Educateurs spécialisés, raquettes adaptées, balles modifiées, le Tennis Santé est un véritable outil thérapeutique. Mis en place en 2014 par la Fédération Française de Tennis, cette activité annexe met le tennis au service de la santé. Pourtant, cette nouvelle manière de jouer au tennis manque cruellement de visibilité.
Le Tennis Santé contribue au bien-être physique, mental et social : les trois composantes de la définition de la santé. Des éducateurs spécialisés animent donc des séances adaptées à des pratiquants atteints de certaines pathologies telles que l’obésité, des pathologies cardiaques ou tout simplement la vieillesse. Le label Tennis Santé est créé en 2017. En 2020, 122 clubs ont obtenu ce label pour une durée de 3 ans. Stéphane Der est référent formation de la ligue Ile-de-France, il explique comment faire pour obtenir cette labélisation. « Il faut déjà avoir des enseignants diplômés. Par la suite une formation de 3 jours est nécessaire ce qui délivrera au professeur et au club une attestation fédérale pour monter un projet. » L’intérêt du Tennis Santé c’est le travail main dans la main entre professeurs de tennis et médecins. Un suivi des pratiquants est effectué et aide ces derniers à progresser mais aussi à améliorer leur condition physique. Le Beauvais Oise Tennis a obtenu le label Tennis Santé et organise ses séances sur 30 semaines. Didier Leclerc est en charge de cette activité au sein du club, il détaille ces séances pas comme les autres. « Nous recevons 5 à 6 personnes une fois par semaine. La séance se découpe par tranches de 20 minutes. Elle commence toujours par un petit interrogatoire avec chaque pratiquant pour voir où ils en sont en fonction de leurs pathologies puis nous attaquons l’échauffement et quelques exercices toujours liés au tennis. Nous prenons une pause au bout de 20 min à chaque fois, en tout représente environ une heure et demie de séance. »
Walter Gouy est directeur sportif au Tennis Club Sportif Municipal d’Eaubonne et désespère. Depuis que son club a obtenu la labélisation Tennis Santé, l’activité a beaucoup de mal à prendre. Pour le directeur sportif il ne faut pas s’étonner. « Je pense que les médecins sont mal informés, ils ne savent pas vers quelles structures envoyer leurs patients. Il est compliqué pour nous de démarcher, il faudrait que des organismes fasse ce travail de lien. Imaginez, nous sommes à 50 m d’un Centre Hospitalier pourtant nous n’avons personne. » Même constat pour Didier Leclerc. « Les médecins ne connaissent pas les structures labélisées. C’est donc au club et aux comités départementaux d’en faire la promotion. » Pour Stéphane Der, le Tennis Santé a définitivement besoin de plus de visibilité. Pour aider cette nouvelle activité le référent formation au sein de la ligue Ile-de-France veut intensifier les formations. « 150 enseignants sont déjà formés, ils sont suivis par les comités départementaux qui assurent un accompagnement pour la communication et la démarche de projets. Cette année nous allons relancer les formations en e-learning. Une cinquantaine de personnes seront formées au mois d’avril. » De plus, la visibilité passe par des prospectus ou encore de la publicité, ce que la ligue s’efforce de faire. Stéphane Der explique que « nous organisons des colloques avec des professionnels de la santé mais aussi avec des présidents de club et on va continuer ! Nous avons aussi mis en place des démonstrations mais aussi une série de vidéos pour sensibiliser au Tennis Santé. » La FFT participe au financement des clubs labellisés. Un budget à hauteur de 70 000 euros leur est réservé. Une stratégie de communication se met petit à petit en place pour faire la promotion du Tennis Santé auprès du grand public.