L’École nationale de ski et d’alpinisme de Chamonix est une formation obligatoire pour tous les moniteurs de ski alpin et les guides de haute montagne français. Zoom sur cet établissement pas comme les autres.
3 000 ! C’est le nombre impressionnant de stagiaires actuellement en formation à l’École nationale de ski et d’alpinisme (ENSA) de Chamonix pour devenir moniteurs de ski. Cet établissement public, rattaché au Ministère des Sports et qui fait partie de l’École nationale des sports de montagne depuis 2010 (avec le site de Prémanon dans le Jura, NDLR), possède un budget propre de 12 M€ et est l’unique opérateur de formation agréé pour former les guides de haute montagne, les moniteurs de ski alpin et de vol libre (parapente et deltaplane). Il faut compter 12 000 euros pour devenir guide de haute montagne (cursus de 4 ans) et 5 000 euros en moyenne pour devenir moniteur de ski.
400 moniteurs de ski diplômés chaque année
En moyenne, l’ENSA, qui emploie 143 agents permanents et 126 intervenants extérieurs, forme notamment 400 moniteurs de ski qui sortent diplômés de l’école chaque année. La formation proposée est discontinue : la théorie à Chamonix, où l’école dispose de 11 000 m2 de locaux (avec 132 places d’hébergement, une salle de conférence, un gymnase dédié à la pratique de l’escalade…) et surtout 70 % de pratique en milieu naturel, sur place ou sur d’autres sites, notamment des stations de ski pour les moniteurs de ski alpin. Stations dans lesquelles l’ENSA envoie du personnel d’encadrement pour superviser les formations.
Un département médical
« Mais nous avons aussi une dimension d’expertise », explique Florence Giraud, directrice adjointe de l’ENSA. « On est l’école de référence, on a les meilleurs alpinistes et les plus grands moniteurs de ski. Du coup, nous sommes mondialement reconnus. » Résultat, des centaines de futurs professionnels de la montagne viennent chaque année se former à Chamonix, en provenance du monde entier, d’Amérique du Sud notamment où l’enseignement de l’alpinisme est moins développé. « Nos professeurs sont notamment sollicités sur l’accidentologie des sports de montagne. Et puis, nous avons également un département médical dédié à la recherche sur la médecine de montagne. On a ainsi deux médecins spécialisés qui participent notamment à des études sur l’hypoxie, les effets de l’altitude sur le corps. Et on reçoit aussi pas mal d’études expérimentales qu’on réalise sur le terrain », ajoute Florence Giraud.