insalubre. Ça ne va pas pouvoir continuer, ce n’est plus possible. ”
Écoeuré de la situation, il a passé un message en lançant un SOS. “ Il faut que l’on nous aide. Je parle des installations, pas d’acheter des stars, de doubler le budget « , précise l’entraîneur catalan. » Je ne rêve pas, je ne suis pas un rêveur. En revanche, il y a un minimum à avoir. On a un groupe et un public fabuleux. Je crois qu’on le mérite, ce coup de pouce. « Ce souhait sera-t-il exaucé ? Réponse dans les prochains mois.
Séverine Bouquet