Thomas Vergnet : « On veut changer la vision du grand public »

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L’ultime conférence de la deuxième journée de l’Urban Sports Summit concernait le handicap dans les sports extrêmes. Plusieurs para sportifs et l’association Pratikable étaient présents à Montpellier.

Casser les codes, changer les mentalités. Les intervenants de la conférence concernant l’invalidité dans les sports extrêmes organisée dans le cadre de l’Urban Sports Summit ont porté des messages forts. Et souhaitent que la société évolue sans prendre en compte leurs différences.

“J’ai découvert à être bien avec moi-même grâce au skate”

En 2016, l’association Pratikable (PTK) voit le jour. “On développe la pratique des sports extrêmes et les équipements sportifs adaptés pour promouvoir le sport pour tous”, présente son président, Wilfried Panatier. Pour Léo Bricout, le vice-président, c’est “grâce à ce type d’activité sportive que l’on arrive à des résultats concrets et intéressants. On accompagne les riders pour les encadrer et gérer le risque de tomber. On cherche cette liberté de bouger en étant libre sur nos fauteuils. Parfois, on les subit. Mais quand on fait du sport, on va au-delà de ça et ils peuvent être perçus comme un jouet”, estime-t-il.

Âgé de 22 ans, Selim a rejoint l’association pour ces raisons. “Il y a des freins. Beaucoup de skate park sont inadaptés et dangereux pour nous. Il y a aussi l’achat d’un fauteuil pour rider, c’est compliqué d’en avoir un, confie le rider. Avec PTK, je peux évoluer dans des structures en toute sécurité”. De son côté, Antoine est tombé sous le charme du skate. “Il m’a énormément aidé à trouver un équilibre et pour ma santé. J’ai découvert à être bien avec moi-même”, lâche le skater

Briser le plafond de verre 

Plusieurs enjeux se dressent devant les paras sportifs, dont des frontières sociales qui persistent encore. “Quand on se balade dans le FISE, il y a des regards amusés et chambreurs, expose le président de Pratikable. On a des difficultés d’accès avec le revêtement. Il y a toujours un décalage entre le nez et le visage, entre la réalité de tous les jours et les normes basiques énoncés”. “Très peu de marques prennent en considération le handicap. Elles le prennent plus à la rigolade”, complète Antoine. Des situations inacceptables et insupportables que les principaux concernés ne tolèrent plus. ”On a envie de dépasser les limites, de fracasser les portes, d’être là où les gens ne nous attendent pas. Cela ne devrait plus être étonnant de voir des personnes en fauteuil faire des sports extrêmes”, appuie Thomas Vergnet, le responsable de la section nautique de l’association Planète Handisport. “Je veux changer les codes. Car si on est sur terre, c’est pour réaliser des choses incroyables”, ajoute Antoine.

Comment faire pour supprimer ces règles sociétales ? “Ce sont les exploits qui permettent au public de changer de regard. Il faut aussi du spectacle pour les médias, pour attirer les spectateurs et une évolution des matériels pour être reconnus comme des athlètes à part entière”, énumère Thomas Vergnet. Ainsi qu’une visibilité commune accrue “pour être accepté partout”, juge Wilfried Panatier.

Dans d’autres pays, comme la Colombie, les projets d’infrastructures extrêmes adaptés aux invalides peinent à se concrétiser. “Nous avons besoin de soutien pour construire nos propres espaces mais les autorités ne sont pas intéressées, regrette le spécialiste du BMX, Julian Molina. Mon sport, c’est ma passion. Je ne vais pas lâcher, il faut persister”.

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