Sylvain André, la « machine » du BMX

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Du 26 au 31 juillet, Nantes s’apprête à accueillir les championnats du monde de BMX. Parmi les grandes chances françaises figure Sylvain André, champion du monde 2018 et toujours sur le podium depuis 2017.

Habitués à courir du côté de Saint-Quentin-en-Yvelines, les meilleurs spécialistes de BMX de la planète vont découvrir un nouveau cadre cet été. C’est en effet la ville de Nantes qui a été choisie pour accueillir les championnats du monde de la discipline, du 26 au 31 juillet. Un rendez-vous forcément très attendu par l’équipe de France. Un an après Tokyo et deux avant les Jeux de Paris, l’échéance nantaise est un moment à ne pas manquer. « Le programme de course est assez similaire chaque année. Ce qui est plutôt idéal pour nous, puisque l’on sait exactement comment se préparer pour une échéance comme les Mondiaux », confie Sylvain André, l’un des hommes forts de l’équipe de France de BMX. Le natif de Cavaillon, 29 ans, s’affirme même comme le leader du collectif tricolore en vue de ces championnats du monde. « Ces Mondiaux vont avoir lieu en France, donc ça donne encore plus envie de bien faire. J’ai eu la chance de gagner le titre de champion du monde en 2018. C’était en Azerbaïdjan, donc pas vraiment à côté de chez moi (rires). Gagner en France, ce serait génial. Il y aura du spectacle, la famille sera là, donc ça donne vraiment envie de s’entraîner à fond et d’être le meilleur le jour J. » Du côté de Nantes, Sylvain André aura à cœur de poursuivre une série assez impressionnante : depuis 2017, il a toujours terminé sur le podium des championnats du monde. « Je suis une machine de guerre, tout simplement, plaisante le principal intéressé. Plus sérieusement, c’est une belle série qui a commencé en 2017. À chaque fois qu’il y a de l’enjeu, j’arrive à me surpasser, ou en tout cas à donner le meilleur de moi-même. Dans le sport, tout le monde est très fort, mais le plus important est de l’être au bon moment. J’arrive bien à gérer la pression et à me donner à fond. C’est aussi le cas sur les étapes de Coupe du monde. Lorsqu’il y a de l’enjeu, j’arrive à tout donner. »

« La concurrence, je la connais »

Sylvain André sera ainsi l’un des hommes les plus attendus sur la piste inédite de 450m de long, créée pour l’occasion au sein du Parc des expositions de Nantes. Au total, 3000 compétiteurs et compétitrices s’aligneront au départ des courses de leurs catégories respectives. Au sein de sa catégorie, le natif de Cavaillon sera l’un des plus expérimentés à ce niveau de compétition. « L’expérience fait aussi la différence. Quand on est monté quatre fois sur le podium, on sait à quoi s’attendre. C’est toujours un avantage lorsque l’on aborde un tel événement, c’est une carte en plus dans mon jeu », assure Sylvain André. D’autant que depuis le début de saison, la forme est au rendez-vous. Le Tricolore est allé chercher deux médailles d’argent lors de la première étape de Coupe du monde, disputée à Glasgow (Ecosse). « Le circuit de Coupe du monde est essentiel. Nous n’en avons pas eu en 2020, pas vraiment en 2021 en raison des différentes restrictions. C’était donc super de pouvoir revenir sur une étape de Coupe du monde, je me suis donné à fond et j’en ai profité pleinement. Tous les meilleurs étaient au rendez-vous dès la première étape et seront là tout au long de l’année. La concurrence, je la connais. Le BMX reste un petit monde, tous les participants se connaissent. On sait qui est bon et qui sont les meilleurs. » Sylvain André fait justement partie de ces meilleurs, parmi les favoris en vue de la quête du titre mondial.

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« En BMX, on ne peut pas tricher »

Une médaille d’or à domicile serait aussi une belle revanche, un peu moins d’un an après les Jeux olympiques de Tokyo. Alors qu’il figure sur le podium des Mondiaux depuis 2017, Sylvain André a terminé quatrième des JO, au cours d’une finale traumatisante pour le BMX français. Trois Tricolores étaient au départ : Joris Daudet a chuté, Sylvain André a terminé quatrième et Romain Mahieu sixième. « C’est une quatrième place, donc il y avait forcément pas mal de déception, avoue Sylvain André. Mais je n’ai pas eu tant de mal que ça à me remobiliser. Je suis tout de même content du travail que j’avais accompli pour en arriver là, et des courses que j’ai faites. Avec les championnats du monde à la maison en 2022 et les Jeux olympiques à Paris en 2024, je me suis vite remis au charbon. Il aurait été idiot de rester bloqué sur Tokyo et de prendre du retard pour ces futures échéances. » Après la quatrième place au Japon, Sylvain André se projette forcément sur Paris 2024, même si, « je prends vraiment compétition par compétition, précise le principal intéressé. Cela a toujours été mon approche, même en amont des Jeux olympiques de l’année passée. En BMX, on ne peut pas tricher. On ne peut pas espérer être bon dans trois ans si on n’est pas régulier au fil des événements. Si je suis bon sur chaque événement d’ici 2024, j’aurai beaucoup plus de chance d’être au rendez-vous dans deux ans. »

« J’ai un rôle de grand-père ! »

En attendant 2024, Sylvain André tient à briller sur chaque événement… et ainsi à étrenner de la meilleure des façons ses nouvelles couleurs. « Je suis chez Commencal, géant du VTT, qui a une histoire très forte avec le BMX, révèle Sylvain André. Je n’ai pas attendu que ma carrière commence pour savoir qu’en BMX, il faut anticiper et ne pas seulement penser à sa carrière sportive. J’en ai conscience, sans doute un peu plus que certains jeunes (rires). Je suis allé à l’école, j’ai obtenu mon bac+2 histoire d’avoir le minimum syndical. 99,9% des athlètes de haut niveau en BMX retournent à la vie « normale » une fois la carrière terminée. De mon côté, j’ai noué pas mal de liens au fil de ma carrière, avec des fédérations, des sponsors, etc. Mais je ne sais pas encore ce que je ferai quand j’arrêterai, ni à quel moment j’arrêterai. » Expérimenté, Sylvain André apprécie jouer ce rôle de grand-frère auprès des jeunes talents de l’équipe de France. « J’ai un rôle de grand-père plutôt (rires) ! Certains ont dix ans de moins que moi. Quand j’avais leur âge, je prenais les plus anciens pour des grands-pères. Aujourd’hui, je suis dans ce rôle. Ça fait un peu bizarre, mais c’est dans la logique des choses. J’essaye de temps en temps de distiller quelques conseils qui peuvent les aider. » Des conseils dont auront besoin ces jeunes talents en vue des Mondiaux à Nantes. Pour Sylvain André, en cas de titre, « à date, ce serait le plus bel accomplissement de ma carrière. Un titre de champion à domicile, c’est difficile de faire mieux… à part peut-être un titre de champion olympique à domicile (rires). » Aucun Français n’est monté sur le podium de l’épreuve de BMX depuis son introduction aux JO en 2008. Sylvain André, homme de séries, espère y mettre fin dans deux ans.

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