Fondé par Yonnel Kurtz, le Savate Club Paris XV porte une dimension particulière de son art martial. Au-delà du la compétition, la boxe française est un moyen de s’entretenir et de vivre différemment avec son corps.
Ici, au Savate Club Paris XV, on défend une certaine conception de la boxe française, et du sport en général. Pas seulement la performance et la compétition, mais avant tout le dépassement de soi. « Notre slogan, c’est : « Une autre idée du sport » », présente Yonnel Kurtz, président du club parisien. « Chez nous, la boxe française est enseignée à l’ancienne. L’idée est d’abord de s’entretenir physiquement, et de se dépenser ». Dans les cours de la salle de boxe de la Faculté Lacretelle, les pratiquants viennent avant tout combattre pour le plaisir. « Ce n’est pas la compétition qui nous intéresse. Nous n’avons qu’une douzaine de personnes qui prennent part à des tournois, le reste vient chercher autre chose, une autre plus-value… »
Pas seulement du sport, pas seulement du combat…
Ancien cadre de la fédération internationale, Yonnel Kurtz a organisé de multiples championnats du monde, et écumé le milieu des sports de combats, du jiu-jitsu à la boxe anglaise, en passant par la canne de combat. Ainsi, même si la performance n’est pas la priorité du club, il insiste : à Paris XV, l’encadrement est digne du haut niveau. « Attention, ce n’est pas parce que notre but n’est pas de prendre part à des tournois et gagner des combats que l’on n’est pas rigoureux. Nous avons de bonnes infrastructures, des moniteurs qualifiés et une véritable exigence. On peut concilier loisirs et qualité » La création du club témoigne de cet état d’esprit. A l’origine, Yonnel Kurtz a monté des cours de judo pour son fils. Avant de poursuivre avec la boxe française, en ouvrant les cours à tous.
« Le but n’est pas de former des guerriers »
A Paris XV, la savate est avant tout un prétexte pour se sentir bien dans son corps. Les élèves, adultes, adolescents ou enfants, ne viennent pas avec la ferme intention d’apprendre des techniques pour se battre. « Certains parents peuvent se méprendre, mais la savate n’est pas faite pour la self-défense. Le but n’est pas de former des guerriers ! Notre club propose aussi des cours de yoga, des initiations, des séances de développement personnel… » L’essentiel de la philosophie de Yonnel Kurtz et son club : laisser s’exprimer les pratiquants. Une anecdote parlante : celle d’un enfant inscrit à la boxe française, car son père n’acceptait pas qu’il fasse de la danse.
Bouleversement post-covid
Au club, on compte une dizaine d’enfants, une cinquantaine d’ados, et autour de 200 adultes. Une proportion bouleversée par la crise covid et ses confinements. Si le nombre de jeunes à diminué, les nouvelles inscriptions d’adultes ont explosé. « La plupart des élèves veulent se défouler en sortant du travail. En général, il ne reste que quelques années au club, le temps d’atteindre un certain niveau et de trouver une routine de vie, avant de l’incorporer à leur quotidien »,, explique le président. Pour la direction du club, la logistique ressemble parfois à un casse-tête, d’autant plus avec les restrictions sanitaires. Pourtant, le Savate Club Paris XV et sa philosophie tiennent le cap. Toujours en liant pratique loisir et exigence.