Vice-champion olympique de tir-à-l’arc en 2016, Jean-Charles Valladont, originaire du Doubs, espère retrouver le podium en 2020. Au quotidien, il arrive à se consacrer à son sport, grâce notamment à Point.P.
Comment avez-vous découvert le tir-à-l’arc ?
J’ai eu une période entre 6 et 8 ans où j’ai essayé plusieurs sports, le football, le handball, le canoë, l’escrime, l’escalade, entre autres. Je suis arrivé au club de tir-à-l’arc de Torpes (dans le Doubs, ndlr), un village près de chez moi, à Boussières, où le fils de l’entraîneur avait des résultats à l’international et a réussi à se qualifier pour les Jeux olympiques de Sydney en 2000. J’étais déjà fan des armes de jets, donc la mayonnaise a pris. Je me suis investi complètement dans le tir-à-l’arc et, en 3e, je suis entré en sport études et cela a été le déclic. J’ai beaucoup apprécié l’autonomie à l’internat.
Où évoluez-vous maintenant ?
Depuis 5 ans, je suis licencié à l’Arc Club de Nîmes. Je suis dans une structure assez professionnelle qui me permet de continuer à performer. Individuellement, j’ai connu une évolution dans ma carrière en remportant des titres de champion de France et des médailles en Championnats d’Europe et en Coupe du monde.
Pouvez-vous revenir sur la médaille d’argent que vous avez obtenu en individuel aux Jeux olympiques de Rio ?
C’était un grand aboutissement de ma carrière, après 15 ans de sport au haut niveau, à s’entraîner tous les jours, à ne faire que ça pendant 8 ans. J’avais participé aux Jeux olympiques de Pékin en 2008, ce qui a permis ma réussite en 2016. Je ne me suis pas laissé impressionné par les JO à Rio parce que je les avais déjà connus. C’était différent et c’est pour ça que j’ai pu revenir avec la médaille.
Quelles sont vos ambitions pour Tokyo 2020 ?
Mon but est de remonter sur la boîte. Cette fois-ci, j’aimerais remporter une médaille en équipe parce que c’est une réussite qu’on partage. On pouvait se qualifier pour Tokyo 2020 en nous classant 8e lors des Championnats du monde en juin dernier, mais nous avons terminé 9e. Nous avons encore toutes nos chances d’obtenir notre billet pour Tokyo lors de la Coupe du monde à Berlin en juin 2020 qui offre trois quotas d’équipes. Nous nous étions retrouvés dans la même situation pour nous aller à Rio en 2016. Il reste également la possibilité de se qualifier lors des Championnats d’Europe à Antalya (Turquie) en mai 2020, mais les quotas sont individuels.
Trouvez-vous qu’on ne parle pas assez de votre sport ?
Il est vrai qu’une très petite couverture est faite aux archers. Le tir-à-l’arc fait partie de ces sports médiatiques tous les quatre ans. Grâce à ma médaille aux Jeux de Rio et mon côté bon client, j’ai pu attirer les journalistes et obtenir un peu plus de contenu médiatique. Il faudrait que toutes les fédérations œuvrent ensemble pour mettre en avant ces sports moins connus pour les Jeux olympiques de Paris 2024. Les Français auront directement un accès à eux et c’est une chance pour les faire grandir.
Arrivez-vous à vivre de votre sport peu médiatisé en France ?
Nous sommes uniquement trois archers professionnels et c’est en faisant des montages particuliers. Moi, je suis salarié dans un magasin d’accessoires de tir-à-l’arc où je suis détaché à 90%, j’ai des sponsors et une convention d’insertion professionnelle avec la Fédération française signée après ma médaille d’argent aux Jeux olympiques de Rio en 2016. Faire partie du dispositif Athlètes Point.P a deux gros avantages la garantie d’un emploi après la carrière et une aide financière. Touchant un SMIC, ce complément m’aide dans mon double projet puisse que les dépenses pour le sport au haut niveau sont chères entre le logement et le suivi médical de qualité.
De votre côté, qu’apportez-vous à Point.P ?
Nous avons la possibilité de rencontrer leur personnel, ce qui nous apprend beaucoup. Les membres du dispositif ont déjà fait des journées avec les directeurs qui font un métier de haut niveau. Faire un parallèle avec le sport est facile et chacun peut apporter aux autres.