Sport et études, l’équation complexe des sportifs de haut-niveau

Assas Université

Dans une logique de double projet sportif et scolaire, les jeunes sportifs de haut-niveau suivent des formations pour préparer leur retraite, l’ « après ». S’il est obligatoire et valorisé, le double projet est parfois mal perçu au sein des clubs. 

Jeudi après-midi, jour de match dans la ligue FFSU d’Île-de-France au stade Suzanne Lenglen. La rencontre du jour oppose La Sorbonne à Assas, un derby. La victoire du Pak Assas (50-26) est anecdotique ici. Mais sur la pelouse, de purs produits de la formation parisienne jouent. Jules Druart, ancien espoir du Racing 92 puis du Stade Français Paris, et Louis Perat, espoir au Stade Français Paris puis à Suresnes, partagent le pré avec leurs camarades d’Assas. « J’adore ça ! Cela crée aussi une bonne ambiance à la fac !« , explique Louis.

Ces deux franciliens ont connu le haut-niveau dans les catégories jeunes. Pourtant, ils ne sont pas sûrs d’accéder à un contrat professionnel bien qu’ils aient joué dans un centre de formation. Le double projet prend alors toute sa valeur. Concrètement, les joueurs des sections jeunes doivent assurer un parcours scolaire en parallèle de leur formation sportive. Jules explique : « l’idée du double projet est super motivante. Rien qu’à l’idée d’être meilleur que certaines personnes qui ne font que l’un des deux. Puis c’est valorisant pour son propre dossier dans la recherche d’un stage ou d’un CDI« .

Pour l’ancien racingman, la tâche était « facile et pas facile« . Pour le Suresnois, c’était « compliqué« . Lorsque certains peuvent réviser leurs partiels, eux s’entrainent et inversement. « Tu dois toujours en faire plus que les autres » rappelle Jules.

« On ne devrait pas être freiné »

Obligatoire, mais peu respecté par les entraineurs, le double projet est parfois mis à mal dans les clubs professionnels. Actuellement à Suresnes, Louis Perat a aussi connu le centre de formation du Stade Français Paris. « À Suresnes, j’ai trouvé un bien meilleur rythme et des gens plus compréhensifs qu’au Stade« , explique-t-il. Dans les clubs des deux premières divisions françaises, les joueurs sont poussés vers des formations plus courtes. Selon Louis, « lorsqu’on fait des études longues, c’est rarement bien pris par les entraineurs professionnels. » Un avis confirmé par Jules Druart : « les clubs sont contents d’afficher les double projets, mais ce n’est pas leur priorité !« 

« On ne devrait pas être freiné dans notre projet scolaire » affirme Louis. Dans une recherche permanente de performance, les études passent parfois à la trappe. La route est encore longue et les progrès à faire sont nombreux. Louis conclut : « il pourrait y avoir tellement plus de sportifs de haut-niveau dans les universités s’ils ne se sentaient pas bridés et s’il y avait un meilleur accompagnement du monde sportif, mais aussi du monde scolaire.« 

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