Séraphin Perier, du crossfit au para badminton à Paris 2024

Séraphin Perier

Amputé d’une jambe à quatre ans après un cancer, Séraphin Périer a trouvé dans le sport un exutoire. Vice-champion du monde aux Crossfit Games cet été, il a été repéré par la Fédération Française de badminton. Désormais, le Normand se prépare pour les JO 2024.

Pour Séraphin Périer, chaque sport, LE sport est une passion. Du water-polo avec Granville en National 3 au spectaculaire championnat de moto Promosport, le sport est son exutoire et là où il se donne corps et âmes. A l’âge de quatre ans, le Manchois est amputé de la jambe droite à l’âge de quatre ans après un cancer. Avec sa prothèse, il s’est lancé dans le crossfit, et a transformé son garage de Blainville-sur-Mer en une véritable salle d’entraînement.

2e aux Crossfit Games

Un entraînement et un investissement tel qu’il est aujourd’hui un des meilleurs de la discipline, à 25 ans. En juillet, il a pris part aux Crossfit Games à Madison (Wisconsin) aux Etats-Unis. A l’issue de ce championnat qui rassemble l’élite mondiale, il décroche un titre de vice-champion du monde. Outre cela, il découvre aussi un autre rapport à son handicap. « Il n’y a pas de regard gênant comme chez nous » explique-t-il au micro de France 3 Normandie. « Il y a une autre vision du handicap, tu es comme un vrai sportif. » Quoi de mieux pour représenter son handicap qu’aller le porter jusqu’à l’immense scène que sont les Jeux Paralympiques, d’autant plus à domicile en 2024 ? Cet été, la fédération de badminton le repère et lui propose ce projet fou.

Objectif Paris 2024

Alors que le parabadminton est tout juste entré au programme des jeux à Tokyo 2020, le contingent français manque d’athlètes. Avec la fédération, il a passé des tests d’aptitude pendant l’été. Le badminton pour Séraphin, ça ne vient pas de nulle part : il en a pratiqué dans sa jeunesse. Après plusieurs entraînements, on observe déjà de nouveaux progrès chez lui : « Mentalement il a changé de stratégie » commente son coach Marc Pommier. « Avant il ne jouait qu’en force et là on est surpris de voir des amortis de temps en temps. » Pour l’athlète, cet objectif est aussi un moyen de chercher la consécration de sa carrière sportive, sa discipline de prédilection qu’est le crossfit n’était pas aux Jeux : « Il y a peut-être une chance d’être reconnu en tant que sportif handi. » glisse le Normand. « De toute façon quand on est sportif, faire les Jeux Olympiques c’est un rêve, dès qu’on est gosse. » L’athlète omnisports a désormais trois ans pour parfaire son jeu, et porter haut ses valeurs à Paris.

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