Solution riposte, un coup de sabre contre le cancer en Bretagne

En Bretagne, vingt associations d’escrime proposent à des femmes atteintes de cancer du sein de pratiquer le sabre pour mieux appréhender leur maladie grâce au sport. Le dispositif Solution riposte fait le lien entre les clubs.

 
En septembre prochain, Solution riposte (reconstruction, image de soi, posture, oncologie, santé, thérapie, escrime) ouvrira un nouveau cours à Vitré, dans l’Ille-et-Vilaine. Depuis maintenant 4 ans, une vingtaine de clubs d’escrime de la région accueillent des femmes atteintes d’un cancer du sein et leur font pratiquer le sabre. Ce programme de soutien, souhaité par la Fédération française d’escrime, a été créé par le docteur Dominique Hornus-Dragne, anesthésiste, elle-même pratiquante. Mais pourquoi uniquement le sabre ? « Cette arme demande une parade ample et haute, car on peut attaquer à la tête. Cela oblige donc à lever le bras », explique Patrice Dherbilly, maître d’armes responsable technique de Solution riposte Bretagne. « Dans ce cadre sportif, ces femmes font sans s’en rendre compte une rééducation qu’elles pourraient avoir plus de réticences à exécuter dans un cadre médical. Quand on a été opéré, on a tendance à se refermer sur soi-même psychologiquement et physiquement. Notre mission est de les aider sur les deux plans. »

20 antennes, 180 femmes

En Bretagne, les premiers cours de Solution riposte ont eu lieu en novembre 2015 avec des patientes de l’hôpital de Saint-Grégoire, à l’initiative du Dr François D’Hallouin. L’association régionale a été créée l’année d’après autour de chirurgien oncologue, de Patrice Dherbilly et d’Élisabeth Chatoux, « riposteuse ». Depuis, des cours ont ouvert un peu partout sur le territoire, à Brest, Redon, Lorient, Saint-Brieuc ou encore Dinan, « grâce au dynamiste des maîtres d’armes dans des clubs qui sont formés pour pouvoir ouvrir des sections dans leurs clubs », relate la « risposteuse ». Les associations fonctionnent en autonomie. « Notre rôle est de fédérer les bonnes volontés, aider les clubs à ouvrir ces cours. Nous avons un numéro de téléphone unique pour les orienter », décrit Élisabeth Chatoux. Actuellement 180 riposteuses manient le sabre. Depuis 2014, entre 500 et 600 femmes ont osé franchir la porte des cercles d’armes.

Un soutien moral

Un cours dure deux heures, mais seulement une est consacrée à la pratique de l’escrime. La deuxième moitié du temps est ouverte aux discussions entre personnes qui traversent la même épreuve. « Les femmes parlent entre elles de leurs expériences, se donnent des conseils », raconte Patrice Dherbilly. « Redonner le sourire par le sport et un soutien moral et psychologique », résume Élisabeth Chatoux. La première année du programme est gratuite sous présentation d’un certificat médical et le matériel d’escrime est pris en charge par la Ligue contre le Cancer 35. L’Agence régionale de santé, la commune et d’autres associations prennent le coût du maître d’armes. Les pratiquantes s’acquittent d’une cotisation à partir de la deuxième année.

Par Leslie Mucret
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