Tennis de table – Patrick Beaussart : “En un an, le nombre de licences a augmenté de 31%”

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Grâce à des performances de haut niveau aussi bien dans les épreuves individuelles que collectives, le tennis de table a connu un fort regain d’intérêt lors des Jeux Olympiques. Patrick Beaussart, président de la Ligue Île-de-France de Tennis de Table, revient sur le succès de la rentrée sportive de cette dernière et présente les ingrédients nécessaires pour surfer sur cette vague positive.

Quels sont les principaux objectifs pour cette nouvelle saison de tennis de table en Île-de-France ?

La priorité cette année, c’est de fidéliser tous les nouveaux adhérents qui se sont inscrits dans nos clubs franciliens. On a eu une très forte augmentation du nombre d’adhérents dans nos clubs, donc ils essaient d’une façon ou d’une autre de s’adapter pour pouvoir accueillir un maximum de personnes. Donc l’objectif est vraiment de fidéliser, pour que tous ces nouveaux adhérents puissent revenir l’année prochaine ainsi que les années suivantes.

Avez-vous quelques chiffres sur cette augmentation ?

Oui ! On avait déjà noté une augmentation avant les Jeux, c’était déjà l’effet frères Lebrun (Félix et Alexis) et équipe de France. Et maintenant, avec l’impact des Jeux qui ont donné envie aux gens de reprendre ou de faire du sport, ainsi qu’avec l’effet Lebrun qui est encore plus important, on connaît une forte hausse. L’an dernier, le 31 octobre, on comptait  26 000 licenciés, et aujourd’hui, on est déjà à 34 000, ce qui doit constituer une progression d’environ 25% (31% en réalité).

Dans ce contexte, la priorité des clubs est de licencier les compétiteurs. Il y a des compétitions tout au long de l’année jusqu’au 30 juin, et les clubs vont petit à petit licencier la totalité de leurs adhérents, y compris ceux qui pratiquent uniquement en loisir. Donc ce chiffre de 34 000 devrait passer à 36, 37 ou 38 000.

Ces nouveaux adhérents sont-ils majoritairement des jeunes ?

Ils proviennent de toutes les catégories, hommes et femmes, de tous âges. Il y a bien sûr beaucoup de jeunes et de très jeunes, mais aussi pas mal d’adultes qui viennent pour jouer en loisir et passer un moment convivial. De plus, un certain nombre d’anciens licenciés qui étaient inscrits il y a quelques années et qui avaient arrêté pour X raisons, ont repris et viennent retaper la balle dans nos clubs.

Donc il y a vraiment de tout, les jeunes sont majoritaires en termes de proportion, mais toutes les catégories de personnes sont concernées.

Les postes d’entraîneur et d’arbitre sont-ils concernés par cette progression ?

L’arbitrage non, pas pour l’instant. En revanche, on constate via l’organisme de formation de notre ligue un accroissement important du nombre de personnes qui souhaitent se former, notamment sur la technique. Beaucoup d’apprenants viennent donc se former sur les premiers modules de la filière fédérale d’animation de tennis de table. Nos formations explosent, mais c’est également dû à un besoin de plus en plus important des clubs.

Avez-vous un dispositif pour identifier et former des jeunes talents prometteurs ? Collaborez-vous avec les établissements scolaires en ce sens ?

Oui, il y a de plus en plus de clubs au sein des écoles, qui permettent donc aux jeunes de pratiquer soit pendant le temps scolaire, soit hors temps scolaire. Un grand nombre de clubs franciliens, en particulier ceux qui ont des éducateurs, travaillent dans les écoles.

Allez-vous participer dans les mois à venir à des événements en lien avec les JO ? Votre calendrier est-il impacté par leur héritage ?

On va bien sûr continuer de participer à toutes les animations qui existaient avant les JO, et on participera également à celles qui en découlent, notamment sur le sujet de l’héritage, comme par exemple la journée olympique. On sera présents sur l’ensemble de ces actions de promotion du tennis de table, qui sont principalement organisées par la fédération, les conseils départementaux ou le conseil régional.

Au sujet de nos compétitions, on a nos événements qui se déroulent à l’échelle départementale, régionale ou nationale, et leur nombre ne va pas évoluer. Il faut savoir que le calendrier est très complexe, donc très chargé. C’est difficile à court terme de modifier des compétitions ou des animations, mais on reste toujours à l’écoute, et s’il faut changer quelque chose, on le fera.

En parlant d’héritage, comment se concrétise celui du para tennis de table ?

Pour le moment, la fédération n’a pas les délégations handisport et sport adapté. Les trois fédérations sont indépendantes, ce qui n’est pas le cas dans tous les sports. En conséquence, tout ce qui concerne l’organisation, les compétitions, ou la promotion n’est pas de notre ressort. Ceci dit, nous accueillons bien sûr des joueurs handisport ou en sport adapté dans nos clubs, et nous formons des éducateurs pour ce faire.

Nous avons en revanche une délégation dans le domaine de la santé, notamment par rapport aux maladies d’Alzheimer et de Parkinson. On a des formations spécifiques pour ces dernières, et un certain nombre de nos entraîneurs sont capables de diriger des créneaux avec ce public précis.

Avec les JO, tout le monde parle aujourd’hui de tennis de table. Quelle est la clé pour rester en haut de cette vague ?

Évidemment, les résultats de l’équipe de France constituent notre vitrine principale. On espère que les frères Lebrun vont continuer à performer, ils sont en plus encore très jeunes.

Ils sont très présents et performants auprès des médias, ce qui est vraiment important. Par exemple, récemment, Alexis a échangé des balles à l’Élysée avec Emmanuel Macron. Dans le même ordre d’idée, Prithika Pavade a fait de même avec la reine d’Angleterre lorsqu’elle est venue en France (en septembre 2023). Au niveau de la communication, notre équipe de France est vraiment performante. Et évidemment, ça nous met en lumière régulièrement.

De plus, on peut maintenant voir toutes les grandes compétitions de tennis de table sur RMC, sur Twitch, sur BeIN… Et ce gratuitement assez souvent. Le tennis de table a aussi bénéficié de plusieurs unes sur l’Équipe, donc tout ça augmente bien sûr notre potentiel, c’est un facteur important pour que l’on parle de tennis de table. Mais c’est également à nous à tous les niveaux, ligues, comités et clubs, de travailler sur la promotion de notre sport, de collaborer avec le secteur scolaire, et de continuer à essayer de créer des clubs de tennis de table là où il n’y en a pas. C’est un gros chantier, il y a encore largement de quoi faire.

Organisez-vous des rencontres entre stars de la discipline et licenciés de vos clubs ?

Dans le passé, on en a organisé quelques-unes. Mais en ce moment, les frères Lebrun passent beaucoup de temps en Asie et dans les pays du Golfe en raison de leur calendrier, qui est très chargé avec leurs entraînements de surcroît. Ils sont donc très peu disponibles. Simon Gauzy, quant à lui, s’entraîne en Allemagne.

Ce sont des champions qui se consacrent pleinement à leur carrière, et tout ce qu’ils font pour la promotion du tennis de table s’articule à l’échelle nationale. Le tennis de table est maintenant assez similaire au tennis, avec un circuit individuel qui prend beaucoup de temps, entre les compétitions nationales, européennes et internationales. Ils n’ont donc à l’heure actuelle pas le temps de se rendre dans les clubs, aussi bien en Île-de-France que dans leur région. En revanche, ils font de la promotion par le biais de la fédération et des médias, et c’est très bien aussi !

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