Stéphane Canet : « Arthur et Téo prouvent leur potentiel »

Serge Rebuffat - Banque Populaire du Sud

Champions du monde U19, Arthur Canet et Téo Rotar font leurs premiers pas au plus haut niveau. Entourés par leur entraîneur et père d’Arthur, Stéphane, ils visent les Jeux Olympiques, pourquoi pas dès 2024 à Paris.

Vous étiez récemment au Brésil pour une compétition du Beach Pro Tour. Comment ça s’est passé là-bas ?

Le World Tour Challenge d’Itapema, au Brésil, est une étape du World Tour très relevée. Arthur et Téo ont pu y participer grâce aux points FIVB qu’ils ont accumulé lors de leur excellente saison 2021. Sur cette étape senior, ils étaient la plus jeune équipe, et se sont inclinés en qualifications, face à une équipe hollandaise qui venait de faire une 9e place sur le World Tour Challenge précédent. Même si c’est une défaite, cela reste une compétition pleine de promesses : malgré leur jeune âge, ils ont prouvé leur potentiel aux yeux du monde professionnel du beach volley.

Au Brésil, qu’avez-vous particulièrement cherché à observer et à travailler ?

Là-bas, nous nous sommes entraînés tous les jours avec les meilleures équipes mondiales présentes sur le tournoi. L’objectif pour Arthur et Téo : être stables techniquement et mentalement, avec un haut rythme d’intensité physique au contact d’athlètes plus expérimentés et plus développés physiquement. Ils ont réussi à atteindre cet objectif, en s’entraînant parfois à 6h30 du matin !

« En tant que père, on est toujours heureux de voir son enfant s’épanouir grâce au sport »

Personnellement, que voulez-vous apporter au quotidien à Arthur et Téo ?

Au quotidien, ils bénéficient de mon expérience, soit 25 ans de World Tour en tant que joueur pro et coach. Je leur apporte une sérénité en préparation mentale et de la confiance sur le plan technique, autour du staff que j’ai constitué : un préparateur physique (Adrien Perchet) et un kiné/ostéo (Guillaume Bourlet, Pôle Santé Louis Blanc).

C’est une fierté de suivre ces deux jeunes et de voir leur progression, en tant qu’entraîneur mais aussi en tant que père ? 

Oui, je suis très fier de voir que tout le travail effectué ces quatre dernières années porte ses fruits sur le terrain. En tant que père, on est toujours heureux de voir son enfant s’épanouir grâce au sport, en lui inculquant les valeurs humaines et olympiques.

Qu’est-ce qui fonctionne le mieux dans ce duo et quels sont leurs points forts ?

Ce sont des adolescents qui se comprennent très bien, ils s’écoutent et se font confiance. On peut dire qu’ils sont complémentaires dans leur comportement, entre vivacité, créativité, observation, patience… C’est une équipe stratégique et très offensive, capable de marquer des séries de points en déstabilisant n’importe quel adversaire.

« Les JO, un objectif difficile mais réalisable »

A l’avenir, quelles seront les clés du succès ? 

Tout d’abord, ils ont les morphotypes des meilleures équipes mondiales. Ensuite, ils s’entraînent dans un cadre « travail », liant une vie sociale presque normale, entouré d’un staff « Olympique » qui individualise leur préparation. C’est un avantage considérable qui leur permet d’accéder très vite à la haute performance. On peut dire qu’ils sont la première génération spécifique au beach-volley en France.

Pour le club de Montpellier, la réussite d’Arthur et Téo représente beaucoup ?

C’est sûr. Leurs résultats sportifs (premier titre de champion du Monde pour la FFVB)  apportent une vitrine internationale considérable, qui rend notre ville attractive à l’internationale. Le club reçoit des demandes d’équipes internationales (Japonais, Hollandais, Autrichiens …) qui souhaitent venir s’entraîner chez nous, sous le soleil montpelliérain. Pour le club de Montpellier, c’est un véritable enjeu, puisque nous sommes en train de créer la branche professionnelle pour les athlètes listés « Olympiques » (Français et Internationaux). A la fois dans le cadre des JO 2024, mais aussi pour accueillir la Coupe d’Europe des Clubs de beach-volley, un nouveau format de compétition en étude à la CEV.

Le grand objectif, ce sont les Jeux : que faudra-t-il pour se qualifier dès 2024 ?

Les JO sont un objectif difficile mais réalisable, qu’il faut mesurer avec finesse. Le but n’est pas le résultat, mais de rester focus sur le chemin de la performance. Chaque athlète qui se projette trop loin se perd rapidement sur le chemin. Alors, pour que le rêve devienne réalité, il faut se construire au quotidien. Avec des performances sportives à l’entraînement, puis sur les compétitions internationales. « Step by step ».

Pour suivre les résultats d’Arthur et Téo, rendez-vous sur www.canetrotar.fr

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