Président du Comité Régional Grand Est de lutte, Salvatore Attardo est l’une des figures du monde de la lutte en France. Ce Mosellan a tout connu et continue, après des décennies d’engagement, à vouloir transmettre sa passion pour ce sport.
Le chemin de toute une vie peut basculer en une simple journée. Ce fût le cas pour Salvatore Attardo. « Lorsque j’étais petit, je vivais à Freyming-Merlebach, en Moselle. Un jour, je me baladais avec mon père et nous avons croisé l’équipe de lutte de la ville qui attendait une équipe allemande dans le cadre du championnat de Sarre par équipe. Mon père connaissait plusieurs des lutteurs de l’équipe locale, nous avons donc pu discuter un peu puis nous avons assisté à la rencontre. Le mardi qui a suivi, je suis allé à l’entraînement et depuis, je n’ai pas quitté le monde de la lutte. » Une passion est alors née, celle pour une discipline « où il est interdit de faire mal, un sport noble dans tous les sens du terme », comme l’explique Salvatore Attardo, pour qui tout s’est ensuite enchaîné assez vite. « Six mois après mon premier entraînement, j’ai participé à mon premier championnat de Lorraine. Je n’ai jamais été un athlète de très haut niveau au sens propre du terme, mais j’ai toujours été séduit par la lutte et par les valeurs que ce sport transmet, comme l’entraide et le partage. Je ne me suis jamais vraiment intéressé au résultat, C’est avant tout l’esprit de groupe qui m’a séduit dans ce sport. »
« La lutte, ça a été mon fil conducteur tout au long de ma vie, c’est un élément fondamental qui m’a aidé à avancer dans la vie », confie Salvatore Attardo, ému au moment d’évoquer son amour pour ce sport, au sein duquel il a tout connu. « J’ai été lutteur, entraîneur, arbitre, président de club, président du comité départemental, président de la Ligue de Lorraine et désormais du Comité Grand Est. » C’est donc au dernier poste cité que Salvatore Attardo officie actuellement, lui qui défend et développer la lutte sur son territoire. « La pratique de notre sport a évolué depuis mes débuts, elle est désormais beaucoup plus ouverte à tous les publics. Nous avons une forte propension à partager notre culture, notamment au niveau scolaire, auprès des féminines mais aussi du public en situation de handicap. Ce sont des sujets sur lesquels nous sommes l’un des Comités les plus en avance, ce sont des thématiques qui me tiennent à cœur. » Des sujets que le président de la Ligue Grand Est défend avec motivation, puisque comme il le dit si bien, « de mon premier entraînement à aujourd’hui, mon amour pour la lutte n’a pas changé d’un iota, il n’a pas pris une ride. »
Autre sujet qui tient à cœur à Salvatore Attardo : la jeunesse. « Ma carrière de dirigeant de haut niveau est plus derrière moi que devant moi. Ceci dit, j’accompagnerai tous les jeunes qui le veulent dans les années à venir. On sait très bien que nous ne sommes pas éternel, que l’on vieillit, et que les jeunes peuvent apporter des choses que les dirigeants d’un certain âge ne peuvent plus apporter. Comme je dis toujours, des bénévoles qui s’engagent toute leur vie, c’est une race en voie de disparition. Aujourd’hui, il faut savoir allier bénévolat et vie professionnel, développer des formations en ce sens permet d’inciter les jeunes à s’engager sur le long terme. Mais pour le moment, je suis encore là ! », lance le dirigeant. « Je peux être utile, les jeunes sont d’ailleurs particulièrement demandeurs de l’expérience des anciens dirigeants. Encore aujourd’hui, des jeunes m’appellent pour me remercier de l’accompagnement apporté durant des années. Aujourd’hui, vous pouvez faire le tour des interlocuteurs et des délégations que j’ai côtoyé tout au long de ces années en tant que responsable fédéral, je ne me suis jamais mis au-dessus d’eux. J’ai toujours été un peu un père de famille bienveillant dans ce monde de la lutte. » Un père de famille qui continue à prendre soin de son sport, tout en veillant à transmettre sa passion.