Six nouveaux Bleus du XV de France vus par Matthieu Lartot

The France squad line up before the RBS Six Nations match between Italy and France at Olimpico Stadium on March 11, 2017 in Rome, Italy. (Photo by Dave Winter/Icon Sport)

Alors que le Tournoi des Six Nations se tiendra cette année du 3 février au 17 mars, le XV de France a démarré une essentielle phase de reconstruction. Matthieu Lartot, la voix du rugby sur France Télévisions, s’est confié sur les révélations du nouveau groupe de Jacques Brunel…

 

Marco Tauleigne (24 ans) – Troisième ligne – Union Bordeaux-Bègles

Et dire que, plus jeune, Marco Tauleigne n’aimait pas le rugby ! S’il a grandi dans une famille passionnée d’ovalie, c’est à une dizaine d’années que le natif de Montélimar a commencé à prendre du plaisir sur le terrain. Formé à Bourgoin-Jallieu, le troisième ligne centre de Bordeaux-Bègles est arrivé en Gironde en 2013. Depuis, ce grand gaillard de 1,91m n’a cessé de progresser pour gagner le droit d’être sélectionné le 14 novembre dernier, lors du match (non officiel) face aux Blacks. Si tout se passe bien, le joueur de 24 ans devrait rapidement inaugurer sa première cape…

L’œil de Matthieu Lartot :

« Marco, c’est un joueur qui est en pleine progression, que je suis depuis deux ans. Il est un peu dans le même registre qu’un Louis Picamoles. Il sort de grosses performances avec Bordeaux-Bègles. Jacques Brunel le connaît bien. Il est puissant, il va vite, et a déjà été dans l’antichambre de la sélection en jouant avec les Barbarians. C’est l’opportunité pour lui de se manifester, en espérant qu’il ne soit pas trop fragile pour le niveau international. En tout cas, il mérite d’être appelé. »

Geoffrey Palis (26 ans) – Arrière – Castres Olympique

Comme un certain Vincent Moscato, c’est à Gaillac, dans le Tarn, que Geoffrey Palis a touché ses premiers ballons de rugby. Attiré dans un premier temps par le football, l’arrière poursuit sa progression à Albi, entre 2009 et 2012. C’est en 2013, lorsqu’il est recruté par Castres, que sa carrière va véritablement connaître un tournant. Appelé par Guy Novès en 2016 pour la tournée d’automne en Argentine, Geoffrey Palis se blesse et doit déclarer forfait. À 26 ans, il devrait connaître sa première sélection lors des prochaines semaines. Une belle récompense…

L’œil de Matthieu Lartot :

« C’est un joueur assez polyvalent, qui peut jouer à l’arrière ou à l’aile. Il a beaucoup de gaz, une belle vision du jeu et un coup de pied très sûr. C’est le couteau suisse des lignes arrières à Castres. Il est en forme, c’est bien qu’il ait une chance. Encore une fois, c’est la même logique pour tous. Jacques Brunel a fait son groupe avec des joueurs qui performent tous les week-ends et qui sont en forme, sans qu’ils soient étrangers au système de l’équipe de France, puisqu’ils ont déjà participé à des rassemblements ou ont déjà été appelés dans le groupe. »

Matthieu Jalibert (19 ans) – Demi d’ouverture – Union Bordeaux-Bègles

Un talent précoce… À seulement 19 ans, Matthieu Jalibert a été appelé pour la première fois en sélection nationale par Jacques Brunel, après avoir été sélectionné par les Barbarians en novembre dernier. Formé à Bordeaux-Bègles après avoir démarré le rugby en Nouvelle-Calédonie, à Nouméa, le demi d’ouverture girondin est l’un des plus grands espoirs du rugby français à son poste. Très performant sous les ordres du nouveau sélectionneur tricolore en début de saison, Matthieu Jalibert a tout pour faire une grande carrière. À lui de jouer !

L’œil de Matthieu Lartot :

« C’est un joueur qui a une ascension assez fulgurante, puisqu’il a véritablement démarré sa carrière professionnelle cette année avec Bordeaux-Bègles. Il a dû jouer une dizaine de matchs de Top 14, mais il est déjà très à l’aise et a une grosse maîtrise du poste de demi d’ouverture. Et puis il connaît le niveau international, étant donné qu’il a déjà joué avec les moins de 20 ans. Comme Jacques Brunel le connaît bien et l’a lancé en TOP 14, il s’est dit que c’était le moment idéal de le lancer. Surtout que depuis la blessure de Camille Lopez, il n’y a pas de joueur qui se soit véritablement imposé, même si Belleau n’a pas démérité. C’est le pari de l’homme en forme. »

Sekou Macalou (22 ans) – Troisième ligne – Stade Français Paris

Un diamant brut. Considéré depuis plusieurs années comme un futur grand, Sekou Macalou a ébloui tous les observateurs lors du match (non officiel) face aux Blacks en novembre dernier. Formé à Sarcelles puis à Massy, le troisième ligne est aujourd’hui un élément indispensable du collectif du Stade Français Paris. Avec un tel potentiel, il est probable que celui qui aura 23 ans en avril prochain deviendra rapidement l’un des futurs grands du XV de France…

L’œil de Matthieu Lartot :

« Macalou, c’est le vrai phénomène français, il est le joueur de demain. C’est un garçon qui a un abattage absolument monstrueux sur le terrain et qui va aussi vite qu’un ailier ! Sekou est très fort sur les duels et en touches, il avait survolé le match en semaine face aux Blacks. Pour moi, c’est le troisième ligne parfait du rugby d’aujourd’hui. Je pense que, si on lui fait confiance et s’il arrive à jouer sans trop de pression, il va exploser et devenir un joueur monstrueux. »

Dany Priso (24 ans) – Pilier – Stade Rochelais

Né au Cameroun en 1994, Dany Priso a démarré le rugby sur le tard, à l’Union Sportive Usselloise. Très rapidement, le pilier impressionne et tape dans l’œil des dirigeants de Limoges, puis du Stade Français Paris. En 2016, et porté par quelques matchs avec le club parisien, Dany Priso est séduit par le discours de Patrice Collazo et rejoint alors le Stade Rochelais. Quelques mois plus tard, il est sélectionné pour la première fois chez les Bleus, à l’occasion du match (non officiel) face aux Blacks. Un vrai conte de fées pour celui qui devrait connaître officiellement sa première sélection lors des prochaines semaines…

L’œil de Mathieu Lartot :

« Dans le parcours, c’est à peu près le même que celui de Matthieu Jalibert. Dany Priso a véritablement explosé ces derniers mois en TOP 14 et en Coupe d’Europe. Après avoir échoué avec le Stade Français, il a fait le pari de rejoindre La Rochelle. Dans cet effectif, il est auteur de grosses performances. C’est un pilier mobile et très actif. Il est également très bon en mêlée fermée. Lui aussi joue à un poste où il n’y a pas vraiment de joueur qui se démarque. Avec sa puissance, son agilité et son dynamisme, il peut tout à fait convenir au style que Jacques Brunel devrait prôner avec l’équipe de France. »

Félix Lambey (23 ans) – Deuxième ligne – Lyon OU

S’il débute le rugby à cinq ans, c’est sur les bords du Rhône, à Lyon, que Félix Lambey va découvrir le haut-niveau au fil des années. Brillant dès son plus jeune âge, le deuxième ligne sera prêté en 2015 à l’AS Béziers, en PRO D2. Une parenthèse d’une saison qui lui permettra de se forger dans le difficile monde des seniors. Très performant dans le groupe de Pierre Mignoni, le jeune joueur de 1,95m est aujourd’hui récompensé avec cette sélection en équipe de France. Sûrement la première d’une longue série…

L’œil de Mathieu Lartot :

« Félix Lambey, c’est un deuxième ligne dur au mal, un gars des tâches obscures qui aurait déjà dû être sélectionné en novembre, mais il s’était blessé contre Oyonnax en TOP 14. C’est un garçon qui est déjà dans le viseur de la Fédération depuis pas mal de temps, il a fait en plus des matchs extraordinaires avec les Barbarians. Félix est vraiment un grand espoir du poste, il crève l’écran en TOP 14, il faut maintenant qu’il franchisse ce palier international. Quoi qu’il en soit, c’est un très grand potentiel, il est dans la lignée des grands deuxième ligne français. »

Par Bérenger Tournier
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