Sofiane Oumiha : « Je sais d’où je viens »

2 September 2017; Sofiane Oumiha of France celebrates his victory during the AIBA World Boxing Championships in Hamburg, Germany. Photo by AIBA via Icon Sport

Samedi dernier, Sofiane Oumiha devenait Champion du Monde de boxe en -60kg. Une consécration pour le jeune boxeur, impressionnant d’humilité et de caractère…

 

Sofiane Oumiha, vous êtes devenu Champion du Monde de boxe il y a quelques jours. Est-ce que vous réalisez ce que vous avez fait ?

Oui et non. Un peu plus depuis que je suis rentré, mais c’est vrai que j’ai encore du mal à réaliser. Je me le répète constamment !

Vos larmes pendant la Marseillaise ont ému au-delà même du monde de la boxe. Que vous dîtes-vous à ce moment-là ?

Enfin ! Après toutes ces années, je me dis que je suis enfin Champion du Monde, que j’ai enfin l’or que je voulais. À ce moment-là, toute la pression retombe.

D’autant que l’adversité était très importante dans ces Championnats du Monde…

C’est clair, quand j’ai vu les tirages, je savais que ça allait être compliqué. J’ai tiré les meilleurs mais comme on m’a toujours dit, pour être le meilleur, il faut battre les meilleurs (rires).

Votre préparation a été très difficile. Vous avez même dû vous entraîner sur un terrain de football car vous n’aviez pas de salle…

C’est vrai, mais heureusement, il ne me pleuvait pas, j’ai eu la chance d’avoir le beau temps (rires). Tout n’a pas été facile, on a connu des moments compliqués. C’est aussi pour cela que j’ai craqué pendant l’hymne. C’était l’aboutissement de tous mes efforts.

Après la médaille d’or à Rio, le sacre mondial. Ce que vous avez vécu en quelques mois est incroyable…

Jamais je n’aurais pensé qu’il aurait pu se passer tant de choses en à peine un an. Ma vie a changé, c’est vrai, mais il ne faut pas que je change. Malgré mon âge, je reste lucide et je garde les pieds sur terre. C’est très important.

Le rôle de l’entourage est-il essentiel ?

Totalement. C’est d’ailleurs pour cela que j’ai voulu rester à Toulouse, avec ma famille et mes amis. Dès qu’ils sentent que j’essaye de m’élever un peu trop, ils me redescendent aussitôt (rires). Mais je suis quelqu’un de naturel, je ne me prends pas la tête. Il ne faut jamais dire jamais, mais je ne pense pas devenir quelqu’un d’autre. Je sais d’où je viens.

Quel sera votre programme lors des prochaines semaines ?

Déjà, je vais prendre un petit peu de repos car ces derniers mois ont été très fatigants. J’espère également trouver une salle pour m’entraîner. Ensuite, je verrais si je reste en boxe amateur ou si je passe en professionnel. Je ne sais pas encore, c’est une question que je vais me poser. Et puis je vais boxer le 12 octobre à l’Arena de Montpellier. Mon retour sur les rings va arriver très vite donc je vais me reposer et continuer à m’entretenir pour être prêt.

Après toutes ces émotions, on imagine que le repos arrive à point nommé…

Oui, c’est clair. Comme on dit, après l’effort, le réconfort !

Bérenger Tournier
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