L’équipe de France féminine de relais a décroché, le week-end dernier aux Pays-Bas, la médaille d’argent aux championnats du monde. Entretien avec Tifany Huot-Marchand (26 ans), dernière relayeuse et fière d’avoir marqué l’histoire du short-track français.
Comment se sont déroulés vos championnats du monde ?
On a commencé par les qualifications pour les trois distances individuelles, vendredi. La journée du samedi était consacrée aux finales du 1500 et du 500m ainsi que les demi-finales du relais avec 8 équipes engagées.
Comment s’est passée votre demi-finale du relais féminin ?
On était frustrées de nos performances individuelles. On a transformé ce sentiment en rage de vaincre. Nous étions remontées comme des pendules et nous avons remporté notre demi-finale. C’était l’une des plus belles courses à laquelle j’ai participé dans ma carrière. J’en avais des frissons en sortant de la glace. La course d’une vie.
Comment avez-vous abordé la finale ?
Avec beaucoup d’euphorie mais les pieds sur terre. Le maître mot était d’être relâché et calme. Dans notre esprit, il était impossible de finir quatrième. On n’était pas favorites mais avec notre récent titre européen, nous sentions que nos adversaires nous redoutaient. La tension était palpable. On a décidé de se placer rapidement à l’avant de la course pour rester maître de notre destin. Les Italiennes ont chuté, puis les Russes. Les Néerlandaises étaient en tête. Nous n’avions plus qu’à assurer notre deuxième place. Toutes les planètes étaient alignées. Nous avons réalisé quelque chose de grand.
Vous avez terminé le relais. Quels sentiments avez-vous ressenti au moment de franchir la ligne ?
C’est comme si nous étions indestructibles. C’est incroyable de devenir vice-championnes du monde. On s’est toutes retrouvées, on ne réalisait pas. Il y a un an en arrière, personne n’aurait pu imaginer ce résultat. On a le sentiment d’avoir réalisé un truc de malade mais comme après le titre de championne d’Europe, il n’y aura malheureusement que très peu de retombées médiatiques.
A quoi vont ressembler les mois à venir pour l’équipe de France de relais ?
La saison s’est terminée à la fin de ces mondiaux. Nous irons décrocher notre sélection olympique en octobre avec quatre manches de coupe du monde. Il y aura aussi les championnats d’Europe avant, donc, les Jeux Olympiques de Pékin l’année prochaine.