Stade Brestois : une formation du tonnerre à Brest

De retour en Ligue 1 depuis l’été dernier, le Stade Brestois peut compter sur des fondations solides. En témoigne un centre de formation performant qui façonne de jeunes footballeurs autour d’un projet sportif et éducatif, le tout dans un esprit familial.

 
À l’heure où les transferts atteignent des sommes folles et les joueurs quittent leurs clubs formateurs de plus en plus jeunes, un club résiste encore et toujours à l’envahisseur. Ce club, c’est le Stade Brestois. « Nous voulons grandir et progresser, mais tout en restant fidèles à nos valeurs », confirme Grégory Lorenzi, coordinateur sportif du club finistérien, lui-même ancien joueur du SB29 durant six saisons. « C’est un club familial et convivial, c’est un état d’esprit qui se ressent également dans la formation. » La formation est placée sous l’égide de Nicolas Mariller depuis l’été dernier. « J’ai été responsable de l’école de foot et de la préformation pendant huit ans. Le club m’a donc fait confiance l’été dernier pour prendre la tête du centre de formation et travailler dans la continuité de mes prédécesseurs. Le but est de conserver l’identité de jeu mise en place, l’esprit familial et l’accent régional. Aujourd’hui, 80% des jeunes du centre de formation sont Bretons », explique le directeur du centre de formation. « Notre centre regroupe 75 joueurs répartis sur quatre groupes : les U16, U17, U18 et la réserve qui évolue en National 2 », détaille Nicolas Mariller. « Le Stade Brestois dispose de l’agrément de formation depuis 2012 et nous profitons d’un nouveau centre d’hébergement depuis trois ans et demi. » Un bâtiment qui a incontestablement permis au Stade Brestois de franchir un cap. Depuis 2016, le SB29 peut ainsi accueillir 20 stagiaires pros, grâce à un bâtiment principal de 1 600 m² et les 5 600 m² de superficie du terrain. Entraînement, restauration, études, lieux de vie : les jeunes aspirants brestois sont désormais dans un cocon dédié à la performance. « Ce sont des éléments qui ont apporté une vraie dynamique positive à la formation proposée par le club, nous offrons désormais des conditions d’accueil optimales », se réjouit Nicolas Mariller. « Nous travaillons aussi étroitement avec des établissements scolaires partenaires, ce qui nous permet d’être plus attractifs. »
 

 

100% de réussite aux examens scolaires

 
À Brest, la formation n’est en effet pas uniquement sportive. Le club finistérien peut se targuer de résultats spectaculaires au niveau scolaire. « Depuis quinze ans, nous avons 100% de réussite lors des différents examens scolaires. C’est un gage de qualité, les jeunes savent que lorsqu’ils intègrent le centre de formation du Stade Brestois, ils pourront en ressortir avec un diplôme. Les familles nous font confiance dans ce projet éducatif », confie Nicolas Mariller. « L’an prochain, nous allons mettre en place un BMF (Brevet de Moniteur de Football, NDLR) en apprentissage. C’est du post-bac, cela montre bien que nous voulons nous inscrire dans la durée dans le projet éducatif que nous proposons. » Et Grégory Lorenzi d’ajouter que « cet aspect éducatif est fondamental. Le but n’est pas simplement de former des joueurs, mais aussi des hommes. Le développement récent des infrastructures a également été un élément clé afin de convaincre les parents de nous confier leurs enfants. Je pense vraiment que nous nous démarquons dans le projet que nous proposons aux joueurs. »
 

L’exemple Gautier Larsonneur

 
Se démarquer, une évidence pour le Stade Brestois, tant la concurrence régionale est forte. Rennes, Guingamp, Lorient : autant de clubs bretons qui brillent en matière de formation. « Le Stade Rennais fait partie des clubs références, Lorient et Guingamp, plus proches de nous géographiquement, sont également performants en la matière », concède Grégory Lorenzi. « Mais le Finistère a tous les atouts pour permettre à de très bons jeunes d’éclore. Le territoire regroupe un million d’habitants, notre stratégie consiste donc à nouer des liens et des partenariats avec les clubs finistériens. Lorsque de jeunes joueurs avec un potentiel intéressant sont détectés, ils sont ainsi redirigés vers le Stade Brestois. » Nicolas Mariller confirme l’importance d’un tel réseau, qui garnit, année après année, les rangs du centre de formation. « Nous avons conscience que la concurrence est forte au niveau régional. Mais le Stade Brestois est attractif, il repose sur des valeurs et des principes forts. Nous avons onze clubs finistériens partenaires, cela montre bien à quel point nous sommes liés au tissu départemental et régional, à quel point les liens sont forts avec notre environnement. » Parmi ces Finistériens du cru figure Gautier Larsonneur, actuel portier du Stade Brestois. Le natif de Saint-Renan, 23 ans, a fait ses classes au SB29, un club qu’il a rejoint à l’âge de 11 ans. « Je me sens bien au Stade Brestois », explique le gardien de but, convoqué en équipe de France Espoirs et sous contrat avec le club breton jusqu’en 2021. « Mon plan de carrière aujourd’hui, c’est de jouer en Ligue 1 et de faire une grosse carrière en Ligue 1. Aujourd’hui, je n’ai aucune raison de partir. » D’autant que Brest devrait toujours évoluer en Ligue 1 la saison prochaine. Pur produit de la formation brestoise, le portier fait même partie des potentiels prétendants au titre de meilleur gardien de l’élite.
 

 

Des échanges réguliers entre le staff et la formation

 
Des éléments fidèles au club et performants à l’image de Gautier Larsonneur, le Stade Brestois espère en former d’autres dans les années à venir, comme le souligne Nicolas Mariller. « Aujourd’hui, toutes les équipes de jeunes se situent dans le haut des classements des différents championnats régionaux et nationaux. Mais ces résultats, même s’ils sont bons, ne sont pas une finalité. Le but est de permettre à ces jeunes joueurs de signer leur premier contrat professionnel. Nous avons un à deux joueurs qui passent professionnels chaque année. Nous avons envie d’être plus ambitieux concernant ce chiffre. » C’est notamment dans cette optique que les échanges entre le centre de formation et le staff de l’équipe professionnelle sont quasiment quotidiens. « Le coach Olivier Dall’Oglio est arrivé l’été dernier, au moment même où je prenais la tête du centre de formation », raconte Nicolas Mariller. « Entre nous, le contact a tout de suite été très bon et les échanges productifs. C’est un entraîneur qui est passé par la formation et qui est conscient qu’une formation de qualité est essentielle aujourd’hui. » Des échanges « essentiels », confie Grégory Lorenzi, « afin de définir au mieux les besoins. Les jeunes que nous formons au Stade Brestois doivent être en mesure de renforcer l’équipe première, mais ce que nous voulons avant tout c’est leur permettre de devenir des footballeurs professionnels, que ce soit à Brest ou ailleurs. » Le coordinateur sportif révèle d’ailleurs qu’une rencontre sera très bientôt organisée entre les différentes composantes du club afin de définir les besoins futurs en matière de formation. Avec en ligne de mire la volonté de grandir, tout en restant fidèle à l’esprit du Stade Brestois.
 

Brest formateur de talents

 
Si la formation est l’un des piliers du Stade Brestois actuel, le club finistérien a toujours pu compter sur l’émergence de jeunes talents. Ainsi, dans les années 1980, deux défenseurs se font remarquer dans les rangs brestois : Patrick Colleter et Paul Le Guen. Plus tard, les deux hommes font le bonheur du PSG avec lequel ils remportent le championnat de France, la Coupe de France et la Coupe d’Europe des Vainqueurs de Coupe. C’est à la fin des années 1980 qu’émerge un autre talent « made in Brest » : Corentin Martins. Le milieu de terrain évolue deux années dans le Finistère chez les professionnels avant de s’envoler vers Auxerre, avec qui il devient champion de France en 1996. Cette année-là, Martins évolue en compagnie d’un autre joueur formé dans les rangs brestois : Stéphane Guivarc’h. Une fierté pour le SB29, puisque le natif de Concarneau faisait bien évidemment partie de l’inoubliable équipe de France championne du monde en 1998.
 

Par Olivier Navarranne
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