Stéphane Gachet : « C’est l’aboutissement d’un devoir de mémoire »

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Auteur du livre “JO d’été, tous les médaillés français de 1896 à nos jours” sorti le 29 novembre, Stéphane Gachet confie ce qu’il retient de son ouvrage de 650 pages. 

Parmi les 1266 médaillés français aux Jeux d’été que vous recensez depuis 1896, quelles histoires d’athlètes vous ont le plus touché ?

Les histoires exceptionnelles sont nombreuses. En 2011, je sors l’histoire incroyable de Paul Lizandier, condamné pour insoumission et qui quitte la France en 1913 pour la Roumanie, où il fait souche. J’imagine la détresse de ce médaillé en athlétisme en 1908, banni, et les conditions de son exil définitif. La divulgation de cette information à un journaliste de La République du Centre-Ouest donne lieu, quelques jours plus tard, à une Une du quotidien où il figure les bras levés. Quelle revanche posthume et quelle fierté pour moi-même d’avoir fait cette découverte et pour le maire de Nancray-sur-Rimarde, cette petite bourgade du Loiret où il était né et qui apprend l’existence de cette gloire locale.

Je dévoile de nombreuses nouvelles découvertes, comme par exemple ce navigateur Edouard Mantois qui figure au palmarès des Jeux de 1900 et qui, pourtant, est décédé un mois avant les épreuves. Ou encore ces médaillés jusqu’alors non identifiés : J. Dubois, Guiraist et R. Duparc, dont je suis parvenu à dresser la biographie et, surtout, à entrer en contact avec leurs descendants, auxquels j’ai appris le glorieux passé sportif de leurs aïeux. J’ai aussi eu la confirmation que de nombreux de nos médaillés étaient en réalité étrangers. C’était à l’époque où l’appartenance à un club et non la nationalité comptait.

« J’ai découvert le premier médaillé olympique du territoire pour la plupart des régions »

Quel bilan tirez-vous à la fin de ce livre ?

J’éprouve une certaine fierté d’avoir pu mener à bien ce travail titanesque, de près de 20 ans, et de restaurer ainsi, quelques mois avant les JO de Paris 2024, la mémoire des 1266 médaillés aux JO d’été pour la France depuis 1896. C’est en quelque sorte l’aboutissement d’un devoir de mémoire que j’avais à cœur de finaliser, en reconnaissance pour celles et ceux qui, un jour, en individuel ou par équipe, ont porté haut les couleurs de notre pays et que la mémoire du temps a peu à peu effacés.

Qu’espérez-vous à la sortie de votre livre ? 

Je forme le vœu que les fédérations, mais aussi les collectivités territoriales, se saisissent de ces découvertes qui parfois réinterrogent leur histoire sportive pour les valoriser à l’occasion des célébrations qu’elles vont mettre en place d’ici le 26 juillet. Car, par exemple, j’ai découvert le premier médaillé olympique du territoire pour la plupart des régions. Ce livre met aussi en exergue l’immense inégalité entre les femmes et les hommes, et qui montre que ce combat reste, quoi qu’on en dise, encore à gagner.

Comptez-vous faire un nouveau livre sur les médaillés français aux Jeux olympique d’hiver ? 

On verra, mais il y a en effet de très belles nouvelles histoires à raconter aussi…

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