Marseille-Cassis, c’est chaque année un incontournable de la planète running. Notamment grâce aux bénévoles, qui font vivre l’événement. Focus sur les ravitaillements ; sur le parcours ou à l’arrivée, des postes ô combien importants.
Une famille au cœur de la famille. Parmi les plus de 700 bénévoles qui œuvrent chaque année lors de Marseille-Cassis, il existe un groupe à part, au contact des participants lors d’un moment toujours unique : le ravitaillement. Dans ce groupe, le chef de famille est Jean Carpine. Depuis quarante ans, il est le responsable du ravitaillement. « J’ai 73 ans et je prends toujours autant de plaisir à venir chaque année », souligne ce Marseillais, dont les autres bénévoles en charge du ravitaillement reconnaissent l’importance. « Le plus impliqué, c’est lui. Nous, on gère un seul ravitaillement, mais lui, il en gère cinq ! C’est notre super coach », confie Louis Olivier, responsable du ravitaillement d’arrivée.
« Pour ma part, je suis entré à la SCO Sainte-Marguerite en 1987 », raconte ce dernier. « J’ai fait une dizaine de Marseille-Cassis en courant en tant que licencié. Un beau jour, je n’ai pas pu le faire, et on m’a demandé de donner un coup de main pour distribuer des bouteilles d’eau à l’arrivée. J’ai accepté, puis d’année en année, je suis toujours là (rires). Après un certain temps, je suis devenu responsable du ravitaillement à l’arrivée. Cela comprend la distribution de l’eau et des solides. »
« On prend part à toute l’ambiance, c’est juste qu’on ne court pas »
Désormais, Louis Olivier est aidé dans sa tâche par Benjamin Serant, co-responsable du ravitaillement d’arrivée. « Je suis tombé dedans de la même façon (rires). Effectivement, j’ai d’abord participé comme coureur. Un jour, je ne pouvais pas courir et j’ai donné un coup de main. De fil en aiguille, je me suis pris au jeu. Le bénévolat, c’est aussi un défi, on prend part à toute l’ambiance, c’est juste qu’on ne court pas. Enfin, on court beaucoup avant et après l’événement (rires). »
Autant de bénévoles et de tâches différentes qu’il est nécessaire de coordonner. « J’ai la chance d’être entouré de personnes très anciennes sur l’événement, et qui ont donc l’expérience nécessaire pour gérer les différents postes », souligne Jean Carpine. « Le jour J, il y a toujours des nouveaux que l’on briefe, mais tout se passe bien. C’est une sacrée organisation, mais nous avons la chance d’avoir des gens motivés qui travaillent bien ensemble. Et lorsque certains partent, des nouveaux arrivent avec la même détermination. Pour ma part, c’est aussi beaucoup de préparation en amont avec les commandes, les livraisons, les conditionnements des sacs, etc. C’est beaucoup de travail, mais ça me plaît ! »
« On a même de quoi donner un peu plus aux derniers »
De leur côté, Louis Olivier et Benjamin Serant sont surtout à l’œuvre le jour J, dans un moment où les coureurs sont fatigués, mais aussi contents d’avoir franchi la ligne d’arrivée. « La grosse différence avec les trois autres postes de ravitaillement, c’est que les coureurs ont terminé leur course, et donc qu’ils s’en fichent de tout le reste ! », lance Louis Olivier. « Ils sont juste heureux et ne pensent pas forcément qu’il y a des milliers de coureurs qui arrivent derrière eux. Il faut surtout arriver à faire comprendre cela aux coureurs. La gestion de la fluidité de l’arrivée est donc aussi importante que la distribution du ravitaillement. »
« Heureusement, Louis a un micro qui marche bien ! », glisse Benjamin Serant. « Avec son micro, une fois que les coureurs arrivent, il les attire vers l’avant. Cela permet de fluidifier le trafic, mais aussi de les faire marcher. Après l’effort qu’ils ont produit, c’est essentiel. » Après l’effort, le réconfort donc, grâce à un sac où les participants trouvent le nécessaire. « Il y a du liquide, du solide, tout ce qu’il faut pour qu’ils se sentent bien après l’arrivée », souligne Jean Carpine.
« Je porte un chapeau de cow-boy, comme ça les gens me reconnaissent »
Les médailles figurent également désormais dans ce fameux sac, permettant aux bénévoles de se consacrer à la bonne gestion de l’arrivée pour les très nombreux participants. « Nous sommes là au moment où tous réalisent leur objectif, des bons souvenirs, j’en ai accumulé plein », se remémore Louis Olivier. « De mon côté, ça fait trois éditions consécutives qu’une personne me reconnaît à chaque fois », sourit Benjamin Serant. « Heureusement, maintenant, j’ai fini par la reconnaître ! Chaque année, désormais, je porte un chapeau de cow-boy, comme ça les gens m’identifient aussi plus facilement (rires). Il y a un contact humain assez fort et beaucoup de reconnaissance pour le travail des bénévoles. »
A l’approche de l’édition 2024, Jean Carpine, Louis Olivier et Benjamin Serant s’amusent à plaisanter ; et à conjurer le sort. Chaque année, ils souhaitent surtout ne pas revivre des éditions telles que celles de 2010 et 2012 qui se sont avérées très particulières du point de vue du ravitaillement. « Ces années-là, nous avions eu respectivement des tempêtes de pluie et de vent, l’événement avait eu lieu dans des conditions météo terribles. En 2010, les bénévoles ont préparé et vécu les ravitaillements sous des trombes d’eau, et en 2012, nous étions vêtus comme si on était au ski ! », se souviennent respectivement Louis Olivier et Jean Carpine. « On avait tout préparé… mais aucun coureur ne s’arrêtait. Ils ne pensaient tous qu’à partir après avoir terminé. Du point de vue des bénévoles, ces éditions restent dans les mémoires. D’autant plus qu’à la fin de chaque Marseille-Cassis, beaucoup de bénévoles et leurs familles se retrouvaient pour se baigner à Cassis à la fin de l’événement… mais ce jour-là, on a évité ! » Fort heureusement, le souvenir est évoqué, et le sort conjuré en vue d’une édition 2024 où, si vous êtes participant, ayez un petit mot après l’arrivée pour ces bénévoles qui font vivre Marseille-Cassis.