Thibaut Regard, le centre du LOU Rugby, qui reçoit Montpellier samedi à 17 heures en barrage de Top 14, affirme que son club est capable de devenir champion de France dès cette année. Mais, il se méfie d’Héraultais transformés par rapport aux deux victoires lors de la phase régulière.
Quelles sont les clés de ce match ?
On sait qu’il va sans doute faire très chaud, cela pourrait nous arranger. On est une équipe qui est assez mobile. Face à des Montpelliérains très costauds et très denses, qui vont insister sur la percée physique et le combat, on devra beaucoup se déplacer pour les fatiguer. Sinon, cela risque d’être compliqué…
Vous aviez très bien réussi à le faire en phase régulière (victoires 55-13 et 25-14)…
Ah oui, mais c’est un autre Championnat qui commence, tous les compteurs sont remis à zéro. Ce n’est pas que nos deux victoires ne servent à rien, elles ont compté, mais c’est un tout autre match qui va se jouer. Montpellier est l’équipe en forme du moment avec ses huit victoires lors des neuf derniers matches avec notamment son succès à Clermont. C’est vrai qu’on est plutôt solides cette saison à domicile, mais il y a quand même eu une défaite contre Castres donc nous ne sommes pas invincibles. Le mieux, c’est de passer outre les statistiques.
Vous avez tout de même conscience qu’une deuxième demi-finale d’affilée est à portée de mains ?
Ce n’est pas fait du tout ! L’objectif, année après année, c’est de faire mieux, donc d’aller encore plus loin que les demies. Recevoir un quart de finale montre la progression du club. C’est la première fois (l’an dernier, les Lyonnais s’étaient qualifiés à Toulon, NDLR). Après, ce n’est pas une fin en soi de jouer à domicile. On l’a vu l’an dernier avec la qualification des deux barragistes extérieurs. D’ailleurs, on a l’impression que Montpellier a plus les faveurs des médias pour se qualifier.
À titre individuel, vous êtes l’un des joueurs du LOU qui a le plus joué de matches cette saison.
C’est vrai que j’ai fait beaucoup de feuilles de match (sic). Après, par rapport à l’an dernier, je suis un peu plus déçu, car je ne suis pas tout le temps titulaire. Mon objectif est d’être titulaire indiscutable et il n’est pas complètement atteint. Il faut donc que je continue à travailler et que je ne me repose pas sur mes acquis.
Comment le joueur formé au LOU que vous êtes vit le développement du club ?
Je suis très fier de ce que réalise le club. J’ai vu évoluer le club. Il y a quelques années, on faisait le yoyo entre la Pro D2 et le Top 14, c’était difficile à gérer. Le club a grandi, se stabilise et joue un rôle important dans les premières places du Championnat. C’est bien d’enchaîner les phases finales, mais il ne faut pas s’en contenter. On veut plus, il faut aller chercher un titre tout simplement, car il n’y a que cela qui compte.
C’est possible dès cette année ?
Bien sûr ! On a vu l’an dernier Castres sortir 6e du classement et devenir champion de France. Ces phases finales, ce sont un tout autre championnat. Il reste trois matches pour tout donner.
Cela doit être sympa de vivre tout cela avec vos potes du centre de formation Baptiste Couilloud, Félix Lambey et Dylan Cretin.
Cela fait plaisir de voir que des jeunes du club arrivent à faire partie du groupe. Même si le club a recruté beaucoup de joueurs pour se développer, il s’appuie aussi sur son centre de formation qui peut être performant. Cela peut donner des idées à d’autres jeunes de le rejoindre. On est très contents tous les quatre de faire partie de cette aventure et, notre but, est d’emmener notre club et notre ville au plus haut niveau, jusqu’au titre.
Vous ne devez pas regretter d’être resté alors que vous avez eu envie de partir pour jouer plus ?
C’est sûr qu’à l’époque où on faisait le yoyo, je ne jouais plus beaucoup. Quand on est redescendu en Pro D2, j’ai eu l’opportunité de partir. Pierre (Mignoni) est arrivé pour reprendre le club en main. Il m’a dit qu’il comptait sur moi et qu’il ne voulait pas que je parte. Je suis resté et tout s’est plutôt bien passé après. J’ai eu ensuite d’autres propositions, mais je suis resté ici pour remplir mon objectif de remporter un titre avec mon club formateur.
Vous êtes toujours surnommé « Boulard » ?
(rires) Ce surnom date un peu, de l’époque des Chabal, Nallet et les anciens. Dès 18-19 ans, j’avais déjà bien la bouche ouverte (rires). Mais, il commence à se perdre, car tous ces joueurs sont quasiment tous partis. Il n’y a que Julien Puricelli qui continue à m’appeler comme ça. C’est plus « La Reg' » pour les autres.
Est-ce que ces rendez-vous de phase finale sont le genre de matches qui comptent aux yeux du sélectionneur de l’équipe de France ?
(rires) Ouh là, non, je n’y pense pas du tout. Je ne me fais pas d’illusions, je ne serai pas à la Coupe du monde. La liste de pré-sélection a été établie de toute façon. Mon but, c’est d’être titulaire avec mon club et d’être performant tous les week-ends. Je me concentre là-dessus, l’équipe de France, ce n’est ni pour demain, ni pour après-demain.
Propos recueillis par Sylvain Lartaud