Tennis : un Français peut-il rêver en grand à Bercy ?

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Ce samedi 26 octobre aura lieu le coup d’envoi de l’édition 2024 du dernier grand événement de la saison ATP. À cette occasion, de nombreux Français seront sur les courts de l’Accor Arena dont Arthur Fils et Ugo Humbert, respectivement vainqueur et finaliste du tournoi ATP 500 de Tokyo fin septembre. Pour ce tournoi prestigieux, la délégation tricolore voudra briller devant son public.

Le 2 novembre 2008 à 18h15, les tribunes du court central du Rolex Paris Masters explosaient. Jo-Wilfried Tsonga venait en effet de remporter le tournoi, en venant à bout en trois sets de l’Argentin David Nalbandian. 14 ans plus tard, le public parisien attend encore de pouvoir revivre ces sensations, voyant chaque année un vainqueur étranger soulever le trophée. Et si la fin de la disette française au palmarès semble difficilement crédible cette année, plusieurs joueurs de l’hexagone semblent toutefois capables de faire vivre des émotions aux spectateurs. Ils seront au moins six à tenter leur chance dans le tableau principal et sept depuis les phases de qualification, ces chiffres étant susceptibles d’augmenter jusqu’au début du tournoi en cas de probables désistements. Tour d’horizon des forces en présence.

Mannarino, Monfils, Gasquet : l’avantage de l’expérience

Toujours capable de battre les meilleurs, l’ancienne garde française sera à surveiller de près. Gaël Monfils, récent huitième de finaliste aux Masters 1000 de Shanghai, est de retour au premier plan depuis fin 2023 après plusieurs saisons marquées par des blessures récurrentes et une baisse de confiance. Le Parisien de 38 ans navigue autour de la 50e place mondiale et, bien qu’il ne soit plus au sommet de son art, demeure un joueur dangereux sur un match, en témoignent ses victoires sur Carlos Alcaraz, Hubert Hurkacz et Ugo Humbert (à deux reprises) cette saison. Passer un voire plusieurs tours est donc parfaitement envisageable si le tirage au sort ne l’oppose pas à du trop lourd d’entrée et s’il se présente bel et bien sur le court, puisqu’une maladie l’a contraint à déclarer forfait ce mercredi pour son deuxième tour à l’ATP 500 de Vienne.

À l’inverse de Gaël Monfils, Adrian Mannarino traverse quant à lui à 36 ans la pire saison de sa carrière. Après avoir atteint en janvier son meilleur classement (17e) après un huitième de finale à l’Open d’Australie, le Soiséen a enchaîné les revers, ne remportant pratiquement plus le moindre match jusqu’à l’US Open. Mais le “divin chauve” a repris du poil de la bête depuis cette échéance, et se présentera à Bercy avec quelques victoires engrangées et une confiance légèrement restaurée. Le niveau de jeu affiché est encore loin de celui de 2023, mais l’actuel 57e joueur mondial aime jouer dans des conditions indoor, et constituera un premier tour piégeux pour son futur adversaire, en espérant aller plus loin.

Enfin, Richard Gasquet aura à cœur de faire profiter une dernière fois l’Accor Arena de son somptueux revers à une main. Le natif de Béziers, qui prendra sa retraite en 2025 à Roland Garros, joue désormais sans la pression du résultat, ce qui représente un avantage considérable dans un sport aussi exigeant mentalement que le tennis. S’ il n’a pas réalisé de performance majeure sur le circuit principal cette année, le triple demi-finaliste en Grand Chelem, désormais 133e joueur mondial à 38 ans, a connu quelques grosses séquences sur le circuit Challenger, telles qu’une finale à Bahreïn et un titre à Cassis il y a quelques semaines.

Trop bas au classement pour accéder directement à l’épreuve, les trois vétérans ont bénéficié d’une wild card (invitation). Cependant, il est probable que Gaël Monfils rende prochainement la sienne, puisqu’il ne lui manque que trois désistements pour accéder au tournoi avec son classement. 

Gaston, Humbert, Fils, Cazaux, Mpetshi-Perricard : la jeunesse en puissance

La nouvelle génération française débarquera nombreuse et sera très attendue à Bercy. En première ligne, Ugo Humbert et Arthur Fils, respectivement 16e et 20e joueurs mondiaux et engagés dans le tableau principal.

Le premier cité réalise une saison fructueuse avec deux titres à Marseille (ATP 250) et à Dubaï (ATP 500), s’est solidement installé dans le top 20 mondial, mais est toujours en quête d’une performance marquante en Masters 1000 et en Grand Chelem. Le Messin de 26 ans n’a jamais dépassé les quarts de finale en Masters 1000, stade qu’il a toutefois atteint à trois reprises dont une à Bercy en 2020. Éliminé au second tour de l’édition 2023 par Alexander Zverev, le gaucher au jeu offensif espère un tirage au sort plus clément la semaine prochaine, bien qu’il soit capable de battre les meilleurs joueurs mondiaux, en attestent ses douze victoires en carrière face au top 10. Appréciant particulièrement jouer à domicile, le français sera tête de série dans le tableau principal de Bercy, qu’il abordera en confiance, représentant ainsi une forte menace quels que soient ses adversaires. Franchir à cette occasion le cap des quarts de finale est largement à sa portée, dans des conditions de jeu qu’il affectionne également.

Récent vainqueur de l’ATP 500 de Tokyo, Arthur Fils poursuit sa progression fulgurante sur le circuit principal. Déjà vainqueur dans cette catégorie de tournois à Hambourg en juillet, l’Essonnien de 20 ans s’est également imposé cette saison au Challenger 175 de Bordeaux et a atteint les huitièmes de finale à Wimbledon. Trois joueurs du top 10 (Hubert Hurkacz, Alexander Zverev et Taylor Fritz) ont notamment été vaincus pour ce faire, respectivement sur gazon, terre battue et dur, démontrant la grande polyvalence du jeune français. S’ il manque encore de régularité, avec des phases plus difficiles voire décevantes par périodes, Arthur Fils a prouvé qu’il était déjà un client sérieux, capable de battre n’importe qui dans n’importe quelles conditions. Dans une Accor Arena entièrement acquise à sa cause, le natif de Bondoufle sera un mauvais tirage pour les autres joueurs du tableau, et a le potentiel pour rallier les quarts de finale voire mieux de l’épreuve parisienne. Il est par ailleurs engagé à l’ATP 500 de Bâle (Suisse) cette semaine pour continuer à engranger de la confiance, et y a franchi le deuxième tour.

D’un an son aîné et également en lice à Bâle, Giovanni Mpetshi Perricard a reçu une invitation pour le tableau principal. Celle-ci se justifie par son excellente saison, durant laquelle il s’est hissé jusqu’à la 44e place mondiale (actuellement 50e) après avoir débuté 2024 hors du top 200. En pleine explosion, le géant lyonnais (2.03m) connaît toutefois un coup de mou ces derniers mois, suite à une première partie de saison exceptionnelle qui l’a vu atteindre les huitièmes de finale à Wimbledon après avoir remporté trois titres Challenger ainsi que l’ATP 250 de Lyon. Éliminé en phases de qualification de l’édition 2023, “GMP” espère marquer son passage cette année. Il pourra compter sur son impressionnant service, encore plus redoutable dans des conditions indoor, pour espérer passer un voire plusieurs tours.

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