Sarah Hanffou, pongiste à l’emploi du temps bien rempli

Sarah Hanffou, Franco-Camerounaise, pratique le tennis de table au haut niveau pour les couleurs du Cameroun et de l’ASPC Nîmes, préside l’association caritative Ping Sans Frontières et mène une carrière d’avocate. Portrait.

 

Comment avez-vous débuté dans le tennis de table ?

J’ai grandi dans le nord de la France. Je jouais en équipe de France, mais en 3e année de fac de droit j’ai décidé d’arrêter. Les séances d’entraînement n’étaient pas compatibles avec mon emploi du temps et je n’avais aucun aménagement. Puis, j’étais consciente de mes limites, je savais que je n’avais pas le potentiel pour participer aux compétitions mondiales.

Qu’est-ce qui vous a poussé à rependre la compétition au haut niveau ?

Trois ans après m’être arrêtée, je me suis mise à jouer pour le Cameroun, le pays de mon père. J’avais envie de renouer avec cette partie de mon histoire. De plus, je voulais créer un réseau pour l’association Ping Sans Frontières (PSF) dont je suis la présidente. J’ai été championne d’Afrique en 2010 et récemment finaliste des Jeux africains à Rabat. Gagner quelques médailles amène des sponsors pour  l’association.

Dans quel but avez-vous créé l’association Ping Sans Frontières ?

J’ai créé l’association en 2006 après avoir participé aux Jeux de la Francophonie au Niger en 2005 avec l’équipe de France. Pendant cette compétition, j’ai pu visiter un club grâce à l’association « Athlètes du Monde » de Jean Galfione et je me suis rendue compte qu’il n’y avait pas le matériel nécessaire pour bien pratiquer le tennis de table. PSF a permis de créer des réseaux solitaires pour envoyer du matériel en Afrique, et maintenant vers d’autres continents. L’association s’est développée et nous avons ajouté la mission de formation des coaches sur place. Le tennis de table peut vraiment être utilisé comme un outil éducatif.

Comment récoltez-vous le matériel qui est ensuite envoyé dans des pays en voie de développement ?

Nous avons créé le label solidaire clubs partenaires pour sensibiliser les associations de tennis de table française aux valeurs de solidarité, à la collecte de don et de matériel. Mon club de l’ASPC Nîmes nous soutient depuis le début, en organisant des tournois de collecte. Ensuite, je vais sur place pour acheminer le matériel, et j’accompagne le développement du tennis de table pendant la période où je suis présente. Nous avons conclu un partenariat avec la Fédération internationale en 2014 pour réaliser des formations.
 
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Vous avez grandi dans le nord. Pourquoi avez-vous choisi de rejoindre l’ASPC Nîmes ?

J’ai pris ma licence dans ce club il y a cinq ans. Je suis arrivée en même temps qu’une amie de Montpellier qui adhérait au projet du club de faire monter le club en D1 avec Lucie Gauthier. J’adore jouer à l’ASPC Nîmes pour le côté sport, mais aussi pour ses valeurs solidaires qui apportent à tout le monde. J’apprécie le travail éducatif du staff auprès des jeunes. Il y a aussi beaucoup de nationalités différentes dans ce club.

Vous êtes également avocate de profession. Comment arrivez-vous à mener de front vos carrières sportive et professionnelle ainsi que la gestion de Ping Sans Frontières ?

C’est compliqué de concilier tout ça à 32 ans ! L’association est bien développée, j’ai lancé mon cabinet à Aix-en-Provence en janvier dernier et j’ai pour objectif les Jeux olympiques de Tokyo 2020. Je vais avoir une période de huit mois compliquée. Je m’entraîne le matin avant d’aller au travail et les week-ends. L’ASPCN s’adapte à mes horaires atypiques et mes collaborateurs sont arrangeants.

Propos recueillis par Leslie Mucret
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