À l’occasion de la création de la section vélo au Racing Club de France, la présidente de cette nouvelle section et ancienne cycliste de haut niveau, Séverine Desbouys témoigne des ambitions de ce projet.
Quelles sont les raisons qui vous ont amené à prendre la tête de la section vélo du Racing Club de France ?
Ce projet pour moi, va au-delà d’une section, c’est un projet autour des mobilités avec la création d’une section de cyclisme. Elle émane d’une rencontre d’il y a 4 ans, avec Philippe Baudillon, le président actuel du Racing Club de France. Et il est vrai que mon parcours de cheffe d’entreprise, d’ancienne athlète, mais surtout ma vision de la mobilité à 360° a pesé dans la balance. Après de nombreux échanges avec Philippe (ndlr le président du Racing), j’ai pris part à une mission d’août 2020 à août 2022 sur le « Savoir rouler à vélo », donc la pratique du vélo pour les enfants auprès du gouvernement. Puis il m’a indiqué, il y a 2 ans, » Écoute, donne moi quelques jours, faut vraiment que je te parle d’un projet ». Une semaine après, il m’explique qu’il voudrait vraiment que je l’accompagne et que je bâtisse un projet autour des mobilités pour le Racing Club de France, avec des vocations pour la santé, les enfants, et les collectivités territoriales. Ce n’est pas une simple nomination, c’est d’abord la création d’un projet au niveau administratif en une section et ça va au-delà. Du fait d’avoir un casque, un maillot. Au contraire, c’est vraiment un projet qui reflète l’engagement du projet du Racing 2027. Comme on le constate aujourd’hui, on voit des vélos partout, il y a plus de vélos que de voiture dans Paris, on voit des enfants avec un engagement et des fondamentaux autour du vélo, la pratique du vélo à l’école, que j’ai dirigé. Je suis très attachée au Racing Club de France parce qu’historiquement, mon entraîneur Cyril Guimard était entraîneur de la section triathlon en 2017. Et j’ai baigné depuis 2007 dans ce monde, c’était comme une évidence de le faire. Et pour moi, peut-être aussi une façon visible de répondre aux questions des gens avec lesquels j’étais dans ce milieu de la mobilité et en tant que femme avec une reconversion réussie dans la mobilité.
Avez-vous une certaine appréhension d’avoir été nommée à la tête de la section vélo du Racing Club de France au vu des nombreux enjeux ?
Je peux peut-être paraître prétentieuse, mais je vous dirais que non, parce que le projet, je vous le redis, j’ai eu la chance que le président me dise : « tu pars d’une feuille blanche et c’est toi qui la construis, qui la bâtit ». J’ai souhaité faire les choses dans l’ordre et donc non je n’appréhende pas parce que tout ce qu’on a construit, sont des choses où j’ai déjà de l’expertise, j’ai travaillé pour une trentaine de collectivités territoriales sur l’aménagement urbain et leur plan vélo au travers de l’attractivité du vélo dans le tourisme, la santé, l’éducation, avec des groupes de construction, comme Vinci entre autres. Le modèle associatif, je le connais parce que je suis présidente d’un club de robotique, et que j’ai l’habitude de travailler avec les personnes qui ont un statut de bénévole.
Et que ça soit le Racing Club de France, un club mythique avec un certain réseau, j’y suis impliqué au travers de gens qui me sont proches depuis 2007, donc je suis très à l’aise là-dessus. Et d’être une femme ou pas, je pense qu’aujourd’hui, on est venu chercher une compétence, une expertise et une connaissance de l’environnement surtout. Et puis, je pense que beaucoup de gens me connaissent, au gouvernement sur la filière du cycle, les collectivités, le ministère de la santé. C’est plutôt un chouette moment. Néanmoins, cela reste un travail d’équipe. C’est-à-dire que ce projet, c’est le projet aussi qui doit être la première pierre à l’édifice visible et concrète pour le président et des perspectives de modernisation du Racing Club de France. Je suis fière que ce projet sorte de terre et il y a déjà beaucoup de demandes. Donc, c’est beaucoup de respect et beaucoup de satisfaction.
Quels sont les objectifs de cette nouvelle section de vélo ?
J’aime bien faire les choses par étapes. Avant, de gagner le Tour de France, on va aller s’entraîner sur d’autres épreuves. Il y aura une montée en puissance et je suis aussi comme ça dans mes affaires, les choses elles doivent aller à un certain rythme au niveau de la structuration c’est une nouvelle section. C’est un nouveau projet qui va au-delà des simples sections sportives. Il faut aussi évangéliser les gens, il faut les accompagner. D’ailleurs, j’échange énormément avec les différents présidents parce que l’idée ce n’est pas de les bousculer, c’est justement leur démontrer qu’à l’ère du numérique, qu’à l’ère au le sport, notamment avec l’arrivée des Jeux, il y a des nouvelles façons de travailler. Il y a des moyens qui peuvent aussi les aider. Et, pour moi ça c’était important. La priorité numéro une c’était qu’en termes d’infrastructures sur site, nous sommes basés à la Boulie, qui est l’un des trois sites du Racing Club de France, c’était de structurer et de repenser des sites pour le projet du vélo. Aujourd’hui, nous allons livrer 84% de l’infrastructure, donc on a un atelier de vélo qui a été livré, on a une bike shower qui sera pour nettoyer les vélos, on a ce que j’ai appelé « La maison du vélo » avec un bar, un lunch qui accueillera les gens, que ce soit les membres ou que ce soit la possibilité d’accueillir aussi des jeunes, des collectivités. Nous aurons également deux salles de vélo connectées, une salle de fitting, des vestiaires et une salle de soins. On a aussi une conciergerie pour les gens qui souhaitent laisser leur vélo.
Et, on a signé un partenariat avec le groupe Lepape « en selle Marcel ». Un partenariat assez complet. Et le choix aussi de pouvoir travailler avec le groupe Lepape, plutôt qu’une marque, c’était vraiment d’avoir un service et avoir des choses à proximité aussi pour les différents membres. Et puis une implication parce qu’ils lancent leur vélo-école. Cela aujourd’hui c’est prêt. Nous avons un plateau d’apprentissage qui est repensé sur un terrain de hockey. En effet, sur le site de la Boulie du Racing Club de France, il y’a du golf, du hockey sur gazon. Il y avait trois terrains, dont deux qui ne sont plus utilisés et j’ai fait part de mon souhait de pouvoir repenser ce terrain de hockey et bâtir un plateau d’apprentissage qui va d’un petit parcours draisienne, un parcours de savoir rouler à vélo, à un parcours de pumptrack une fois que les enfants savent faire jusqu’à un plat, une partie de remise en selle pour les adultes. Et surtout un point qui qui me tenait à cœur, une partie pour les personnes à mobilité réduite. Ça c’est très important. Nous sommes dans des perspectives où l’on voit la population vieillir et la clé de la bonne santé passe aussi pour cette tranche d’âge sur la mobilité. Cette partie infrastructure, est là aujourd’hui.
Nous avons fixé aussi l’adhésion, le ticket d’entrée. Donc il y aura un droit d’entrée et une adhésion pour les différentes populations. Et, nous avons lancé officiellement l’ouverture aux membres début juillet, donc la partie du membre elle est prête à partir de la semaine prochaine. Dans le même laps de temps, nous avons démarré « les vacances à vélo ». Je suis très attaché à une chose que j’ai travaillé, maîtrisé, délivré qui a été un vrai succès à savoir Le Savoir Rouler à Vélo. Nous rentrons dans les grandes vacances avec le Tour de France, les Jeux olympiques et nous avons mis en place des stages de vélo à partir du 7 Juillet pour les enfants. Ces stages, ils vont consister à comprendre ce qu’est un vélo, à remonter à vélo, à jouer avec, à apprendre à faire du vélo, à savoir aussi qu’on nous pose toutes les questions à faire. Un petit atelier aussi, de savoir bien manger pour demain, se déplacer à l’école non pas en bus mais à pied ou à vélo. Le deuxième partenaire que nous avons, c’est la Fédération Française de Cyclisme (FFC), donc on va faire des sorties de vélo aussi qu’on va appeler « Vient rouler avec mon champion de demain ». Pour moi, ça me tenait à cœur qu’on aide aussi des jeunes femmes ou des jeunes garçons. Nous avons la chance d’avoir la FFC à Saint-Quentin-en-Yvelines, donc à quelques kilomètres, et de pouvoir amener deux fois par mois, les samedis, des sorties avec un jeunes majeur, en compagnie d’un champion de France, d’un membre de l’Équipe de France et qui puisse rouler avec des personnes et se présenter. Parce que c’est vrai que ce côté échange avec des passionnés de vélo et surtout une population comme le Racing, ça ce sont des choses très importantes. Enfin, nos maillots de vélo ont été officialisés le 7 juillet.
Et puis on va, on va aussi lancer cette partie vélo connecté. Parce que comme j’ai évoqué, on a des vélos connectés. Et l’objectif, c’est de pouvoir pendant le Tour de France homme ou femme avec Zwift, créer une dynamique où vous pourrez pédaler en parallèle de la Grande Boucle sur Zwift. Le point suivant, c’est de monter des stages de vélo au mois d’août avec des champions, avec de nouveaux partenaires.
Enfin, un point qui me semble essentiel, dès la rentrée, nous collaborerons avec les mairies de Buc, les mairies de Jouy, les mairies de Versailles, sur la pratique du vélo à l’école, sur la pratique du vélo au niveau des maisons de retraite, la pratique du vélo dans le cadre des maisons de santé médicalisées et aussi avec un gros travail fait avec les zones industrielles et les entreprises qui sont basées sur ces collectivités territoriales. C’était important pour moi que ce projet là, avec l’aval à la fois du président et du comité directeur, que ce soit un projet d’ensemble, un projet efficace et avec des choses très concrètes, et c’est quelque chose qui me ressemble finalement. C’est aussi pour ça qu’on j’ai accepté de m’engager et j’ai mis mon nom dessus. Et puis, le petit clin d’œil c’est qu’effectivement je suis originaire de Vichy et le point commun entre Vichy et le Racing Club de France, ce sont les couleurs bleus et blancs, et on me l’a fait remarquer et c’est vrai en fait, il n’y a jamais de hasard dans la vie ! (rires).