Médaillé d’or aux Jeux Européens en -63,5 kg, Sofiane Oumiha revient de cette compétition satisfait. Et met le cap sur Paris 2024.
Après deux médailles d’argent aux Jeux européens, vous décrochez l’or. Que ressentez-vous ?
Je ressens un certain soulagement ainsi qu’une grande fierté. Le travail paye. J’ai échoué en finale des Jeux Européens de Bakou en 2015, puis en finale à Minsk quatre ans plus tard, avant de décrocher cette médaille d’or en Pologne. Il faut croire que le chiffre 3 est mon chiffre porte-bonheur (sourire).
Comment jugez-vous votre première partie d’année ?
Même si la saison 2023 n’est pas finie, les objectifs sont atteints avec le titre de champion du monde, un titre de champion d’Europe. Franchement, je suis comblé. Cela montre que le travail paie malgré tous les résultats que j’ai pu obtenir.
« C’est vrai que la Haute-Garonne est une terre de champions »
Paris 2024 arrive dans un peu plus d’un an. Dans quel état d’esprit êtes-vous actuellement ?
Je suis dans une période où je profite du moment présent en savourant cette médaille d’or, tout en lâchant prise. C’est primordial de savoir se reposer pour justement entamer une année comme celle-ci qui va être vraiment importante. J’ai eu la chance de pouvoir participer à deux olympiades (Rio et Tokyo). Celle de 2024 sera ma troisième. Donc je sais tout ce qu’un corps peut supporter. Émotionnellement, physiquement, ça va être rude. Encore plus à la maison. Ça va être une grosse année. Maintenant, je vais en profiter pour me reposer et revenir vers septembre, avant d’entamer une grosse préparation pour janvier.
Cette année 2023 est un succès pour la Haute-Garonne entre la victoire du TFC en Coupe de France, le titre du Stade Toulousain en Top 14 ainsi que vous et Billal Bennama qui décrochez une médaille d’or aux Jeux Européens…
Clairement. C’est vrai que la Haute-Garonne est une terre de champions. On peut le dire et le reconnaître que c’est une vraie terre de sportifs de haut niveau. Ça fait plaisir de rentrer dans cette case. Cela montre que, nous aussi, (Billal Bennama et Sofiane Oumiha, ndlr.) on fait partie de l’élite du sport en France et à Toulouse.
« Le Graal, ce serait l’or à Paris 2024 »
Comment parvenez-vous à conserver cette envie de tout rafler ?
Grâce à mon esprit de compétiteur. Quoi que je fasse, il faut qu’au bout, il y ait quelque chose. C’est pour cette raison que j’ai commencé ce sport aussi. Je retrouvais aussi l’esprit de compétition dans le rugby, où je disais ‘il faut que je fasse ça, mais il faut que je gagne.’ Quoi qu’il arrive, il faut que je gagne. Où que j’aille, il faut que je l’emporte. Et c’est vrai que dans le milieu de la boxe, partout où je vais, je me dis ‘il faut que je fasse médaille d’or’. Si je veux prétendre à quelque chose aux Jeux olympiques, je me dois de décrocher une médaille pour pouvoir ensuite passer à l’étape suivante. Partout où je vais, j’essaie d’entretenir cette flamme avec tous les jours de nouveaux objectifs.
Vous avez été médaillé d’argent à Rio en 2016. Le Graal en 2024, ce serait l’or à Paris ?
Le Graal, ce serait l’or. Surtout que j’ai connu à Rio la médaille d’argent. A Tokyo, je sors au premier tour. J’ai connu l’ascenseur émotionnel. Je rentre de Rio avec une médaille, il y a forcément beaucoup de monde, je rentre de Tokyo bredouille. Je sais ce que ça fait de rentrer bredouille comme de revenir médaillé. Même si j’ai envie de rentrer l’or, je n’y pense pas trop, car ça peut vite devenir une fixette. Je sais que je suis attendu, mais je veux profiter du moment. Si l’or doit venir, il viendra. Mais je veux tout faire et tout mettre en œuvre pour pouvoir ramener l’or.