Tout au long de la semaine, la France vibre à travers la SOP. C’est le cas à Epinay-sur-Seine, où l’inclusion est déjà bien présente.
La septième édition de la Semaine olympique et paralympique (SOP) a débuté lundi à travers l’Hexagone. Placée sous le signe de l’inclusion, cette manifestation nationale offre la possibilité aux scolaires de (re)découvrir des sports et parasports olympiques, de rencontrer des athlètes olympiques et paralympiques, d’échanger avec eux. Un moment fort pour les jeunes à un peu moins de 500 jours des Jeux olympiques et un peu plus de 500 jours des Jeux paralympiques.
7 500 établissements scolaires sont concernés par ce rassemblement cette année. A Epinay-sur-Seine, ce sont 30 écoles élémentaires, quatre collèges et deux lycées qui sont impliqués dans la Semaine olympique et paralympique, soit 90 classes. C’est le cas de l’école élémentaire Jean-Jacques Rousseau, située dans le quartier d’Orgemont. Depuis lundi, cette institution a pleinement lancé sa semaine olympique et paralympique aussi bien dans son gymnase que dans ses salles de classe, en présence de deux éducateurs. Des cerceaux, chasubles, ballons de basket, des plots et des béquilles dédiés aux activités étaient dispersés à de multiples endroits du gymnase collé à l’école.
Différentes animations ont été mises en place telles que le béret ou la balle au capitaine. Certains enfants possédaient un bandeau sur les yeux, une attelle ou encore une béquille pour leur montrer qu’il est possible de jouer ensemble, que l’on soit en situation de handicap ou non. Toutes ces activités mises en place sont tirées du livret de pédagogie inclusive de Paris 2024. « A travers ces différentes activités, nous souhaitons promouvoir les valeurs paralympiques telles que le courage, l’égalité, la détermination et l’inspiration, pose Vincent Roche, coordinateur pédagogique France pour Play International. Nous donnons les outils aux éducateurs pour réadapter les jeux dans la cour de récréation. » « Nous considérons le sport comme un levier de transformation car il parvient à capter l’attention des enfants et à faire passer des messages sociétaux », renchérit Fabien Buffet, chef de mission France à Play International, ONG qui intervient auprès des enfants par l’éducation sportive. La ville d’Epinay-sur-Seine est fortement mobilisée pour le sport et l’inclusion. Celle-ci a bénéficié des financements de Paris 2024 pour former une vingtaine d’éducateurs sportifs au sport adapté en partenariat avec l’ONG Play International.
#JO2024 [ Semaine Olympique et Paralympique ] – Du 3 au 8 avril, la ville met le cap sur le #sport ! 90 classes d’élèves de primaire, du CEP au CM2, seront sensibilisées au sport, au handicap et aux valeurs de l’olympisme https://t.co/Dln8U5zdTH#SOP2023 #Paris2024 @Paris2024 pic.twitter.com/aj5q9Pv9yG
— Épinay-sur-Seine (@epinaysurseine) April 4, 2023
Epinay-sur-Seine, une ville portée vers l’inclusion
L’inclusion, thème retenu pour cette Semaine olympique et paralympique, n’a rien d’un hasard. Cette thématique est un des chevaux de bataille de la ville d’Epinay-sur-Seine, très investie dans les questions inclusives. La commune est l’une des premières à disposer d’une EMS (Ecole Municipale de Sport) adaptée aux personnes en situation de handicap psychique et neurotypique dans le territoire, qui peuvent pratiquer de la natation, de l’éveil corporel, de la danse adaptée, des activités gymniques, des activités en extérieur, du judo ou de la lutte, le tout, sous l’œil bienveillant d’éducateurs spécialisés. « Cette structure accueille des enfants atteints de trisomie et d’autisme, qui sont des publics éloignés à la pratique sportive, explique Michel Letort, directeur des Sports de la Ville d’Epinay-sur-Seine. L’EMS adaptée permet à ces publics de pratiquer un sport à son rythme. Deux jeunes en situation de handicap sont désormais intégrés au schéma classique de la pratique. » Cette délégation a été créée à la rentrée 2022 pour répondre à ce besoin croissant.
Outre l’Ecole Municipale de Sport adapté, la commune aux 54 840 habitants met tout en œuvre pour que le sport soit accessible aux plus jeunes comme aux plus âgés. « La volonté d’Epinay-sur-Seine est d’inscrire le sport comme un moyen d’entretenir sa santé mais aussi de maintenir les relations sociales, précise Samia Azzouz, maire adjointe aux Sports de la commune. Nous menons plusieurs réflexions pour rendre la pratique accessible à tous, comme la mise en place de créneaux liés à la pratique sportive entre mère et enfant. » La ville a également mis en place les mercredis inclusifs une fois tous les deux mois pour que les personnes en situation de handicap ou non puissent retrouver et pratiquer du sport sans différence.
Tout au long de la SOP, plus de 24 classes par jour des établissements scolaires spinassiens prendront part aux activités et aux échanges avec les athlètes sportifs et parasportifs afin d’en savoir davantage sur l’inclusion. « Le but est d’enlever les barrières liées au handicap à travers les ateliers et le temps d’échange avec un para-athlète », expose l’adjointe aux Sports. « La SOP étant sur le thème de l’inclusion, il était important que Paris 2024 soit présent pour montrer que le modèle inclusif d’Epinay-sur-Seine à travers l’EMS adaptée est parfaitement reproductible ailleurs », ajoute Slimane Tirera, chef de projet engagement citoyen à Paris 2024.
Cyril Moré, para-athlète médaillé olympique d’or en sabre et en épée par équipe en 2000 à Sydney puis à l’épée en individuel et par équipe à Athènes en 2004, a partagé son expérience de para-athlète de haut-niveau auprès d’enfants du groupe scolaire Jean-Jacques Rousseau à travers un échange avec une vingtaine d’écoliers curieux et pas avares de questions, qui s’est terminé par des applaudissements. « C’était un moment sympa avec les jeunes, sourit Cyril Moré. Durant ce moment, on a pu échanger de façon franche sur ma manière de vivre avec mon handicap au quotidien, sur les obstacles dans la vie et leur prouver que malgré un handicap, il est parfaitement possible de tout faire, même du sport de haut-niveau. » Le médaillé aux Jeux paralympiques de Sydney et d’Athènes se montre satisfait de voir qu’il y a une volonté d’inclusion grandissante depuis quelques années.
L’importance de créer un Héritage
La demi-journée du lundi a été riche en émotions mais aussi en enseignements. « Ce type d’activités à travers la SOP permet le développement de l’empathie, de la patience et de l’attente, juge Alexia Louisin, professeur des écoles. C’est un bon moyen de mettre le curseur sur quelque chose que l’on ne voit pas, comme le handicap. » Les plus jeunes ont aussi pu voir les choses d’une manière différente grâce à cette après-midi. « C’était un bon moment car on a pu avoir une vision différente du handicap », abonde Tounsia, pull bleu, coiffée d’une couette et élève de CM2. Sally, son camarade de classe en ensemble de sport gris, acquiesce : « C’était une bonne après-midi. On a pu découvrir des sports que l’on ne connaissait pas. »
Ville labellisée Terre de Jeux, Epinay-sur-Seine compte bien faire vivre le sport, même si elle n’est pas concernée par l’accueil de délégations, et ce malgré sa proximité avec le village des athlètes. « Epinay-sur-Seine est une ville très active sur le territoire. C’est primordial à travers ces rencontres de créer un héritage après les Jeux, avance le chef de projet engagement citoyen au COJO. D’autres événements auront lieu comme la Tournée des drapeaux le 7 juin prochain et une visite de la Maison du Hand pour le lycée Louise-Michel. »
Tout au long de la semaine, les enfants scolarisés sur la commune pratiqueront du sport et rencontreront des athlètes et para-athlètes comme Harold Correa, natif d’Epinay-sur-Seine, médaillé d’or aux championnats de France en triple saut (2018), Bilal Safadi, champion de France cadet (2022) sur 10 km, ou paralympiques, qui seront présents pour promouvoir le sport et encourager enfants et adolescents. De plus, ils ont eu le privilège de voir les Phryges venir à eux mardi. Cette avant-dernière édition de la SOP se conclura samedi au gymnase Léo-Lagrange et au Parc municipal des Sports de la commune en présence de Yohan Peter, médaille d’argent de para-escrime aux championnats du monde (2019) et présent aux Jeux paralympiques de Tokyo, de Rafik Arabat, vice-champion d’Europe de para-haltérophilie ainsi que des athlètes de la Fédération Française Handisport et du Comité Régional Olympique et Sportif (CROS). Des ateliers de para-escrime, rugby-fauteuil, cross-training, para-athlétisme et cécifoot viendront clore cette semaine riche et variée.