Sébastien Martin : « Notre notoriété passe par le sport »

Communauté d’agglomération de plus de 117 000 habitants, le Grand Chalon a décidé d’axer sa politique sportive sur le développement des équipements et infrastructures. Comme l’explique Sébastien Martin, président du Grand Chalon, cela doit permettre à ce territoire d’accueillir des événements d’envergure d’ici peu.

 

Quel est l’axe fort de la politique sportive du Grand Chalon ?

Notre politique est tournée en priorité vers les grands équipements. Nous avons la chance de pouvoir compter notamment sur Le Colisée, une grande salle actuellement dédiée au basket, mais qui est en capacité d’accueillir plusieurs disciplines. Cet équipement compte 5 000 places et des salons de réception, c’est donc un lieu d’accueil de grands événements. Le Grand Chalon compte aussi sur son centre nautique avec deux bassins, un de 50 mètres et l’autre de 25 mètres. Je pense également au stade Léo-Lagrange que nous sommes en train de complètement rénover. Au terme de ces rénovations, cet équipement comptera un terrain de rugby, une piste d’athlétisme et un stade de tennis avec quatre courts couverts ce qui nous permet de devenir un vrai pôle régional de développement du tennis.
« Le Grand Chalon soutient 237 clubs sur le territoire »

Le Grand Chalon est donc également tourné vers le soutien au sport de haut niveau…

Bien évidemment, nous apportons notre soutien à nos clubs phares. Je pense bien entendu au club de basket de Chalon-sur-Saône qui évolue actuellement en Jeep® ÉLITE, la première division du basket français. Il s’agit du principal club de haut niveau de notre territoire. Mais d’autres clubs évoluent au niveau national, je pense au Cercle Nautique Chalonnais qui fait partie des dix meilleurs clubs français de natation. Le Cercle de l’Aviron de Chalon est également un club phare de notre territoire puisqu’il a vu passer de nombreux champions dans ses rangs. Le Grand Chalon soutient les clubs « élite », mais apporte également son aide aux clubs de la périphérie de Chalon dans une optique de développement du sport pour tous. Au total, le Grand Chalon soutient 237 clubs sur le territoire.
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La politique de développement des équipements concerne-t-elle également le sport de masse ?

Tout à fait, nous avons d’ailleurs entamé une réflexion concernant un schéma des équipements sportifs à l’échelle de l’agglomération. Dans les années qui viennent, je souhaite que l’on ait un meilleur maillage en matière d’équipements sportifs. Pour le moment, il est encore trop tôt pour délivrer des conclusions puisque la réflexion vient de débuter, mais à terme, ce meilleur maillage est l’objectif.

Justement, qu’est-ce qui fait encore défaut à votre territoire en termes d’équipements ?

Pour la pratique amateur notamment, je pense que nous avons besoin de développer une politique axée sur une hausse du nombre de gymnases. Cela peut se faire soit par la rénovation soit par la création, mais je pense en effet que cela fait partie des manques de notre territoire, en particulier sur le centre urbain. Ce sera incontestablement un sujet que l’on va aborder dans les années à venir.
« Le Colisée, un outil de promotion du territoire »

Quelle est votre stratégie concernant Le Colisée, qui est le principal équipement géré par le Grand Chalon ?

Pour nous, la première des priorités est d’aider le club résident, à savoir l’Élan Chalon. On souhaite lui donner des moyens de création de valeur ajoutée sur le site où l’équipe évolue. En effet, on voit bien que le modèle principalement axé sur les subventions des collectivités et qui est en place depuis de très nombreuses années n’est pas pérenne. Quand on investit sur Le Colisée pour étendre les salons de réception, pour voir de meilleures conditions d’accueil des partenaires ou pour que la sonorisation soit remplacée, c’est aussi pour permettre au club de se développer économiquement. Investir sur Le Colisée, c’est aussi se donner des chances supplémentaires d’accueillir de grands événements sportifs. C’est d’ailleurs pour cela que le travail de rénovation ne s’arrête jamais. On a investi sur le parking récemment, sur la sonorisation et nous travaillons actuellement sur la question de l’éclairage. Tous les ans, nous investissons sur cet équipement.

En quoi cette vitrine du sport élite est-elle importante pour le Grand Chalon ?

Pour nous, c’est avant tout un formidable outil de promotion du territoire. Les villes dites « moyennes » ont besoin d’un tel rayonnement. Quand vous vous appelez Paris, Strasbourg, Lyon, Marseille ou Bordeaux, vous n’avez pas forcément besoin de faire parler de vous. Mais quand vous vous appelez Chalon-sur-Saône, vous n’avez pas forcément beaucoup d’éléments à votre disposition pour faire parler de vous. Notre notoriété, celle de notre territoire, passe par le sport. De plus, je fais partie de ceux qui n’opposent pas le sport élite et le sport de masse. Si vous n’avez pas un Zidane, vous n’aurez pas de gamins qui s’engagent dans tous les clubs de football. À mes yeux, le sport élite doit aussi jouer ce rôle d’exemple et de moteur pour le sport amateur et le sport de masse. C’est aussi pour cela qu’il est important de le soutenir.

Le sport est-il aussi vecteur de développement économique pour votre territoire ?

C’est le cas et c’est essentiel. Quand on essaye d’attirer des entreprises sur notre territoire, leur montrer qu’il existe des équipements de qualité, des clubs qui représentent la vitrine de la ville et une pratique de masse extrêmement forte, c’est essentiel. Les entreprises arrivent dans un territoire qui vit principalement grâce à sa dynamique sportive.
« Devenir une base arrière de Paris 2024 »

La politique sportive centrée sur les équipements va-t-elle permettre d’accueillir plus d’événements dans les années à venir ?

Depuis quatre ans, nous avons une stratégie d’accueil d’événements sportifs à rayonnement national. Nous avons accueilli les championnats de France Masters de natation il y a trois ans et ce sera de nouveau le cas cet été. L’automne dernier, nous avons reçu la finale du championnat de France des rallyes. C’est une dynamique d’accueil qui se poursuit avec la venue, au mois de juillet, du Tour de France. De plus, nous sommes candidats à l’accueil de la demi-finale de Fed Cup. Pour accueillir de tels événements, des infrastructures de qualité sont nécessaires et c’est le cas du Grand Chalon, car nous avons œuvré sur ce plan-là.

Quel est justement l’événement que vous rêveriez d’accueillir ?

On s’est positionné pour devenir base arrière en natation et en basket en vue des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Participer à l’extraordinaire dynamique de ce grand rendez-vous serait évidemment un rêve et une immense satisfaction. On s’est positionné sur des sports que l’on connaît bien, qui représentent notre territoire, on attend donc une réponse avec impatience. Pour le moment, il n’y a pas encore eu de phase de présélection. Mais c’est dans les tuyaux.

Par Olivier Navarranne
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