Avec un total d’environ deux millions de licenciés sur douze millions d’élèves scolarisés, les fédérations sportives scolaires sont encore loin d’exploiter tout le potentiel du sport à l’école. Mais l’UNSS, l’USEP et l’Ugsel innovent, trouvant de nouveaux moyens d’attirer les jeunes.
« Les valeurs sportives ont leur place à l’école et celle-ci a la mission de les développer pour le bien de la société. Conciliant plaisir et effort, le sport est un formidable vecteur éducatif », assurait Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale, au mois de septembre dernier dans nos colonnes. Des propos qui montrent bien que le gouvernement entend faire du sport l’un des piliers de l’éducation en France. Chaque semaine, les élèves bénéficient ainsi de plusieurs heures obligatoires d’éducation physique et sportive. Suffisant pour développer les fameuses « valeurs sportives » ? Pas sûr. C’est là que les fédérations sportives scolaires entrent en jeu, elles qui proposent une pratique sportive ludique et éducative. L’Union nationale du sport scolaire (UNSS), l’Union sportive de l’enseignement du premier degré (USEP) et la Fédération sportive éducative de l’Enseignement Catholique (Ugsel) sont les trois acteurs majeurs du sport à l’école… Mais pour quel résultat ?
L’UNSS multiplie les sports et les rôles
Aujourd’hui, en France, 12 398 900 élèves sont scolarisés selon les derniers chiffres du ministère de l’Éducation nationale. Des écoliers, collégiens et lycéens répartis dans 63 600 établissements scolaires. Avec plus d’un million de licenciés depuis plusieurs années, l’UNSS est l’acteur majeur du sport scolaire grâce à des chiffres en hausse. Mais, si l’on ajoute à ce chiffre le nombre de licenciés des autres acteurs du sport scolaires, le chiffre atteint environ les deux millions de licenciés. En France, les fédérations sportives scolaires ne touchent donc « que » deux élèves scolarisés sur douze. Trop peu au regard de l’incroyable potentiel de pratiquants que représentent les écoles, collèges et lycées. Les fédérations sportives scolaires s’attellent à améliorer ce chiffre et à développer le sport au sein du champ scolaire, notamment en tentant de rendre la pratique sportive la plus ludique possible. Du côté de l’UNSS notamment, la fédération multiplie le nombre de disciplines, ouvrant son champ à des pratiques populaires chez les jeunes, à l’image du crossfit ou de la danse hip-hop. Avec son dispositif Jeunes Officiels, et le développement de rôles de reporters, arbitres, secouristes ou encore dirigeants, l’Union nationale du sport scolaire veut également attirer vers le sport des jeunes pas forcément intéressés par une activité physique.
L’USEP forme des « citoyens sportifs »
Côté USEP, la fédération est sur la même longueur d’onde, avec la volonté de former des citoyens sportifs. Elle a ainsi développé, au fil des années, de nombreux outils permettant de rendre les activités physiques et sportives accessibles à tous les enfants. L’acquisition de compétences motrices et la construction d’un capital santé font ainsi partie des priorités de l’USEP, qui pousse plus que jamais les jeunes à s’investir dans les activités physiques. La convention signée avec l’UNSS en novembre dernier assure également une meilleure continuité de l’activité physique, lorsque les jeunes passent de l’école primaire au collège.
Au sein de l’Ugsel, un axe stratégique sur la période 2017-2020 a été adopté, établissant comme priorités l’animation sportive, le sport santé bien-être, la prévention et l’éducation à la santé, mais aussi l’éducation à la citoyenneté. Comme à l’UNSS, la formation de jeunes officiels fait partie des priorités, avec un peu plus de 250 élèves formés chaque année. L’Ugsel mise également sur l’organisation d’événements rassembleurs, à l’image du succès du 1er challenge sport santé des écoles, organisé à l’occasion des quarante ans de l’action de l’Ugsel dans le 1er degré.
Quelle place pour le sport scolaire en vue de Paris 2024 ?
Et l’Éducation nationale dans tout cela ? Chaque année, elle réaffirme son soutien aux fédérations sportives scolaires, participant notamment à la Journée nationale du sport scolaire en septembre. Une journée destinée à mieux faire connaître et à promouvoir les activités des associations et des fédérations sportives scolaires auprès des élèves, des équipes éducatives et des parents d’élèves. Un rendez-vous moteur pour le développement du sport scolaire. Du 27 janvier au 8 février dernier, le ministère de l’Éducation nationale a également lancé la semaine olympique et paralympique. Un rendez-vous majeur qui a permis d’impliquer 72 500 élèves partout en France autour de 507 projets labellisés. Cet événement a été créé suite à la désignation de Paris comme ville hôte des Jeux olympiques en 2024, des JO dont le sport scolaire entend faire partie. L’UNSS, l’USEP et l’Ugsel sont d’ailleurs déjà sur le pont en vue de ces Jeux. Si la France veut devenir une nation sportive, cela passe forcément par le champ scolaire et le développement du sport à l’école. Car les élèves d’aujourd’hui sont assurément les sportifs de demain…
Le sport scolaire en chiffres :
- 3 fédérations sportives scolaires
- 12 398 900 élèves scolarisés
- 1 146 988 licenciés UNSS pour 45 millions d’euros de budget alloué
- 753 908 licenciés USEP pour 3,7 millions d’euros de budget alloué
- 300 000 licenciés Ugsel pour 3 millions d’euros de budget alloué