Théo Pourchaire : « Mon rêve, c’est le titre »

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Théo Pourchaire s’apprête à vivre sa seconde saison en Formule 2. Le jeune Français vise le titre avant de pouvoir envisager, pourquoi pas, une arrivée en F1 en 2023. À 18 ans, le natif de Grasse est un phénomène de précocité.

Théo, vous avez repris la compétition avec les essais de pré-saison à Bahreïn. Comment avez-vous vécu cette reprise ?

Ça s’est plutôt bien passé, c’était cool d’être de retour, de rouler et de reprendre un peu mes marques. La première matinée a été un peu compliquée, il a fallu se remettre dans le bain. On a bien travaillé, on a fait des bons temps, je pense que c’est positif. Chaque équipe a vraiment un plan de travail, que ce soient des simulations de course ou des tests en vue des qualifications. Le but est de remplir la liste et de tester un maximum de choses sur trois jours, ce qui est un délai assez court. C’est la première année où je sens qu’on peut faire un très bon résultat à Bahreïn dès le début de saison donc tant mieux.

Le titre, c’est l’objectif avoué cette année ?

L’objectif c’est en effet clairement le titre, il n’y a pas d’autre objectif cette année, mon rêve c’est le titre. Après, je sais que ça ne va pas être simple parce qu’il y a de très bonnes écuries et de très bons pilotes face à moi. Le championnat va à nouveau être très serré, c’est aussi ce qui fait son charme. Le titre, je sais que c’est possible cette année, mais je sais aussi que ça ne se jouera pas sur les deux premières courses. La saison est longue, nous avons 14 rendez-vous, ça va être un marathon. Le plus important sera d’être régulier.

Vous avez gravi les échelons très vite, avec moins de deux ans entre la F4 et la F2. Cette continuité dans un championnat que vous connaissez, ça vous fait du bien ?

C’est une très bonne chose, c’est vrai que ça fait du bien. On a noué des liens assez forts avec l’équipe la saison passée, on travaille bien ensemble, la performance est au rendez-vous, on se comprend bien, c’est donc super de pouvoir continuer ensemble. Nous bossons beaucoup et nous croyons en nos chances cette année, même si on sait qu’il y a des écuries très fortes, comme Prema ou Virtuosi. Mais je suis convaincu qu’on peut être les meilleurs, on a tout fait cet hiver pour ça.

« Monaco, c’était un moment exceptionnel »

Vous avez terminé 5e de votre première saison de Formule 2. Que retenez-vous de cette saison 2021 ?

C’était une très belle saison, même si ce que je veux toujours, c’est gagner. Après, malheureusement, ça ne se passe pas toujours comme prévu pour certaines raisons. L’année dernière, dès la première course à Bahreïn, j’étais deuxième et j’ai eu un problème de turbo, j’ai été obligé d’abandonner. J’ai eu plusieurs moments au cours de la saison où j’ai manqué de chance. Cela étant, je n’ai pas à me plaindre, j’ai quand même gagné à Monaco, c’était un moment exceptionnel. Je suis devenu le plus jeune vainqueur de l’histoire à Monaco, c’est un Grand Prix mythique et c’est la plus belle victoire de ma carrière jusque-là. Mais je suis assez perfectionniste, je sais que j’ai encore des choses à améliorer pour espérer me battre pour le titre sur une saison complète.

Depuis cette victoire à Monaco, vous êtes beaucoup plus attendu. Comment gérez-vous cette attente ?

C’est vrai que c’est clairement le cas, je suis beaucoup plus attendu. Surtout en vue de cette saison, c’est ma deuxième année en Formule 2, beaucoup de gens attendent donc une confirmation de ma part pour ensuite accéder à la F1. Après, honnêtement, j’essaye de ne pas trop penser à ce que les autres attendent de moi. Ce que je veux surtout, c’est bien travailler et me concentrer sur mon objectif. Cette année, c’est le titre, je ne suis focalisé que sur ça.

Sur ça, mais aussi sur la Formule 1, où vous travaillerez pour Alfa Romeo cette saison…

Comme l’année dernière, il va y avoir beaucoup de travail en simulateur pour aider l’équipe. C’est peut-être un travail encore plus important cette année avec la nouvelle réglementation, qui change beaucoup de choses. De mon côté, il y aura également des essais privés, avec une Formule 1 qui ne sera pas celle de 2022. Et puis il y aura sans doute des séances d’essais libres sur lesquels je vais pouvoir m’exprimer. Le plus important pour moi reste la saison de Formule 2, mais c’est vrai que de mettre le pied en F1, de bénéficier de cette expérience-là, ça va forcément être positif.

« Je n’étais pas prêt à 100% pour la Formule 1 »

Cette nouvelle réglementation en Formule 1 va-t-elle dans le bon sens ?

Je trouve les nouvelles monoplaces très jolies ! Ça change pas mal des anciennes, ça fait très moderne. Après, pour les pilotes, que les voitures soient belles ou moches ce n’est pas le plus important (rires). On espère surtout que ça va permettre plus de bagarre en piste. Les nouvelles règles pourraient favoriser un rapprochement des écuries en matière de performance, ce serait alors le pilote qui pourrait beaucoup plus faire la différence. Il faut voir comment ça va évoluer, je reste tout de même convaincu que les meilleures écuries seront devant et les moins bonnes, derrière.

Votre nom a beaucoup circulé en fin de saison dernière pour prendre le deuxième baquet chez Alfa Romeo dès cette saison. À quel point étiez-vous proche de la F1 ?

Vraiment proche… mais honnêtement, je n’étais pas prêt à 100% pour la Formule 1. Après, si j’avais eu l’opportunité, si un contrat m’avait été mis devant les yeux, j’y serai allé, c’est sûr. Quand le train se présente, il ne faut pas le laisser passer. Mais je pense tout de même qu’Alfa Romeo a fait le bon choix avec Guanyou Zhou. Il aide beaucoup l’équipe financièrement, je pense que sans lui, ça aurait été difficile pour l’écurie de vivre sereinement cette saison 2022 sur le plan économique. Il fait partie des très bons pilotes payants, il a été performant en Formule 2, je pense donc qu’Alfa Romeo dispose d’un bon duo de pilotes pour cette année. Et de mon côté, même si je ne fais pas partie de ces deux pilotes, je peux tout de même aider l’écurie, c’est le plus important.

Votre présence sur la grille de Formule 1 en 2023, c’est possible ?

Le but est de gagner le titre en Formule 2, puis on verra ce qu’il se passe. En Formule 1, on sait comment ça fonctionne, même si je suis performant, je ne suis pas certain de gagner ma place. Il y a tellement de paramètres qui entrent en jeu, l’aspect financier devenant désormais de plus en plus important aux yeux des écuries. Si je suis champion de F2, alors j’aurai accompli la mission, j’aurai fait tout ce qu’il faut pour espérer atteindre la Formule 1. Si c’est dès 2023, tant mieux !

Vous êtes en tout cas prêt pour la F1, puisque vous avez votre permis de conduire depuis plusieurs semaines…

En effet, et ça a été assez compliqué ! L’année 2021 a été assez chargée et donc pas simple pour faire des choses « normales » comme passer le bac, avoir mon code ou passer le permis. J’avais ma première saison de Formule 2 en même temps, avec un poignet cassé en milieu de saison, ça n’a donc rien arrangé. Cette année, je serai un peu plus serein et plus libre, je n’ai que le titre de Formule 2 en tête, je ne vis que pour ça cette année.

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